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La vita de St-Francois

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Message par aurelien87 Ven 31 Aoû - 16:01

    Chapitre I


De l‘éducation de François de Gênes et de la mort du père Suger

    La vita de St-Francois Sainteclairedassise2


A Gênes, en l’an de grâce 1408, vivait dans une des cités les plus prospères des royaumes, un tout jeune homme, troisième fils d’une riche famille de marchands : François Arinitzi de Gênes.

Le pater familias, Laurent de Gênes était banquier et marchand Gênois, auprès des plus prestigieuses cours européennes. Il avait un sens aiguisé des affaires et de la gestion, et sa fortune et sa réputation égalaient celles des plus grands princes des royaumes. Il menait donc sa vie comme lui dictait telle réputation: il demeurait constamment dans son palais à Gênes, ne sortant que très rarement. Ambassades, marchands et escortes remplissaient le travail nécessaire au bon fonctionnement de ces affaires.

Il voyait en François, le plus doué de ces fils, un successeur potentiel. Il cherchait à lui inculquer tout son savoir et son expérience dans ce domaine. Son fils devait apprendre le métier. Le jour venu, observant que son fils s’approchait de la maturité nécessaire, il décida qu'il était temps pour lui de partir à travers les lointaines contrées du saint Empire et du royaume de France accompagnant la caravane commerciale à travers villes et campagnes.

Son père avait voulu qu’il soit accompagné par un personnage qui sera déterminant dans la pieuse vie de François : le père Suger. Celui ci officiait comme chapelain de la famille Arinitzi, et aurait pour rôle tout au long de la formation du jeune François son apprentissage de la morale Aristotélicienne et son éducation aux préceptes de la foi.
Laurent de Gênes, personnage très pieux, y tenait beaucoup.

Les messes de Suger sortaient vraiment de l’ordinaire, il emplissait à forte dose d’encens les endroits où il officiait élevant d’avantage les prières et cantiques auprès du tout puissant. Il semblait se muer en une créature s'agitant corps et âme pour faire vivre et transmettre sa foi et ses bénédictions à ses auditeurs. Quelque chose d’exaltant et de transcendant émanait de de son attitude, de ses paroles et de ses gestes. Dieu lui même semblait s’exprimer à travers son verbe. Sa voix était rauque et suave, détonnant comme le grondement divin, tous restaient happés et très sensibles aux paroles du prêtre devant l’extraordinaire aura dont celui-ci étaient entouré.

Il terminait toujours ses offices par une seule et même formule venant conclure l’impressionnante prestation :


Voici pourquoi il ne faut pas le suivre : les hérétiques qui refusent la conversion alors que l’Église, seule détentrice de la Vérité, leur a indiqué la Vraie Voie, sont pêcheurs par présomption, car ils estiment mieux savoir la Vérité que l’Église, donc mieux savoir la vérité que Dieu, quel outrage que cela !

La foi du jeune Arinitzi, dès le début de son statut d’homme, demeurait très forte, et particulièrement grâce au très pieux père Suger.
Passionné par la vita de Christos dont le père Suger se faisait un devoir -et un plaisir- de lui raconter, François aimait à imiter mot pour mot, phrase pour phrase, le guide de l’humanité, celui par qui la seconde révélation arriva. Suger et lui même apprenait et s’essayait à vivre et à ressentir les mêmes situations que Christos vécu à l’époque ancienne.

Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut.


" Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez vous, êtes vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "

Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :

" Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirez de temps en temps, au delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit.

C’est par une nuit pluvieuse de Mai qu’un drame frappa François et qui le marquera tout au long de sa vie.

Arrivé dans la populeuse ville de Lyon, dans le royaume de France, le convoi s’installa dans les halles marchandes pour plusieurs semaines. Lyon était un des plus gros bourgs des royaumes, lieu de tous les commerces. Mais cet afflux de richesses appelait aussi les brigands, routiers et mercenaires de la pire espèce, les escroqueries, et vols et autres vices étaient légions. C’est aussi dans ce contexte, où une extrême richesse côtoyait la pauvreté la plus extrême, que vint l’expansion, telle la peste, d’une hérésie séculaire : la secte des bogomiles.

Père Suger se sentait mal dans cette ambiance pesante, cette ville semblait abandonnée de Dieu. Son aversion pour les mécréants rendaient d’autant plus insupportable sa présence en ces lieux. Il connaissait la ville de réputation, mais il ne pouvait imaginer le degré de corruption des âme qui régnait ici, à vraie dire il s’attendait à voir au moins un des sept Princes-démon surgir des décombres spirituels de cette cité.

Mais son devoir intime et envers la très Sainte Église Aristotélicienne le poussait à aller prêcher la bonne parole à cette population désorientée par la misère et par les chimères hérétiques.


Il m’emmena avec lui jusqu’au parvis de la maison de la ville, lieu de toutes les rencontres où il s’élança dans une longue harangue pleine de fougue et de conviction destinée à rallier les pauvres hères vers le chemin du paradis et de Dieu, pour les sauver des tortures infernales et pour ramener de l’ordre dans cette cité sans foi ni loi.

Le père Suger le savait, les préceptes Aristotéliciens amènent une morale juste et fraternelle, en somme, la foi Aristotélicienne est un facteur de l’ordre dans le monde, et elle seule peut ramener la société à la paix la plus juste et à une monde plus équitable. Exactement le contraire de cette ville fantôme où les autorités temporelles étaient endormies par leurs propres richesses et par les hérétiques les plus pervers. C’est ainsi que le père Suger s’adressa à la foule :

Il ne s'agit donc plus d'essayer de sauver les âmes des Impénitents qui par définition sont voués aux enfers, mais de sauver les âmes de tous les autres membres de la société, de cette innombrable foule vulnérable au mauvais exemple des hérétiques, il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!! Telle est la raison d'être, le fondement et la justification de l'idée et du devoir de Croisade.

Et c’est là, sous les yeux innocents de François, et sous les yeux légèrement surpris des badauds qu’un carreau d’arbalète vint transpercer le vénérable père Suger. Le choc fut immense, des ricanement se firent entendre dans la foule ainsi que des « Vive bogomile » les badauds prirent peur et se hâtèrent de rentrer chez eux, le père Suger s’effondra devant François. Celui ci avait les larmes aux yeux, tétanisé par la brutalité du meurtre, ne sachant quoi faire, ne sachant qui appeler. Il s’effondra lui aussi, sur le corps inanimé de son mentor, il resta longuement là sans bouger, en pleurant de tout son soul, à attendre, attendre et attendre…

Attendre que la douleur passe, que Dieu interviennent pour faire revenir Suger, pour qu’un miracle arrive. Mais rien, le sang s’écoulait lentement sur le sol, désappointant le jeune Gênois. Reprenant ses esprits il se leva brusquement, se sentant à son tour menacé, il pris son ami défunt à bras-le-corps et le traîna autant qu’il le pouvait à travers les sombres ruelles de Lyon...

aurelien87

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Date d'inscription : 10/08/2012

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