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Hagiographie de Saint Étienne de Harding

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Hagiographie de Saint Étienne de Harding Empty Hagiographie de Saint Étienne de Harding

Message par aurelien87 Ven 31 Aoû - 15:37

Saint Étienne de Harding

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"Séparés par le corps dans les diverses parties du monde, qu'ils soient indissolublement unis par l'âme...
Vivant dans la même Règle, avec les mêmes coutumes."


La très sainte et des plus pieuses vie de Saint Étienne, fondateur de l'Ordre de Cîteaux (Ordo Cistercensis), rédacteur de la règle cistercienne et de la charte de charité, qui toute sa vie durant travailla pour l'épanouissement de l'idéal monastique prôné par Saint Benoît.

Œuvre de Monseigneur Zaguier de Bouviers, d'après de nombreux textes d'alors, et rédigée en l'Abbaye Cistercienne Saint-Arnvald de Noirlac.


Premières années

Saint Étienne naquit vers 1060, dans le Dorset, région méridionale de l'Albion, au sein de la grande, ancienne et noble famille de Harding. On ne sait peu de choses sur ses parents, si ce n'est que son père fut un administrateur admiré et aimé par ses censitaires, auprès desquels il était fort généreux. On sait aussi qu'Étienne reçut une éducation religieuse et pratique poussée, au point où ses connaissances impressionnèrent les autorités religieuses locales.

Ceci dit, la part d'ombre sur sa vie se lève complètement quand Étienne de Harding choisit la vie monastique. En effet, à partir de ce moment là, grâce à l'assidu travail des moines qui côtoyèrent le saint, de nombreux écrits et registres nous permettent de connaître avec précision le déroulement de sa vie. On sait qu'il entra à l'abbaye bénédictine de Sherborne à l'âge de 15 ans. Après un noviciat rapide et fructueux, il fut élevé frère par l'abbé Roger de Lisieux, d'origine normande, qui le nomma chantre, où ses connaissances déjà très complètes en Christologie lui furent très utiles. Étienne resta cloitré à Sherborne pendant quatre ans, priant avec ferveur et sans relâche. Ces quatre années, il les utilisa à bon escient, ayant lu tous les ouvrages de la bibliothèque de l'abbaye, faisant de lui un érudit hors pair. D'ailleurs, il fut, après le décès de l'abbé de Lisieux et le remplacement de ce-dernier par un nouvel abbé, Richard de MacGroar, d'origine écossaise, rapidement nommé par ce-dernier chapitrain, qui en plus de le récompenser pour son érudition, voulait fait un contrepoids aux français très présents au sein du chapitre. En effet, l'abbé de MacGroar souhaitait que le monachisme s'internationalise, au lieu de rester une mode française. En quelque sorte, on peut dire qu'il était un précurseur du concept internationalisation, et son influence fut grande sur Sainte Étienne, qui en fit un but, un objectif et un devoir des cisterciens.


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- L'abbaye bénédictine de Sherborne -


Cependant, Saint Étienne ne resta pas chapitrain bien longtemps, puisque l'abbé le fit nommer lecteur au séminaire de Winchester, fondé quelques années auparavant, comme de nombreux autres à travers l'Europe, grâce à des lettres patentes de Grégoire VII, qui souhaitait une meilleure formation des prêtres, ce qui était à ses yeux essentiel et primordial pour lutter contre le nicolaïsme et la simonie. C'est au sein de ce séminaire qu'Étienne put s'initier à l'aristotélisme, doctrine alors réservée à une petite élite au sein des prélats et des plus éminents théologiens. L'affirmation de la sociabilité de l'homme est un choc. Étienne découvre alors la futilité de l'idéal monastique bénédictin, qu'il tente de réformer.

Il réussit à fonder un hospice sous l'autorité de l'ordre, qu'il administre seul, puisqu'il est le seul à maîtriser des concepts de médecine, acquis au séminaire, mais ses autres tentatives resteront sans suite. Un nouvel abbé succède à MacGroar, Nicolo Aldobrandeschi, d'origine italienne, qui ne veut rien savoir des idées d'Étienne et l'expulse de Sherborne.


Cantorbéry, puis Rome

Saint Étienne déménage alors à Cantorbéry, siège de la primatie des angles, et se place sous la protection du nouvel archevêque, Baudoin d'Exeter, proche de la famille royale normande. Étienne, élevé chanoine, devient alors clerc séculier, tandis que l'archevêque lui confie la doyenné de la cathédrale. Étienne de Harding a alors 25 ans. Les théologiens de la ville, et ses confrères du cloître de la cathédrale, sont beaucoup plus réceptifs à ses propositions de réforme de l'Ordre Bénédictin, et se tiennent au fait des actualités romaines. Saint Étienne se fait remarquer pour ses prêches et est élevé seigneur par le roi Henri II.

Finalement, Monseigneur Baudoin propose à Étienne d'effectuer un pèlerinage à Rome. Enthousiaste, et voulant profiter de l'occasion pour discuter de son idéal avec nombre de théologiens du continent, Étienne se prépare quelque peu et met de côté quelques sous pour le voyage avant de recevoir le bourdon après une courte messe célébrée dans le chœur de la cathédrale.

