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Hagiographie de saint Vincent

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Hagiographie de saint Vincent Empty Hagiographie de saint Vincent

Message par aurelien87 Ven 31 Aoû - 13:46

Hagiographie de saint Vincent Saintofficelibricopiedy7

Hagiographie de saint Vincent


Après Christos, histoire de l’église.

« Et les siècles s’écoulèrent, les uns traversés de guerres et de famines, les autres bordés de découvertes et de Saints influents. »



Siècle premier après Christos :

Vincent vivait en Gaule Romaine, en la province dite Lyonnaise, parmi le peuple des Eduens, région que l'on nomme aujourd'hui Bourgogne, il était paysan. La vie était difficile en ces temps reculés de notre histoire, mais sa profonde piété faisait de lui un personnage important et référentiel de son village.
Le maïs avait du mal à se vendre, il le stockait dans son grenier, comme beaucoup de villageois. Personne ne mourrait de faim, mais leurs corps et leurs âmes grondaient malgré les nombreuses exhortations à la patience et à l’abnégation prodiguées par Vincent.
Souvent les villageois se plaignaient avec vivacité :

« Mais nous manquons de force avec ce maïs qui nous nourrit !
Nous manquons de lait ou de poisson et notre intelligence en subit les conséquences !
Et que dire des légumes si longs à pousser et des fruits impossibles à cueillir sans verger ? Nous ne sommes pas très fascinants !
Cela nous rend malheureux… »

« -Et, quoi ! »

Rétorquait-il avec ferveur !

« -Christos ne nous a-t-il point délivré d’un mal bien plus grand que celui de ne point augmenter nos envies de varier notre alimentation ?
Aristote ne nous a-t-il point appris que « l’homme vertueux est celui qui compose avec les circonstances pour agir avec toujours le plus de noblesse possible ? »
Ne recherchez-vous pas un illusoire absolu de ce que vous croyez être le bonheur ?
Sans être passif, nous pouvons nous contenter du meilleur possible ! »

Et chacun repartait à son travail…

Un jour qu’il retournait la terre avec difficulté sur son champ, il entendit venir du village une rumeur qui s’amplifiait au fur et à mesure qu’un groupe de paysans s’approchait de lui.
Il sentit la colère, et cette fois sut que les paroles n’apaiseraient point ses compagnons de labeur.

Il leur clama :
« -Bien !
Puisque vous voulez changer vos existences, et ne savez vous contenter de celles qui sont présentes en votre village, je vais aller sur les collines avoisinantes pour réfléchir à la question !
Et qu’Aristote me vienne en aide, »
Ajouta t’il pour lui seul, dans un murmure empreint de Foy et d’espérance.

Il laissa là récolte de maïs et charrette, et devant ses compagnons médusés, commença à gravir lentement la colline la plus proche.
Certains le regardaient navrés et se signaient devant l’absurdité apparente de son geste, mais Vincent était bien décidé à trouver quelque chose de nouveau ! Ou du moins essayer…

C’était la fin de l’été : septembre étalait toute la flore bourguignonne bien épanouie, encore verte ou à peine roussie. Chaque couple d’animaux s’affairait avec efficacité et bonheur à se nourrir, protéger et communiquer les principes de la vie à leurs progénitures variées.

Vincent grimpa un bon moment le sentier feuillu et enchevêtré, puis arriva au sommet de cette colline fort élevée. Son faîte était dégagé, assez caillouteux, et il s’assit enfin sur une large pierre plate tiédie de soleil. Elle était comme posée là exprès par le Très-Haut pour servir de siège à l’ascensionniste solitaire...
Il se posa là un long moment sans même regarder l’autre versant de cette colline.
Il contempla le paysage qui s’étendait à ses pieds : des centaines de petits chapeaux pointus hachuraient en flèches sombres par pans entier les collines boisées de sapin ; les nuages reflétaient leur passage sur les forêts en les caressant de leur ombre et en révélaient leurs essences.

Presque tout en bas, entre deux minuscules éminences, le village se tassait, cerné par la ligne souplement mamelonnée des petits monts ruisselants de soleil.
Quelques fumées s’effilochaient avec nonchalance vers les Cieux bienveillants du jour.
Le clocher de l’église étendait sa flèche divine vers la haute voûte céleste.

… Il eut pu rester longtemps ainsi en contemplation, qui était pour lui comme une sorte de prière, mais des piaillements impérieux et coléreux se firent entendre non loin de lui : deux merles s’affrontaient pour chacun obtenir à l’évidence ce que l’autre désirait !

Un étrange arbuste poussait dans une profonde anfractuosité de la roche, emplie de terre non argileuse.
Ses feuilles étaient grandes et d’un vert soutenu, des petits fruits ronds et sombres pendaient en lourdes grappes sous elles. Il reconnu le raisin noir, celui dont on travaillait un bon vin pour les rites dominicains et tables de nobles. Il était au-delà de l’étonnement, car il avait toujours pensé que le vin venait de vignes lointaines, et que le raisin poussait dans les Royaumes du Sud.

