Vita de Christos
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Vita de Christos
Vita de Christos
par Samoht, an 87.
Voilà, mes frères, l’héritage que je vous transmets, sous la forme des ces rouleaux de parchemin.
Moi, Samoht, vieil homme qui sera bientôt, je l’espère, rappelé par le Très Haut pour le rejoindre dans son royaume, j’ai consigné ici tous mes souvenirs sur celui qui se nommait Jeshua mais que l’on appelait Christos, et qui marqua le monde de son empreinte indélébile.
Vous le connaissez, mes chers enfants, ce grand homme mince et beau, rayonnant d’une félicité divine, qui parcourait les déserts, son bâton en main. Il enseignait le message d’Aristote aux hommes pour les sauver de leurs péchés. Il se faisait le messie tant attendu, le guide tant espéré.
Vous le connaissez, vous qui avez déjà entendu de nombreux témoignages à son sujet, témoignages parfois divergents, souvent mystérieux, mais tous s’accordant sur le destin exceptionnel de cet homme habité par Dieu.
Aujourd’hui mes forces me quittent mes amis, et je sens que je ne passerai pas l’hiver. Aussi, j’ai décidé de vous raconter son histoire telle que moi je l’ai vécue, il y a bien longtemps. J’ai travaillé d’arrache-pied, même la nuit, à la lueur de ma bougie… j’ai fouillé dans mes souvenirs pour en faire ressortir le vrai et le juste, et me débarrasser de ce que le temps n’a pas manqué de déformer, d’amplifier, et d’embellir.
Et pourtant, même en prenant ces précautions, sa vie m’apparaît comme un mirage, comme un rêve fulgurant, comme un mystère d’une beauté exaltante et mélancolique. Hélas, aujourd’hui, quand je m’arc-boute sur ma canne, quand je me hisse sur mes frêles jambes pour admirer la beauté de la création, je ne peux m’empêcher d’étouffer un sanglot ; la lumière du soleil de ce jour paraît encore empreinte du corps et de l’âme de Christos.
La nature aussi témoigne de la toute puissance et de la bonté du Très Haut. Quant à la vie, elle est en elle-même une preuve de cette transcendance si troublante.
Mes larmes de joie sont destinées à Dieu, en guise de remerciement pour nous avoir créés et pour le don énorme qu’il nous fit en nous envoyant le messie pour nous sauver. Puissiez vous aussi, mes frères, pleurer de bonheur en lisant ces lignes… peut-être alors n’aurai-je pas failli à la mission que me donna Christos il y a de cela plusieurs décennies.
Ainsi, trois siècles après qu’Aristote a révélé la parole divine, ceux qui avaient foi en l'éternel étaient encore confrontés à la toute-puissance de divers cultes païens qui sacrifiaient à leurs multiples faux dieux et dont certains s’étaient approprié les enseignements d’Aristote pour mieux les détourner. Mais la vraie foi n’était pas absente des âmes des hommes et des femmes de l’époque, elle se confrontait chaque jour aux convictions erronées de ces pécheurs. Tous les vrais croyants attendaient que la prophétie d’Aristote se concrétise et que le messie arrive pour confirmer le message de l’éternel…[/quote]
par Samoht, an 87.
Voilà, mes frères, l’héritage que je vous transmets, sous la forme des ces rouleaux de parchemin.
Moi, Samoht, vieil homme qui sera bientôt, je l’espère, rappelé par le Très Haut pour le rejoindre dans son royaume, j’ai consigné ici tous mes souvenirs sur celui qui se nommait Jeshua mais que l’on appelait Christos, et qui marqua le monde de son empreinte indélébile.
Vous le connaissez, mes chers enfants, ce grand homme mince et beau, rayonnant d’une félicité divine, qui parcourait les déserts, son bâton en main. Il enseignait le message d’Aristote aux hommes pour les sauver de leurs péchés. Il se faisait le messie tant attendu, le guide tant espéré.