Son voyage débuta par une traversée de la Manche qui fut plutôt calme selon les dires même d'Étienne, et il prit ensuite la direction de Paris, où il ne fit qu'un bref arrêt, déçu par les théologiens de la ville, et emprunta ensuite la Via Agrippa, qui l'amena jusqu'à Rome en passant par les principales villes italiennes. À Boulogne, l'université lui réserva un bon accueil, et ses thèses ne furent pas autant décriées qu'elles le furent à Florence. Néanmoins, les conditions météorologiques furent avec lui.
Arrivé à Rome, il se plongea dans la lecture d'ouvrage sur Aristote. Il y découvrit les livres du panégyrique et du siège d'Aornos, qu'il dévora, mais qui furent pour lui très décevant, n'y trouvant pas d'arguments pour étayer ses idées de réforme. Cependant, il se lie d'amitié avec l'archevêque de Lyon et primat des Gaules, Hugues de Bourgogne. Après quoi, Étienne se fait connaître grâce à ses messes, mais aussi, et surtout, grâce aux débats théologiques qu'il mène et organise au sein de la faculté des sciences théologiques de Rome. Il entre même dans l'entourage du pape, mais son aristotélicisme un peu trop marqué lui vaut des critiques, et il préfère finalement suivre l'archevêque Hugues, qui retournait dans son diocèse.


Molesme et Cîteaux

La remontée sur la Via Agrippa se fit sans problème, la région n'étant pas alors infestée de Lion de Judas comme elle l'est aujourd'hui. Arrivé à Lyon, Étienne fit la connaissance de Robert de Molesme, qui visait le même saint et noble objectif que lui. En effet, Robert avait souhaité lui aussi réformer le monachisme, et avait pour ce faire fondé une abbaye, l'abbaye de Molesme. Cependant, cette-dernière était en grande difficulté. Établie sur un flanc de montagne, une terre infertile et loin de toute bourgade, un endroit dont personne ne voulait, l'abbaye sombrait dans l'acédie. Au départ, l'établissement n'était composé que de cabanes de branches autour d'une chapelle dédiée à Saint Hubert. Rapidement, la maison de nouveaux moines, rétifs à tant d'austérité. Ces moines, désespérés par leur situation, ne voulaient surtout pas suivre les enseignements de Robert, encore plus draconiens, et continuaient malgré tout d'honorer l'interprétation bénédictine de la règle de Saint Benoît. Étienne promit toutefois à Robert de venir le seconder à Molesme, mais après quelques temps, la tâche s'avérait tellement ardue que Robert et Étienne se décidèrent à trouver une solution.

Les deux moines avaient un rêve, celui de fonder une abbaye sur une vraie terre, une terre fertile et accueillante. Mais pour cela, il fallait obtenir une concession de la part d'un seigneur ou d'un propriétaire terrien, et peu s'étaient prononcés en faveur d'une réforme de ce qui était alors l'ordre le plus puissant d'Europe. Néanmoins, Étienne était convaincu que ses idées, de par leur originalité, mais aussi de par leur sérieux, séduirait un important vassal de Sa Majesté. Ce noble, ce fut Renaud de Beaune. Après qu'Étienne soit passé à sa cour, séduit par son discours, le vicomte de Beaune lui offrit une terre fertile au milieu d'une grande forêt.


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- Abbaye de Cîteaux -

Avec quelques moines de Molesme, Étienne de Harding et Robert fondèrent l'abbaye de Cîteaux. Dans les premiers temps, la nouvelle communauté travailla à défricher la terre. Ils revendirent les stères de bois et purent acheter des pierres pour embellissement de leur abbatiale. Dès la première année, les moines réussirent à tirer profit des champs. La récolte fut très variée. En effet, prévoyants et instruits, Étienne et Robert avaient organisés les cultures de manière à tirer profit des grandes terres du domaine abbatial, c'est-à-dire en y cultivant le plus possible. Grâce à la technique de l'assolement triennal, les moines réussirent à récolter une quantité de légumes, mais aussi une quantité de grains, que ce soit du blé, que les frères boulangers transformèrent en pain, du houblon, que les frères brasseurs transformèrent en bière et alcools divers, qu'on vendait, tout comme les surplus des autres cultures, aux villageois, ce qui permit à l'abbaye d'amasser des sommes considérables, ou encore de l'orge. La structure était là, il ne manquait que l'organisation pour avoir la règle d'un ordre monastique des plus solide.

Toutefois, les débuts de Cîteaux ne furent pas toujours faciles. S'il y eut discorde dans la nouvelle abbaye, ce fut surtout à savoir qui de Robert de Molesme ou d'Étienne de Harding serait élu abbé. Les moines furent séparés en deux factions, et le chaos fut maître des lieux jusqu'à ce que le sage Saint Étienne décide de reconnaître son frère comme abbé, pour mettre un terme à la désolation causée pas la désunion de ceux que l'on appelait déjà les cisterciens.

Ceci dit, les moines de Molesme vinrent à Cîteaux pour se repentirent, et implorèrent Robert de redevenir leur abbé, en échange de quoi il se soumettrait aux principes et coutumes de Cîteaux, ce qu'il accepta. Étienne de Harding et Robert avait réussi à mener à bien leur réforme du monachisme.

aurelien87

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