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Les méditations de Saint Barnabé

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Les méditations de Saint Barnabé Empty Les méditations de Saint Barnabé

Message par aurelien87 Ven 31 Aoû - 20:11

« Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux »

C’est durant de nombreuses années que nous avons parcouru les chemins à travers le royaume de France. Lors de nos études en tant que séminariste au monastère Saint-Benoît en Normandie où nous vécûmes toute notre jeunesse, nous sommes tombé sur plusieurs manuscrits vieux d’environs un siècle. Ceux-ci racontaient la vie d’un homme, un certain Barnabé qui avait arpenté le royaume des Lys afin d’y prêcher une parole particulière, mais tellement chargé de sens.

Le moine Pierre-Marie, décédé quarte-vingt-neuf ans plus tôt au monastère où nous vivions, avait suivit ce personnage hors normes durant une partie de son périple. Il avait pris soins de mettre par écrit toutes les pérégrinations du jeune prêcheur, et le reste, il se l’était fait envoyer par Barnabé lui-même.

Tout n’était que brouillons, et nous eûmes le plaisir de découvrir au milieu de ces documents quelques lettres de « l’ami des malheureux ». C’est alors que nous décidâmes de continuer l’œuvre de Pierre-Marie. A partir des nombreux fragments du moine, nous avons pris soin de retracer le parcours de Barnabé. Son histoire réécrite, nous nous mirent en chemin, non point pour vérifier les dires du cistercien, mais pour ressentire les émotions du prêcheur pèlerin. Jour après jours, village après village, nous nous émerveillâmes de retrouver le chemin et les différents lieux qu’avait décrit le moine et Barnabé.

Ebloui, et ressentant ce qu’il avait vécu, nous prîmes la liberté de compléter les fragments de Pierre-Marie. Ô, bien sur, nous n’en changeâmes point le sens ni la nature, mais nous y apportâmes cette touche qui rendit le texte si vivant, que même nous, nous nous sommes émus en le relisant au détour d’un arbre au bord du chemin, ce genre d’arbre qui trône en pleine campagne, calme, au milieu des champs, qui dispense si agréablement de son houppier quelque ombre et fraîcheur qui soit si utile par temps de grand beau, et qui comme naturellement, nous aide à trouver la présence de Dieu…

Nous appréciâmes ce périple qui prenait petit à petit le goût d’un pèlerinage. Et lorsque nous revînmes au monastère Saint-Benoît, nous décidâmes d’appeler ce recueil « Les méditations de Barnabé, ou l’Odyssée du prêcheur-pélerin des malheureux ». Un jour peut-être, quand nous aurons le temps de terminer ce que nous avons entreprit, nous chercherons à faire de cet homme un bienheureux, sinon un saint : celui des pèlerins…


Aaron de Nagan, évêque de Lisieux
Le VI février de l’an de grâce MCDLIV de notre Seigneur.


Première Méditation

Lors d'un pélerinage à travers la France, Barnabé s'arrêta un jour dans un petit village en campagne Bourguignone. Arrivé sur la place il invita les habitants de la bourgade à se rapprocher de lui :

« Venez chers amis, venez ! »
Les gens commencèrent à s'approcher et à s'agglutiner autour de lui. Avant de commencer son prêches, il tint bien haut une pièce d'un écu d’or. Alors il demanda :
« Qui aimeraient avoir cet écu ? »
Les mains commencèrent alors à se lever. Il dit :
« Je vais donner cet écu à l'un d'entre vous, mais avant laisser moi faire quelque chose ».
Il mordit et cracha sur la pièce. Ensuite, il demanda :
« Est-ce que quelqu’un veut toujours cet écu ? »
Les mains restèrent levées.
« Très bien, mais la désirerez-vous toujours si je fais ceci ? »
Il jeta alors l’écu paterre sauta à pieds joints dessus, l'écrasants autant que possible, le recouvrant de poussière, de terre et de crotin de cheval. Il demanda :
« Qui veut encore cet écu ? »
Évidemment, les mains continuèrent de se lever, malgré l’aspect et l'odeur que pouvait maintenant avoir cet écu traîné sur le sol.
« Mais amis, vous venez d'apprendre une leçon... Peu importe ce que je fais avec cet écu, vous le voulez toujours parce que sa valeur n'a pas changé, il vaut toujours 1 écu. »
« Alors pensez à vous, aux autres, à votre vie, à leurs vies. Plusieurs fois dans votre existence vous serez froissés, rejetés, souillés par des gens par des événements. Vous aurez l'impression que vous ne valez plus rien mais en réalité votre valeur n'aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment ! »
« La valeur d'une personne ne tient pas à ce que l'on a fait pas, vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte ».


