Pastorale d'Hemma de Lardinois.

par Hemma Mer 8 Mai - 23:33

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Le Père Luciobello l'avait conviée en ce château afin de pouvoir recommencer son examen. Pourquoi recommencer ? Parce que la Blonde l'avait déjà passé avec Monseigneur Overnas, mais celui-ci étant souffrant, il fallait tout refaire. Enfin, pas tout; Le Père Lucio avait été si bon, qu'il avait promis à la Brugeoise une Pastorale diminuée. Ah oui, parce que cet examen il est pas facile facile !

Enfin, elle se présenta donc audit château. Elle se rendit dans la salle d'attente du bureau du Père Lucio, qu'elle attendait impatiemment. Elle se devait de rester là, aussi longtemps qu'il l'eut fut. Car après tout, il l'avait convoquée, il répondrait bien un jour à l'appel.

L'attendant, elle se mit à chantonner doucement pour elle-même. Ça la distrayait, ça l'amusait, ça faisait passer le temps.

par luciobello Sam 18 Mai - 15:04

Le Padre était absent. Il était parti aux affaires plus hautes, plus importantes que celles de Bruges. A son retour, Benito lui présentait la jeune et douce Hemma; après l'avoir mendié et tenté de lui faire les poches, puis s'être fait sermonner par le Padre, une fois de plus.
Le Padre avait aussi réuni toutes les informations possibles sur la formation, en cours, de Hemma, en vain.
Monseigneur Overnas avait pris l'habitude de tout faire seul sans son vicaire, et ne laissait aucun vélin, ni parchemin pour son successeur.

Salutations Hemma.

Installez-vous donc à votre aise.
Excusez l'attitude peu aristotélicienne de Benito !
Je l'ai récupéré au bord du fossé, il croit toujours qu'il va manquer de tout, alors qu'il ne manque de rien ici, ne lui en voulez pas, il a vécu esclave dans une misère du Sans Nom.

Bien, ravitaillons nous, avant d'entamer votre pastorale.
Nous avons quelques biscuits fabriqués à Tastevin, et des spéculoos flamands.
Je vous ferais bien goûter un peu de vin romain, mais je ne sais si vous le supportez, vu votre âge qui me semble jeune..

par Hemma Dim 26 Mai - 13:04

Il faut bien avouer que ce dénommé Benito n'avait pas l'air fin. Il faisait un peu de peine à la Blonde mais sa façon de lui quémander sa monnaie ne lui plaisait guère. Peut-être cela se faisait-il de part là où il venait mais dans un lieu pareil, ce n'était pas acceptable !

Fort heureusement, le Père Lucio vint à son aide après quelques instants afin de remettre ledit Benito à sa place. Il la salua, elle fit de même. Le Padre eut même la gentillesse de lui proposer un siège. Elle accepta, fort heureuse. Et excusa Benito d'un geste de la tête accompagné d'un sourire.

- Bien, ravitaillons nous, avant d'entamer votre pastorale.

Un petit sourire en coin apparu sur le visage de la Blonde, elle écouta la suite du Père.

- Nous avons quelques biscuits fabriqués à Tastevin, et des spéculoos flamands.

Mmmh, qu'elle appréciait le goût de ces spéculoos ! Il n'y en avait de tels à Limoges, de là où elle était née.

- Je vous ferais bien goûter un peu de vin romain, mais je ne sais si vous le supportez, vu votre âge qui me semble jeune..

Un instant de doute: Était-ce une question piège afin de savoir si la Brugeoise buvait régulièrement ou juste une question aussi innocente qu'angélique ? Elle se mordilla la lèvre avant de répondre :

- Oh, je ne m'y risquerai pas. Autant mon jeune âge, m'y poserai problème; autant l'envie n'y est pas. Je n'apprécie en bouche que la Blonde que je sers en ma taverne.

Un petit rire s'échappa. Elle était peu causante. Les lieux saincts ne la rassuraient pas. Elle avait hâte de passer sa pastorale et de rentrer chez elle. M'enfin, jamais elle n'oserait confesser cela au Père devant elle.

par luciobello Dim 2 Juin - 12:48

Oh il n'y a pas grand risque. Le vin que je sers pour les jeunes est évidemment jeune et très léger. C'est excellent pour stimuler la circulation sanguine Smile

Je vous apprendrais l'amitié, il faut l'étendre au plus grand nombre, pour vivre le plus heureux possible.
Ne soyez pas sectaire, renfermée sur vous-même, ouvrez-vous aux autres; apprenez à gouter aux spécialités locales, qu'elles soient gastronomiques ou culturelles.
Dieu nous a tous conçu différemment, si l'on va vers l'autre, l'on s'enrichit de lui.
L'étranger que l'on craint, de prime abord, est d'autant plus différent qu'il nous enrichira Smile

Marque une pause, le temps que la jeune Hemma, digère le message d'ouverture du Padre.
Puis comme la pastorale raccourcie, pour satisfaire la jeune femme.

Bien bien. Voici donc une petite révision.. puisque vous savez déjà tout Smile

Les principes de la religion aristotélicienne.

Apprenez tout d’abord que Dieu est unique et le Créateur de toute chose.
Le premier homme à avoir reçu le message divin se nommait Oane. Il vivait il y a sans doute des milliers d’années. Il a compris que le sens de la vie était l’Amitié. Cette vertu est la base de notre foi. C’est elle qui rapproche les Etres de bonne volonté.

Deux hommes sont venus bien après Oane. Nous les nommons prophètes car ils ont été choisis par le Très haut pour diffuser Sa Parole. Il y a eu d’abord Aristote qui a apporté la raison, puis Christos qui nous a offert la foi.
Aristote a donné son nom à notre religion dite aristotélicienne.

