[RP] Une visite chez l'evêque...

Chemosh sorti de l'auberge où il louait une chambre, l'air plutôt mal en point. En effet, hier, il s'était donné une sacrée beuverie au Bar Populaire et Dieu sait comme Chemosh y avait participé. Pendant le reste de la journée passée, Chemosh avait dormit sur le comptoir du Bar. Vacillant, l'haleine chargée d'alcool bon marché, le moine se dirigea vers la Cathédrale de Cambrai, espérant y trouver l'évêque Lodovicus.
Arrivé devant celle-ci, le bonhomme grimpa le parvis solennellement, l'air pieux. Il passa sous le gigantesque proche du grand lieu aristotélicien et se signa. L'ecclésiastique s'avança devant le bassinet d'eau bénite et l'effleura du bout de ses doigts tachés d'encre. Il se signa une autre fois, répandant des petites taches d'eau sacrée sur son front et sa robe de bure.
Malgré que ce vieux bonhomme barbu a plusieurs défauts il a quand même une grande qualité aristotélicienne : il est très pieux, craignant le Très-Haut. C'est ainsi qu'il passa devant chaque statue de saint de l'Église et leur adressa à chacun une très courte prière suivit d'un "Amen". Ensuite, il alla allumer deux cierges : pour son feu meilleur copain Greggory de Magnac-Laval et pour son feu vieux pote Seb1917.
Chemosh traversa l'allée principale flanquée de gros bancs massifs pour se diriger vers l'autel.
Plissant les yeux, il y discerna un homme portant une crosse s'apprêtant à partir après avoir officié une quelconque cérémonie. Soulevant sa robe et hâtant le pas, le moine se dirigea vers l'évêque suffragant.
Il forma sur son visage une mine réjouit et lança :

Monseigneur de Cambrai, Monseigneur! Le religieux esseya de se donner une belle image en s'efforçant de parler dans un beau français.
Fort heureux de vous rencontrer! S'avance pour lui baiser sa bague.
Je suis Frère Chemosh d'Autun, celui avec qui vous aviez correspondu!
Vous savez de qui je parle?

(Original)

Content que l'evêque le reconnaisse, Chemosh s'affubla d'un sourire manifestement préparé à l'avance.

Oui, oui! C'est moi! Le moine de Tastevin, monseigneur!
Enfin, j'étais moine, mais j'ai quitté Tastevin, v'voyez! La production de bière et d'ale était pas à son meilleur. Et aussi, l'Agami, il parvenait pas à me donner mes pains à temps! J'étais en jeûne perpétuel!
Héhé!

Se rendant compte qu'il s'était engagé dans une conversation dans l'evêque devait sûrement se ficher, le bonhomme s'arrêta. De plus, il remarqua qu'il était en train de causer à la manière qu'il se donnait en taverne. Reprenant un air confiant, assuré et bienveillant, il emboîta le pas de l'evêque.

D'accord Monseigneur, je vous suis!

Le palais épiscopal n'était pas bien loin de la cathédrale. Quelques rues à traverser et les deux hommes, escortés d'un garde pour se prémunir de larcins, arrivèrent devant une magnifique bâtisse.

Le garde frappa à la porte et une tête apparu à la lucarne, aussitôt aprés le loquet retentit et un battant de la porte fut ramené pour faire entrer le groupe. Un concierge à l'air farouche salua l'archevêque avant de refermer derrière eux et un page accouru portant une lanterne.

Le jeune garçon conduisit Chemosh et Lodovicus jusqu'au logis en les éclairant. On y croisa une domstique:
- Faut il que je prépare un bain à Son Excellence?

- Non, merci Madeleine. Emmenez à mon bureau de quoi manger et boire pour deux.

- Entendu, Monseigneur.

Le prélat entraina le moine à sa suite dans une antichambre ou se trouvait un clerc faisant office de secrétaire. Celui-ci se leva et apporta deux missives:

- Celle-ci est urgente Monseigneur, elle provient du séminaire de Lyon.

- Merci Anselme... Je vais travailler avec le Frère Chemosh, ne nous dérangez pas. La cuisiène devrait nous apporter des colations, vous la ferez entrer.

Une fois assis derrière son bureau, Lodovicus déposa distraitement ses missives dessus et s'assis. Il fait signe au moine de s'assoir, décacheta la première lettre, puis la seconde et les lus impassible avant de les enfermer dans un tiroir du meuble.