Seconde Méditation

C’était un jour particulièrement ensoleillé. Barnabé marchait sur les routes depuis deux jour. Il arriva à Niort, et sentit l’atmosphère joyeuse. La place et les rues du village fourmillaient de monde, c’était la kermesse ! Une course, opposant tous les hommes forts du village, venait de se terminer, et le vainqueur était plébiscité et adulé par la foule. Les vaincus le portait sur leurs épaules sans amertume aucune. Barnabé fut littéralement happé et entraîné par la foule dans les farandoles qui se mettaient à tourner autour de la place. Quelques heures plus tard, en fin d’après-midi, quand les esprits se sont un peu calmés, Barnabé pris la parole, comme il le fit tant d’autres fois.

Mes amis, je dois dire que cette journée sera inoubliable pour moi, vous ne me connaissiez pas, pourtant, vous m’avez invité à partager votre joie, comme si j’avais toujours habité votre village, mais laissez moi, maintenant, vous conter une histoire :

Il était une fois une course de jeunes orphelins, dans un village, dans le sud du royaume.
L'objectif était d'arriver en haut d'une haute colline.
Beaucoup de gens se rassemblèrent pour les voir et les soutenir.
La course commença.
En fait, les gens ne croyaient pas possible que des orphelins, amaigris et chétifs, puissent atteindre la cime, et toutes les interventions que l'on entendait étaient de ce genre :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"

Les enfants commencèrent à se résigner, sauf un qui continua de grimper.
Et les gens continuaient :
"Quelle peine, ils n'y arriveront jamais !"
Et les enfants s'avouèrent vaincus, sauf un, toujours le même, qui continuait à insister.

A la fin, tous se désistèrent, sauf un, qui, seul et avec un énorme effort, rejoignit le haut de la colline. La foule et les autres orphelins voulurent savoir comment il avait fait.
Un homme s'approcha pour le lui demander, et découvrit… …que l’enfant était sourd !

Barnabé s’arrêta et regarda son public rassemblé autour de lui. Certains, intrigués par ce prêche, s’étaient approchés, puis assis autour de l’orateur à la lueur des lampions. Il reprit :

Moralité, n'écoutez pas les personnes qui ont la mauvaise habitude d'être négatives, car elles volent les meilleurs espoirs de votre cœur !
Rappelez-vous toujours le pouvoir qu'ont les mots que vous entendez ou que vous dites.
Soyez toujours positifs !
Soyez toujours sourd quand quelqu'un vous dit que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves.

Il laissa la foule pensive, referma son baluchon, et emporta les quelques fruits que les villageois lui avaient donné.



Troisième Méditation

Lors d’un de ses voyage, Barnabé s’arreta dans un petit village champenois, tout près d’Argonne. Il n’y avait pas d’église, juste une petite chapelle dans la rue principale. Barnabé s’agenouilla devant et pria plusieurs heures. Les habitants curieux s’approchèrent et l’invitèrent à boire un verre à la taverne du village. Barnabé accepta, et les conversations allèrent bon train jusqu’en début de soirée quand il décida de s’adresser aux villageois juste avant de les quitter.
S’adressant à eux, il posa un bocal à large ouverture sur la table devant lui.
Ensuite il sortit une douzaine de pierres grosses comme le poing et les plaça soigneusement, une par une, dans le bocal.
Quand celui-ci fut rempli jusqu’au bord, il demanda :

