Partie III - Récit de Collagène de Mégare
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Partie III - Récit de Collagène de Mégare
Vita d'Aristote : Collagène : I
Des évènements extraordinaires, moi, Collagène de Mégare, aide de camp dans l’Armée d’Alexandre, je puis affirmer que j’en fus témoin si souvent durant trente ans de campagnes militaires que bien peu de choses m’étonnent, ç’est bien pourquoi la bleusaille me surnomme le Diogène des phalanges.
Mais quand notre jeune prince décida de partir en quête des ruines de la Citée mythique d’Oanylone sur les seuls conseils de ce vieux fou de philosophe simplement parce que ce dernier l’avait vu en songe, j’étouffais un cri d’effroi, caché derrière une colonne avec Callisthène, neveu du sage qui lui même se prit, d’étonnement les orteils dans les franges d’un tapis persan murmurant « j’aurai ta peau Darius ! » …Tout était dit.
C’est ainsi que nous partîmes, quarante mille soldats à la poursuite d’un songe un matin de printemps, tendus comme un arc vers l’orient.
L’Hellespont franchi, Alexandre, nourri des récits d’Homère dont Aristote lui avait farci l’esprit, partit sur le champ se recueillir dans les ruines de Troie.
Le soleil couchant allumait ses ors sur les vestiges moussus de gigantesques remparts et une étrange quiétude pénétrait les lieux.
Tandis que le prince cherchait dans l’ombre des stèles saillantes d’Ilion la Grande une trace du héros qui berça son enfance, littéralement sur les talons d’Achille, le philosophe accompagné de son neveu et moi-même fûmes attirés par une mélopée étouffée brisant le silence.
Dans un cercle de pierres, quelques humains se tenaient dressés comme des roches levées,
pétrifiés par la Pythie dont le chant défiait la raison. A notre approche, le prêtre interprète sembla s’éveiller d’un songe puis nous accueillit en ces termes : « étrangers, depuis des jours, l’oracle nous annonce votre venue, formulez la question qui vous tourmente et Dieu, par la bouche d’Oenoné daignera nous éclairer »
puis il tendit à l’oracle de l’eau et des feuilles de laurier à mâcher.
Les participants portaient tous, au cou la même amulette faite de trois métaux
Ce fût un Aristote troublé qui alors prît la parole : quel est le but ultime de ma quête ?
Oenoné, dans le crépuscule reprit son chant fou et hyper-aigu « entre en transe entre anses denses, danse en transcendance »
que dit-elle ? s’enquit Callisthène. Rien, elle s’échauffe
Mais peu à peu l’énigmatique logorrhée devint intelligible :
« trois, deux, un, retrouvez l’origine
Troane, est atteint, troisième demeure des fils
sont près de Daisane les enfants du premier
enfin, là ou gît le premier né Oane,
sois l’élu qui sera le héraut du Très-Haut »
l’inter-prêtre hocha la tête longuement observa Aristote avec un effarement empreint de déférence puis il traduit :
Ton périple commence ici en Troanne, la troisième Cité des fils d’Oane, Plus loin vers l’orient cherche Daisane, là, se trouve la seconde clé du voyage dont le dessein, plus à l’est encore, est Oanylone cité du premier humain au regard de Dieu lors tu deviendras le messager divin.
La nuit fût passée à se perdre en conjectures sur l’énigmatique message et l’identité de cet Oane qui avait imprégné jusqu’à la construction de la plupart des langages du monde connu.
Les étranges adeptes rencontrés aux ruines ne nous quittaient plus et s’abandonnaient en prières autour de notre campement.
Ces révélations nous remuaient encore le lendemain, lorsque, réglant quelques affaires courantes nous affrontions Arsitès, le général Perse.
L’issue de cette guerre de représailles bascula à notre avantage quand Aristote suggéra au prince d’attendre pour l’assaut final que le soleil fût dans notre dos. Les Perses, éblouis par le soleil qui se trouvait désormais en face d'eux, distinguant mal leurs adversaires, perdirent l'avantage de la position. Dès lors, les Macédoniens, forçant la ligne triomphaient.
Des évènements extraordinaires, moi, Collagène de Mégare, aide de camp dans l’Armée d’Alexandre, je puis affirmer que j’en fus témoin si souvent durant trente ans de campagnes militaires que bien peu de choses m’étonnent, ç’est bien pourquoi la bleusaille me surnomme le Diogène des phalanges.