Vous le connaissez, vous qui avez déjà entendu de nombreux témoignages à son sujet, témoignages parfois divergents, souvent mystérieux, mais tous s’accordant sur le destin exceptionnel de cet homme habité par Dieu.
Aujourd’hui mes forces me quittent mes amis, et je sens que je ne passerai pas l’hiver. Aussi, j’ai décidé de vous raconter son histoire telle que moi je l’ai vécue, il y a bien longtemps. J’ai travaillé d’arrache-pied, même la nuit, à la lueur de ma bougie… j’ai fouillé dans mes souvenirs pour en faire ressortir le vrai et le juste, et me débarrasser de ce que le temps n’a pas manqué de déformer, d’amplifier, et d’embellir.
Et pourtant, même en prenant ces précautions, sa vie m’apparaît comme un mirage, comme un rêve fulgurant, comme un mystère d’une beauté exaltante et mélancolique. Hélas, aujourd’hui, quand je m’arc-boute sur ma canne, quand je me hisse sur mes frêles jambes pour admirer la beauté de la création, je ne peux m’empêcher d’étouffer un sanglot ; la lumière du soleil de ce jour paraît encore empreinte du corps et de l’âme de Christos.
La nature aussi témoigne de la toute puissance et de la bonté du Très Haut. Quant à la vie, elle est en elle-même une preuve de cette transcendance si troublante.
Mes larmes de joie sont destinées à Dieu, en guise de remerciement pour nous avoir créés et pour le don énorme qu’il nous fit en nous envoyant le messie pour nous sauver. Puissiez vous aussi, mes frères, pleurer de bonheur en lisant ces lignes… peut-être alors n’aurai-je pas failli à la mission que me donna Christos il y a de cela plusieurs décennies.
Ainsi, trois siècles après qu’Aristote a révélé la parole divine, ceux qui avaient foi en l'éternel étaient encore confrontés à la toute-puissance de divers cultes païens qui sacrifiaient à leurs multiples faux dieux et dont certains s’étaient approprié les enseignements d’Aristote pour mieux les détourner. Mais la vraie foi n’était pas absente des âmes des hommes et des femmes de l’époque, elle se confrontait chaque jour aux convictions erronées de ces pécheurs. Tous les vrais croyants attendaient que la prophétie d’Aristote se concrétise et que le messie arrive pour confirmer le message de l’éternel…[/quote]
Maximusdefrance- Nombre de messages : 1775
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Re: Vita de Christos
Chapitre 1
Lorsque j’ai connu Christos, celui-ci aimait à nous parler des heures durant, d’une voix passionnée autant que passionnante. Nous buvions ses paroles avec ferveur et en nourrissions nos âmes. Ce fut lors d’une de ces discussions que Christos nous raconta son enfance. Ainsi, je vous la rapporte, mes enfants, car cette partie de sa vie fut aussi belle que ce que j’ai vécu à ses côtés.
Maria vivait avec Giosep qu’elle allait épouser. Tous deux étaient d’humbles vagabonds, mais ils vivaient dans la vertu, en remerciant le Très Haut des bienfaits terrestres dont ils jouissaient. En outre, ils éprouvaient l’un pour l’autre un amour sincère et pur de toute luxure, leur vie était heureuse. Mais un jour, Maria vit en songe un cavalier venant de loin aller à sa rencontre. Arrivé devant sa maison, il mit pied à terre. C'était un homme d’allure majestueuse; il s’avança, et dit :
" Maria, n’aie crainte, car l'Eternel t’aime et t’a choisie. Aussi, un enfant va naître de toi, que tu nommeras Jeshua. Il sera un guide, un messie habité par Dieu. Il portera la parole de Dieu partout ou il lui sera donné d’aller et sauvera le peuple de ses péchés en lui enseignant la sagesse d’Aristote. "
Le cavalier repartit ensuite vers sa contrée lointaine comme il était venu. Maria se réveilla à ce moment là et vit Giosep devant elle la regarder avec des yeux amoureux.