Les deux volatiles se battaient pour en obtenir un même grain !

« - Ah ! »
Se dit il, vaguement courroucé,

« - Tant de ces petits fruits, et deux oiseaux s’en battent un grain !
Que l’égoïsme et l’avidité entachent les créatures du Très-Haut parfois !

Il repensait en filigrane aux désirs problématiques de ses amis villageois…
Il chassa les animaux et goûta le raisin machinalement, et fut surpris de sa saveur chaude et du riche arôme.
…Soudain, il bondit !

« -Quoi ? De la vigne ici ? »

S’écria t-il avec force et jubilation.

« -Mais si cette vigne sauvage pousse ici, que ne donnerait-elle pas sur nos collines !

Il regarda l’autre versant de la colline, et en effet beaucoup de ceps poussaient ici et là, pèle-mêle, entre pins et arbustes divers. Certains étaient étouffés et ne donnaient pratiquement rien, d’autres étaient plus beaux de feuillage et de forme, mais presque vierges de raisins.
Il remarqua notamment que les plus petits plants portaient abondance de fruit.
Ces derniers avaient dus être frappés par la foudre et étêtés naturellement.

Vincent était très féru et sensitif pour tout ce qui était travail des plantes. Ne fabriquait-il pas des potions à base de Simples pour les malades ?
Il comprit immédiatement le principe minimum de taille et tout le parti à tirer de cette découverte.
Il étudia sur place la distance nécessaire entre chacun des ceps en observant les plus beaux, leur situation et leur configuration.
Il rapporta beaucoup de grappes pour les habitants du village.
Il leur expliquerait.
Il leur apprendrait.
Il seraient à même de remercier Le Seigneur pour sa prodigalité.

Il ne lui vint pas même à l’idée que sa découverte était également le résultat de son écoute des villageois, de sa ténacité à œuvrer pour le bien, de son sens de l’observation et surtout de ce précepte sagement suivi : « Aide toi, et le Ciel t’aidera »
Mais il n’était que l’instrument humain Du Très-Haut et de Sa proposition de culture…

Une image de champs plantés d’une multitude de ces petits arbres lui vint à l’esprit en même temps qu’il pensait à Le remercier.

« -Qu’Aristote soit loué, lui dont je suis fidèlement le dogme avec application.
C’est grâce à sa manière de réfléchir en marchant que je suis ici ! »

Exprima t-il avec gratitude.

… S’il fallut des siècles pour que la vigne s’installât avec profit sur le Royaume, dès lors l’église eût son vin à partager pour ces cérémonies et rites religieux plus facilement. Il était heureux que les productions de vins n’aient pas à faire un long voyage pour être disponible sur le Royaume.
Le village fut le premier, et le resta longtemps, à cultiver la vigne.

…Trois siècles plus tard, un autre dénommé Vincent, descendant du premier, traversait à son tour la Bourgogne à la fin de Janvier, et il était très fatigué. Il s’endormit donc au bord d’une vigne, attachant mollement la longe de son âne à une grosse pierre. Lors de son sommeil réparateur, son âne s’échappa et brouta les jeunes pousses de plusieurs plants.
Les vignerons témoins de la scène arrivèrent trop tard pour l’en empêcher.
L’année suivante, ils remarquèrent que le pied de vigne brouté était bien plus productif que les autres. L'âne du Saint avait inventé la taille précise de la vigne !
À partir de ce moment, les simples étêtages recommandés par Vincent devinrent une méthode de taille régulière et soignée, et le raisin poussa dorénavant meilleur et plus gros.

Vincent (Vin- Sang, « Le sang de la vigne ») devint le Saint Patron des Vignerons, lui qui, dans une suprême libation, versa son sang de son corps supplicié, tout comme le raisin le fait quand il est broyé dans un pressoir.

Citations de Vincent :
- Vingt, cent mille ânes dans un pré, combien ça fait de pattes de queues et d'oreilles?
- S'en vint la gourde : Vincent la but!
- Tant va la cruche au vin, à la fin le tonneau se vide!
- Sans vin, comment faire la messe?
- "Vincent, tu m'sers un coup? j'te tends ma choppe gauche."(taverne)
- "L'eusses-tu cru mon ami, l'état boulasse en vain!" (taverne)


La saint Vincent est généralement fêtée le 22 janvier, l'hiver est déjà bien engagé et a fait subir ses rigueurs, la vigne ne nécessite plus de soins, on ressent alors le besoin de se réunir, de se réconforter avant la reprise des premiers travaux viticoles, de taille en particulier.
Il est particulièrement fêté en Bourgogne et en Champagne, régions très proches, où il s'était fait connaitre par beaucoup.
Il a été diacre puis archidiacre une période de sa vie, à Saragosse.
Il est représenté en effigie dans les processions des fêtes de vendanges dans les villes à bons crus.(27 septembre)

Traduit par sœur Feuille

aurelien87

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Date d'inscription : 10/08/2012

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