Mais quand notre jeune prince décida de partir en quête des ruines de la Citée mythique d’Oanylone sur les seuls conseils de ce vieux fou de philosophe simplement parce que ce dernier l’avait vu en songe, j’étouffais un cri d’effroi, caché derrière une colonne avec Callisthène, neveu du sage qui lui même se prit, d’étonnement les orteils dans les franges d’un tapis persan murmurant « j’aurai ta peau Darius ! » …Tout était dit.
C’est ainsi que nous partîmes, quarante mille soldats à la poursuite d’un songe un matin de printemps, tendus comme un arc vers l’orient.
L’Hellespont franchi, Alexandre, nourri des récits d’Homère dont Aristote lui avait farci l’esprit, partit sur le champ se recueillir dans les ruines de Troie.
Le soleil couchant allumait ses ors sur les vestiges moussus de gigantesques remparts et une étrange quiétude pénétrait les lieux.
Tandis que le prince cherchait dans l’ombre des stèles saillantes d’Ilion la Grande une trace du héros qui berça son enfance, littéralement sur les talons d’Achille, le philosophe accompagné de son neveu et moi-même fûmes attirés par une mélopée étouffée brisant le silence.
Dans un cercle de pierres, quelques humains se tenaient dressés comme des roches levées,
pétrifiés par la Pythie dont le chant défiait la raison. A notre approche, le prêtre interprète sembla s’éveiller d’un songe puis nous accueillit en ces termes : « étrangers, depuis des jours, l’oracle nous annonce votre venue, formulez la question qui vous tourmente et Dieu, par la bouche d’Oenoné daignera nous éclairer »
puis il tendit à l’oracle de l’eau et des feuilles de laurier à mâcher.
Les participants portaient tous, au cou la même amulette faite de trois métaux
Ce fût un Aristote troublé qui alors prît la parole : quel est le but ultime de ma quête ?
Oenoné, dans le crépuscule reprit son chant fou et hyper-aigu « entre en transe entre anses denses, danse en transcendance »
que dit-elle ? s’enquit Callisthène. Rien, elle s’échauffe
Mais peu à peu l’énigmatique logorrhée devint intelligible :
« trois, deux, un, retrouvez l’origine
Troane, est atteint, troisième demeure des fils
sont près de Daisane les enfants du premier
enfin, là ou gît le premier né Oane,
sois l’élu qui sera le héraut du Très-Haut »
l’inter-prêtre hocha la tête longuement observa Aristote avec un effarement empreint de déférence puis il traduit :
Ton périple commence ici en Troanne, la troisième Cité des fils d’Oane, Plus loin vers l’orient cherche Daisane, là, se trouve la seconde clé du voyage dont le dessein, plus à l’est encore, est Oanylone cité du premier humain au regard de Dieu lors tu deviendras le messager divin.
La nuit fût passée à se perdre en conjectures sur l’énigmatique message et l’identité de cet Oane qui avait imprégné jusqu’à la construction de la plupart des langages du monde connu.
Les étranges adeptes rencontrés aux ruines ne nous quittaient plus et s’abandonnaient en prières autour de notre campement.
Ces révélations nous remuaient encore le lendemain, lorsque, réglant quelques affaires courantes nous affrontions Arsitès, le général Perse.
L’issue de cette guerre de représailles bascula à notre avantage quand Aristote suggéra au prince d’attendre pour l’assaut final que le soleil fût dans notre dos. Les Perses, éblouis par le soleil qui se trouvait désormais en face d'eux, distinguant mal leurs adversaires, perdirent l'avantage de la position. Dès lors, les Macédoniens, forçant la ligne triomphaient.
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Re: Partie III - Récit de Collagène de Mégare
Vita d'Aristote : Collagène : II : La Grande bibliothèque d'Angora
Nous avions reprit la route vers Gordion et, derrière les armées sur quatre colonnes soulevant la poussière, derrière l’étendard de l’ouragos, cheminaient désormais des pèlerins ralliés à la quête d’Aristote qu’ils nommaient l’Esprit.
Au cri de rassemblement « Dieu est avec noos » leur file s’allongeait de jour en jour, grossie du clan des Wilusa et de la tribu des Lukkas de Lycie.