-Bien! De quoi devions nous parler mon Frère?

Alors qu'il quittaient la cathédrale, Chemosh se mit en tête de suivre pas à pas l'evêque, s'arrêtant lorsque celui-ci s'arrêtait et hâtant la cadence quand Lodovicus en faisait de même. Le moine connu un moment de fierté. La populace regardait son evêque avec respect et admiration. Quelques pauvres hères lui demandaient des bénédictions, le suppliant de les sauver de la damnation éternelle. Quel honneur d'emboîter le pas à pareil homme pensa le bonhomme. Quel honneur d'être vu en sa compagnie. Il bomba son torse poilu jusqu'à l'hôtel particulier de l'evêque.
Admirant la bâtisse, Chemosh se dit qu'il accepterait bien d'être evêque un de ces jours...
Un page... Son Excellence... un bain! Décidémment, la vie d'evêque avait l'air de plus en plus confortable.

Trop occupé à admirer la demeure, le moine percuta par deux fois des servants. À la troisième fois, lorsqu'il percuta Anselme, il se décida à reporter son attention sur sa marche. Finalement, il entra dans le bureau. Il se laissa tomber sur la chaise la moins confortable une fois que l'evêque se fut assit. Ignorant le craquement sinistre gémit par la pauvre chaise, l'imposant moine jetta un regard impatient vers la porte. Qu'elle arrive cette Madelaine pensa Chemosh.
Se rendant compte que Lodovicus lui avait adressé la parole, le religieux se retourna et chercha une pose à adopter. Il pencha pour un air humble et ponctuel.

Hé bien Votre Noblesse, je vous avais écris pour vous proposer mes forts humbles services ecclésiastiques!
Vous m'aviez parlé de...feint de penser un instant chanoine je crois.
Mais bon, voyant votre demeure et vos gens, je doute que vous ayez besoin de moi...

Il se fendit d'un sourire triste avant de jeter un autre coup d'oeil vers la porte.

Voyant l'attitude de l'evêque devenir chaleureuse et amicale, Chemosh allait dire quelque chose, mais l'arrivée de Madeleine l'arrêta.
Défiguré par un sourire avide, le moine, tourné vers les servants, les regarda amener victuailles et boissons. Puis, il se retourna vers Lodovicus, les plats lui faisant maintenant face. En se retournant, le moine prit bien soin de faire disparaître son cupide rictus...

Il attendit avec calme que l'evêque suffragant lui indiqua les plats, ce qui arriva quelques instants plus tard. Remerciant le prélat d'un sourire suivit d'un signe de tête respectueux, Chemosh d'Autun se jetta sur les plats. Un moment après, se trouvait à sa dextre un gobelet de vin et à senestre une assiettée de tous les aliments présents.
Voyant que l'evêque lui répondait, Chemosh déposa son couteau et repoussa ses couverts... pour un seulement un instant!
La bouche pleine, il s'exclama :

Humch, v'savez, l'ch'bien-être peu chêtre duch plaisir! Et l'plaichir est un'ch vertu! se signe Menfin, tant ch'il tombe pas dans l'avariche!

Avalant le contenu de sa large bouche, il continua :

Mieux? Mais, Votre Noblesse, vous m'intriguez...
Me donner entièrement à l'Amour de Dieu?
Mais bien sûr Monseigneur, bien sûr! Je fus moine à Tastevin, j'ai dis mes solennels voeux! Mais, je n'ai point le sacerdoce!
Mais curé, même provisoire, c'est trop d'honneur...

Chemosh se donna un air humble et pénitant. Il garda cette pause pendant un moment, avant de répondre d'une voix assurée.

Mais pour les Fidèles, je le peux bien.
J'accepte votre généreuse offre Votre Excellence, Monseigneur! baise la bague du prélat
Avec ma bête, Olcovidius, je peux rejoindre Calais en moins de deux jours.

Le front plissé, Chemosh se passa sur son visage rougeaud une main parsemée de morceaux de poulets. Il n'avait jamais vraiment été très doué pour les calculs, mais il fit l'effort.

Hé bien, Excellence, oui je suis prêt. Et je crois que j'y serai mardi.
Je vous y attendrai.
Encore merci pour votre généreuse offre, Votre Noblesse.
Mais Monseigneur, je dois faire seller et préparer Olcovidius, me permettrez-vous de prendre congé de votre brillante société?