« Ce bocal est il plein ? »
Tout le groupe répondit :
« Oui ! »
« Vraiment ? »
Il sortit de sous la table un seau de gravier qu’il versa dans le bocal.
Il secoua ce dernier, et les graviers tombèrent dans les interstices entre les pierres. Souriant, il demanda au groupe :
« Et maintenant, ce bocal est il plein ? »
« Probablement pas » dit quelqu’un.
Il sortit alors un seau de sable et le versa dans les espaces laissés par les pierres et le gravier.
Et de nouveau, il demanda :
« Ce bocal est il plein ? »
« Non, dit en coeur le groupe de villageois. »
« Bien ! » dit il à nouveau en sortant une carafe d’eau.
Quand il eut versé de l’eau jusqu’au bord, il regarda le groupe et demanda :
« A quoi sert cette démonstration ? »
L’aubergiste leva le doigt et dit d’une voix forte et rugeuse :
« Cela signifie qu’aussi bien rempli soit notre journée, si on travaille dur, on peut toujours en faire un peu plus »
« Non, la vérité qu’illustre cette histoire c’est que si vous ne mettez pas les grosses pierres d’abord, vous ne pourrez pas les mettre du tout. Si le sable est mis en premier, il n’y aura de place pour rien d’autre. Quelles sont les grosses pierres de votre vie ? Le projet que vous voulez réaliser ? Du temps passé avec ceux que vous aimez ? Votre travail ? Vos écus ? Une cause ? Accompagner d’autres gens ?
Demandez vous quelles sont les grosses pierres de votre vie de paysan et de famille puis remplissez le bocal. Rappelez vous que si vous ne mettez pas ces grosses pierres en premier, elles ne tiendront pas du tout.

Barnabé salua alors les villageois et repartit sur les routes du royaume vers de nouveaux villages.



Quatrième Méditation

Marchant sur les chemins entre Autun et Chalon, en Bourgogne, Barnabé aperçu dans un verger deux enfants qui se battaient. Il observa la scène, puis décida de descendre du chemin pour les rejoindre. L’un semblait plus fort que l’autre, et l’autre semblait se laisser faire, par peur, par crainte. Barnabé les sépara et les invita à s’expliquer. Il apparut qu’ils étaient de bons amis, mais qu’une bêtise les avaient fâchés, ou en tout cas, en avait fâché l’un des deux. Devant l’autorité du plus fort sur le craintif, Barnabé décida de leur raconter une histoire pour apaiser l’animosité régnante.

Il était une fois un garçon avec un mauvais caractère. Son père lui donna un pot rempli de clous et lui dit d’en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu’il perdrait patience et se disputerait avec quelqu’un. Le premier jour il en planta 17 dans la barrière.
Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c’était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta plus aucun clou dans la barrière. Alors il alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n’avait planté aucun clou. Son père lui dit alors d’enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n’aurait pas perdu patience.
Les jours passèrent et finalement le garçon put dire à son père qu’il avait enlevé tous les clous de la barrière.

Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit :
"Mon fils, tu t’es bien comporté mais regarde tous les trous qu’il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu’un et que tu lui dis quelque chose de blessant, tu lui laisses une blessure comme celle là. Tu peux planter un couteau dans un homme et après le lui retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t’excuseras, la blessure restera ; et une blessure verbale fait aussi mal qu’une blessure physique. Les amis sont des bijoux rares, ils te font sourire et t’encouragent. Ils sont prêts à t’écouter quand tu en as besoin, ils te soutiennent et t’ouvrent leur cœur."

Le bagarreur se mit à pleurer, et celui avec qui il venait de se battre le pris dans ses bras pour le réconforter. Barnabé leur pris la main et les raccompagna jusqu’au village. L’amitié venait de triompher, encore une fois…


aurelien87

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