Dans le berceau du roi Midas, le grand Alexandre, adepte des dénouements à l’épée força la prédiction et le jour suivant, nous atteignions Angora soumise sans combat sous la condition, que l’armée ne pénètre pas la citadelle.
Passée l’enceinte des murailles, percées de quatre portes monumentales, la haute ville se dressait couronnée du palais royal et au pied de la nécropole la raison de notre venue en ces lieux : la grande bibliothèque car, attachée aux sandales d’Aristote, Oenoné nous avait divulgué l’existence d’un fragment de manuscrit qui se trouvait ici, révélant le périple du peuple originel.
Derrière les colonnes de bronze de la galerie, l’ambiance enfumée et en proie à l’agitation la plus vive ne laissait pas de surprendre.
Dans la salle de lecture des arts divinatoires nous fûmes témoins des pratiques les plus insolites :
un devin penché sur une coupelle déchiffrait son destin au fil des volutes d’un marc de café gêné par son voisin, nécromancien qui consultait notre futur à travers une configuration d’os violemment jetés sur un lutrin tandis qu’un aruspice parcourais un avenir incertain dans les entrailles du poulet, gisant sur le pupitre. Penchés au dessus de la dépouille du volatile Callisthène et moi scrutions un aveu viscéral quand Aristote d’une clef experte nous arracha à cette douteuse contemplation.
Au cœur de la pièce la plus sombre du Muséion, parmi les archives poussiéreuses : bestiaires fabuleux, tablettes d’argiles, grimoires, gros volumes, opuscules se trouvait la fameuse cédule.
Le philosophe, fébrile s’en empara et il nous lut :
Nous avions reprit la route vers Gordion et, derrière les armées sur quatre colonnes soulevant la poussière, derrière l’étendard de l’ouragos, cheminaient désormais des pèlerins ralliés à la quête d’Aristote qu’ils nommaient l’Esprit.
Au cri de rassemblement « Dieu est avec noos » leur file s’allongeait de jour en jour, grossie du clan des Wilusa et de la tribu des Lukkas de Lycie.
Dans le berceau du roi Midas, le grand Alexandre, adepte des dénouements à l’épée força la prédiction et le jour suivant, nous atteignions Angora soumise sans combat sous la condition, que l’armée ne pénètre pas la citadelle.
Passée l’enceinte des murailles, percées de quatre portes monumentales, la haute ville se dressait couronnée du palais royal et au pied de la nécropole la raison de notre venue en ces lieux : la grande bibliothèque car, attachée aux sandales d’Aristote, Oenoné nous avait divulgué l’existence d’un fragment de manuscrit qui se trouvait ici, révélant le périple du peuple originel.
Derrière les colonnes de bronze de la galerie, l’ambiance enfumée et en proie à l’agitation la plus vive ne laissait pas de surprendre.
Dans la salle de lecture des arts divinatoires nous fûmes témoins des pratiques les plus insolites :
un devin penché sur une coupelle déchiffrait son destin au fil des volutes d’un marc de café gêné par son voisin, nécromancien qui consultait notre futur à travers une configuration d’os violemment jetés sur un lutrin tandis qu’un aruspice parcourais un avenir incertain dans les entrailles du poulet, gisant sur le pupitre. Penchés au dessus de la dépouille du volatile Callisthène et moi scrutions un aveu viscéral quand Aristote d’une clef experte nous arracha à cette douteuse contemplation.
Au cœur de la pièce la plus sombre du Muséion, parmi les archives poussiéreuses : bestiaires fabuleux, tablettes d’argiles, grimoires, gros volumes, opuscules se trouvait la fameuse cédule.
Le philosophe, fébrile s’en empara et il nous lut :
« Le peuple du premier-né, dans son exil s’est déplacé d’est en ouest, aligné sur la course du soleil. Lorsqu’il parvint sur un plateau fertile, défendu par les contreforts d’une chaîne de montagne, une vingtaine de ruisseaux l’arrosaient ainsi qu’une rivière
Il est écrit transmettez à vos fils : fatigués d’errer depuis des lustres ils établirent leur camp en ce lieu mais alors le ciel s’obscurcit soudain puis un éclair déchira les ténèbres en deux et la Voix leur dit :
humain de peu de foi, choisis entre trois fléaux des eaux, du feu et des sauterelles celui par lequel, toujours tu seras éprouvé par Dieu.
Alors le peuple montrant le flot tumultueux qu’il nomma Daisan décida d’être secoué par ce malheur pour que jamais l’homme n’oublie de craindre le Très-Haut.