Sachez ensuite que l’Homme a reçu de Dieu le libre-arbitre. Ainsi chacun décide de sa vie et de la façon dont il la conduit. Dieu jugera au final ceux qui disparaissent et les classera en deux groupes : les Elus qui iront au paradis qui comme chacun sait se trouve sur le Soleil. Les Maudits finiront leurs jours dans les tourments éternels sur la Lune auprès de sept démons.

Le problème du fidèle est que les tentations sont grandes et il n’est pas aisé de suivre en permanence le chemin de la vertu. D’autant qu’une sombre créature, punie jadis par Dieu pour avoir osé affirmer que le fort devait dominer le faible et qui avait refusé le doux principe de l’Amitié, rode sur terre sous la forme d’une ombre. Cette dernière est là pour attirer le faible du mauvais côté et l’entraîner à sa perte. Cet « être » qui est la personnification du mal est le Sans Nom. Priez pour qu’il ne vienne jamais vous tourmenter.

Pour en savoir plus sur la foi, la lecture d’un livre saint est indispensable : c’est le Livre des Vertus. On y trouve les récits de la création du monde, les premiers temps de l’humanité, les vies d’Aristote et de Christos, les hagiographies des saints et bien d’autres choses encore.

Notre Eglise, c'est-à-dire l’assemblée des fidèles aristotéliciens est hiérarchisée avec à la base les diacres et les curés et au sommet le pape. Le collège des cardinaux qui assistent le pape travaille de manière régulière à Rome, de même que les évêques qui partagent leur temps entre leur diocèse (une province religieuse) et la cité romaine.

Par le baptême, vous affirmez votre croyance en Dieu et vous serez intégrés dans la grande communauté des fidèles. C’est un acte qui vous engage et qui est majeur dans votre vie. Les non-baptisés connaîtront l’enfer. Vous aurez fait un premier pas vers le paradis solaire.

Par la suite, vous aurez tout intérêt à vous rendre le plus souvent possible à la messe dans votre village car elle apporte la boulasse, et vous pourrez aller plus loin sur le chemin de la foi, par exemple en demandant une charge de diacre, ou en vous engageant dans la voie de l’Eglise quand vous aurez dépassé le stade du paysan-artisan. Dans ce second cas, vous pourrez alors un jour devenir curé de votre paroisse, officier auprès des fidèles et qui sait devenir évêque !
Mais peut-être serez-vous tenté de défendre notre sainte Eglise par le glaive. La voie des armes vous est alors ouverte, mais en lien avec le religieux et pour la plus grande gloire de Dieu.

Décrivez-moi, racontez-moi, votre vie future de fidèle, à partir de ce texte, et de ce que vous avez retenu de votre formation avec Monseigneur Overnas, que nous regrettons fortement, tant la messe nous manque.

par Hemma Dim 23 Juin - 16:39

La jeune femme se maudit de ne pas avoir accepté ce vin. Après tout, en quel honneur et de quel droit le Padré lui aurait-il mis un vin fortement alcoolisé sous le nez ? Enfin, trop tard. Elle n'allait pas revenir sur sa décision, elle aurait eut l'air stupide et décida donc de maintenir ses positions.

L'homme d'église commença une courte introduction sur l'enrichissement que l'on pouvait gagner à aller vers l'Autre, vers le Prochain. La Blonde écoutait en silence. Elle buvait et enregistrait chaque parole même si cela avait un léger goût de " déjà entendu ".

- Bien bien. Voici donc une petite révision.. puisque vous savez déjà tout

- Oh cela, je ne sais pas tout, non non. Je n'aurai jamais cette chance, par ailleurs. Et puis, une relecture de fait aucun mal.

Alors, elle se saisit de l'ouvrage que le Père lui confiait. Elle attendit d'avoir toutes les questions avant de commencer à le lire afin de savoir sur quoi attirer le plus son attention. Une fois la lecture finie, elle réattribua au Sainct Homme son livre et elle s'octroya un temps de réflexion profonde afin de répondre avec un maximum de détails.

- Dans ma vie de fidèle que je mène depuis ma naissance grâce à l'éducation reçue de mes parents, j'irai vers l'autre. Car, c'est là le secret du bonheur. Aller vers l'autre afin de s'enrichir de ce qu'il peut nous donner mais pas seulement. Il ne s'agit pas s'accrocher à lui comme une sangsue pour lui soutirer le maximum puis s'en aller voir ailleurs, non. Il s'agit, selon moi, d'apprendre de l'autre dans le respect, donner son savoir sans attendre un retour car il existe des gens qui ne donneront rien ou peu. Mais le fait est que nous partageons notre savoir avec autrui et que donc, on en tire également des expériences positives ou non.

Elle s'octroya un temps de pause avant de reprendre.

- Et chaque jour, j'emmènerai avec moi mes amis, ma famille, et nous irons prier. Une fois le matin, une fois le midi et une fois le soir afin de repousser à maxima le Sans Nom et les tentations qui s'offrent à chacun dans sa vie. Plus tard, lorsque je serai bien établie, j'entreprendrai un pèlerinage à voir avec un petit groupe afin de me remettre en question et d'apporter des réponses à certaines interrogations. Une fois mon baptême prononcé, je veillerai à me marier à un aristotélicien dévoué et à lui offrir, à lui et au Très-Haut, des enfants éduqués comme il le faut. Dans la foi et le respect.

Ce n'était pas pour elle que des paroles en l'air. Alors, elle entreprit un silence afin que le Padré se rend compte de ses promesses. Elle patienta dans le silence le plus complet.

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