Interroge ton père et il t’instruira, demande à tes ancêtres et ils te raconteront.
Et pour qui écrirait-il, celui qui écrit ? Alors transmettons quelque peu de notre punition par nos écrits, à l’intention de ceux qui viennent après nous... Peut-être eux-mêmes craindront-ils et seront-ils ébranlés ? »
Ainsi, comme les chroniques le mentionnaient, Daisan était le nom de cet affluent de l’Euphrate autour duquel le peuple avait fondé la ville d’Urhai.
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Re: Partie III - Récit de Collagène de Mégare
Vita d'Aristote : Collagène : III : La tribu d'Habram
En chemin vers Urhaï, les cohortes de soldats et d’adeptes mêlées mues par la grande quête et semblables au panache incandescent d’un astre en perdition allumaient l’horizon.
Dès lors le philosophe, résigné et soumis au dessein du Très-Haut, avait revêtu les oripeaux sublimes du prophète et en acceptait les charges.
Quant à son neveu et votre serviteur, nous étions devenus sa garde rapprochée.
En contrebas des pentes arides du Taurus, avertis de l’arrivée d’Aristote, le peuple d’Urhaï, dans des barques fleuries était venus le cueillir, il termina son périple voguant sur les flots émeraude du Daysan.
Les chaotiques soubresauts de la rivière berçaient tant Callisthène qu’il ne vit jamais les rives colorées et les signes de bienvenue des habitants aux abords de la cité mais seulement le fond humide de la coque sculptée par ses ongles.
Glissant au pied de la forteresse je fus surpris de voir les larges bassins dans lesquels officiaient des prêtres pour le moins pervers qui enfonçaient la tête de leurs frères dans l’eau et, le croirez-vous ? les suppliciés s’engloutissaient, comblés d’aise.
Le plus étrange fût de voir Aristote, humblement, se porter volontaire pour endurer la même torture, d’abord je crût qu’il voulait se rafraîchir car la chaleur et l’humidité était intense mais il avait vraiment perdu la tête.
Le prêtre ému jusqu’aux larmes s’adressa à son Dieu comme si ç’était la première fois :
«Dieu tout puissant accepte ton enfant qui fait le choix d’abandonner la fatalité d’une vie animale, et consent qu’il renaisse librement engendré d’En-Haut »
La chronologie de ce qui se passa ensuite reste confuse mais sachez que les énormes poissons du bassin entourèrent les deux hommes, plongeant, tournant, sautant dans le plus grand chaos, alors tous les habitants tombèrent à genoux car il s’agissait des carpes sacrées.
Plus tard, on nous enseigna que, nées du miracle qui avait fait jaillir la fontaine vive Callirhoé du bassin et sauvé leur ancêtre Habram lorsque Nemorod l’avait précipité dans un brasier ardent du haut de la citadelle, les carpes, depuis la nuit des temps frayaient dans cette eau miraculeuse et préservée.
Et puis soudain, les poissons rompant leur danse désordonnée formèrent un cercle parfait, aussi parfait que la course des astres autour du coeur de la création.
Les descendants d’Habram et l’armée macédonienne tombèrent dans les bras les uns des autres à la vue de ce prodige, les soldats pleuraient
«edessa», «frères, nous sommes liés»
Quand les effusions s’estompèrent, le grand prêtre dit «nous allons partager avec vous notre secret car ç’est ce par quoi les frères se reconnaissent » marchons vers Harran ou réside le grand sage de la tribu.
Dans le grand temple d’Harran, le vieux sage à la barbe drue semblait attendre ses hôtes. Tous les yeux étincelaient dans leur creux d’orbite quand il lança sa révélation.[/b]
[b]Le prophète s'épongea discrètement le front murmurant :
"On dit qu'Homère était aveugle, le dira-t'on aussi d'Aristote ?"
Après de nombreux jours passés en prières et festivités, il fût temps de reprendre la quête. Des liens étroits avaient été noués entre les Uraïtes et les soldats. D’ailleurs, nombre de conscrits jurèrent de revenir goûter ici au repos du guerrier.
Les damnés de l’astre lunaire purent alors distinguer de leur position géostationnaire le large cortège ininterrompu des humains, en marche vers la prophétie.
En chemin vers Urhaï, les cohortes de soldats et d’adeptes mêlées mues par la grande quête et semblables au panache incandescent d’un astre en perdition allumaient l’horizon.
Dès lors le philosophe, résigné et soumis au dessein du Très-Haut, avait revêtu les oripeaux sublimes du prophète et en acceptait les charges.
Quant à son neveu et votre serviteur, nous étions devenus sa garde rapprochée.
En contrebas des pentes arides du Taurus, avertis de l’arrivée d’Aristote, le peuple d’Urhaï, dans des barques fleuries était venus le cueillir, il termina son périple voguant sur les flots émeraude du Daysan.
Les chaotiques soubresauts de la rivière berçaient tant Callisthène qu’il ne vit jamais les rives colorées et les signes de bienvenue des habitants aux abords de la cité mais seulement le fond humide de la coque sculptée par ses ongles.
Glissant au pied de la forteresse je fus surpris de voir les larges bassins dans lesquels officiaient des prêtres pour le moins pervers qui enfonçaient la tête de leurs frères dans l’eau et, le croirez-vous ? les suppliciés s’engloutissaient, comblés d’aise.
Le plus étrange fût de voir Aristote, humblement, se porter volontaire pour endurer la même torture, d’abord je crût qu’il voulait se rafraîchir car la chaleur et l’humidité était intense mais il avait vraiment perdu la tête.
Le prêtre ému jusqu’aux larmes s’adressa à son Dieu comme si ç’était la première fois :
«Dieu tout puissant accepte ton enfant qui fait le choix d’abandonner la fatalité d’une vie animale, et consent qu’il renaisse librement engendré d’En-Haut »
La chronologie de ce qui se passa ensuite reste confuse mais sachez que les énormes poissons du bassin entourèrent les deux hommes, plongeant, tournant, sautant dans le plus grand chaos, alors tous les habitants tombèrent à genoux car il s’agissait des carpes sacrées.
Plus tard, on nous enseigna que, nées du miracle qui avait fait jaillir la fontaine vive Callirhoé du bassin et sauvé leur ancêtre Habram lorsque Nemorod l’avait précipité dans un brasier ardent du haut de la citadelle, les carpes, depuis la nuit des temps frayaient dans cette eau miraculeuse et préservée.
Et puis soudain, les poissons rompant leur danse désordonnée formèrent un cercle parfait, aussi parfait que la course des astres autour du coeur de la création.
Les descendants d’Habram et l’armée macédonienne tombèrent dans les bras les uns des autres à la vue de ce prodige, les soldats pleuraient
«edessa», «frères, nous sommes liés»
Quand les effusions s’estompèrent, le grand prêtre dit «nous allons partager avec vous notre secret car ç’est ce par quoi les frères se reconnaissent » marchons vers Harran ou réside le grand sage de la tribu.
Dans le grand temple d’Harran, le vieux sage à la barbe drue semblait attendre ses hôtes. Tous les yeux étincelaient dans leur creux d’orbite quand il lança sa révélation.[/b]
« Voici des temps immémoriaux, lorsque le peuple du Très-Haut s’enfuit de la Cité originelle, Dieu qui eût pitié de nos aïeux dans leur exode offrît la pierre d’Oane à la Tribu d’Ânani Mhour mais l’écriture de la tablette était désormais devenue étrangère à tous les yeux.
A ceux qui décidèrent de suivre le soleil dans sa course, et afin qu’ils n’oublient pas leur pacte avec lui, Dieu leur fît don du bouclier d’alliance. Du disque façonné de trois métaux, l’airain l’argent et l’or, la légende raconte que seul, le Messager divin que la raison guide vers Dieu pourra découvrir la prophétie inscrite au centre du disque car l’or y est si pur que tout humain devient aveugle dans la tentative de découvrir le texte ».
[b]Le prophète s'épongea discrètement le front murmurant :
"On dit qu'Homère était aveugle, le dira-t'on aussi d'Aristote ?"
Après de nombreux jours passés en prières et festivités, il fût temps de reprendre la quête. Des liens étroits avaient été noués entre les Uraïtes et les soldats. D’ailleurs, nombre de conscrits jurèrent de revenir goûter ici au repos du guerrier.
Les damnés de l’astre lunaire purent alors distinguer de leur position géostationnaire le large cortège ininterrompu des humains, en marche vers la prophétie.
Maximusdefrance- Nombre de messages : 1775
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(255/255)
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