Et il advint ce que le songe avait annoncé, Marie conçut un enfant, et les deux parents firent en tout selon la prophétie d’Aristote, le nommant Jeshua.
L’Enfant naquit à Bethléem, en Judée. Du fait du surpeuplement qui existait alors dans cette ville, le couple ne trouva pour se loger qu’une bicoque délabrée car il n’y avait plus de place ailleurs pour les accueillir. Mais lorsque l’enfant naquit, celui-ci semblait, à tous ceux qui le virent, être touché par la grâce divine, car il rayonnait de douceur et de calme. Si bien que les gens du petit village se cotisèrent pour que cet enfant béni de Dieu ait tout ce qui lui était nécessaire. Les uns amenèrent du linge, d’autres contribuèrent à la rénovation de la bicoque et d’autres encore amenèrent des vêtements neufs et de la nourriture aux deux heureux parents.
Maria était transfigurée par le bonheur. Sa joie la rendait lumineuse et elle remerciait chaque jour le Très Haut de la naissance de cet enfant.
C'est dans ce calme paisible que Jeshua commença sa vie, loin de toute violence et de toute perversion... jusqu'à ce que...[/i]
Lorsque j’ai connu Christos, celui-ci aimait à nous parler des heures durant, d’une voix passionnée autant que passionnante. Nous buvions ses paroles avec ferveur et en nourrissions nos âmes. Ce fut lors d’une de ces discussions que Christos nous raconta son enfance. Ainsi, je vous la rapporte, mes enfants, car cette partie de sa vie fut aussi belle que ce que j’ai vécu à ses côtés.
Maria vivait avec Giosep qu’elle allait épouser. Tous deux étaient d’humbles vagabonds, mais ils vivaient dans la vertu, en remerciant le Très Haut des bienfaits terrestres dont ils jouissaient. En outre, ils éprouvaient l’un pour l’autre un amour sincère et pur de toute luxure, leur vie était heureuse. Mais un jour, Maria vit en songe un cavalier venant de loin aller à sa rencontre. Arrivé devant sa maison, il mit pied à terre. C'était un homme d’allure majestueuse; il s’avança, et dit :
" Maria, n’aie crainte, car l'Eternel t’aime et t’a choisie. Aussi, un enfant va naître de toi, que tu nommeras Jeshua. Il sera un guide, un messie habité par Dieu. Il portera la parole de Dieu partout ou il lui sera donné d’aller et sauvera le peuple de ses péchés en lui enseignant la sagesse d’Aristote. "
Le cavalier repartit ensuite vers sa contrée lointaine comme il était venu. Maria se réveilla à ce moment là et vit Giosep devant elle la regarder avec des yeux amoureux.
Et il advint ce que le songe avait annoncé, Marie conçut un enfant, et les deux parents firent en tout selon la prophétie d’Aristote, le nommant Jeshua.
L’Enfant naquit à Bethléem, en Judée. Du fait du surpeuplement qui existait alors dans cette ville, le couple ne trouva pour se loger qu’une bicoque délabrée car il n’y avait plus de place ailleurs pour les accueillir. Mais lorsque l’enfant naquit, celui-ci semblait, à tous ceux qui le virent, être touché par la grâce divine, car il rayonnait de douceur et de calme. Si bien que les gens du petit village se cotisèrent pour que cet enfant béni de Dieu ait tout ce qui lui était nécessaire. Les uns amenèrent du linge, d’autres contribuèrent à la rénovation de la bicoque et d’autres encore amenèrent des vêtements neufs et de la nourriture aux deux heureux parents.
Maria était transfigurée par le bonheur. Sa joie la rendait lumineuse et elle remerciait chaque jour le Très Haut de la naissance de cet enfant.
C'est dans ce calme paisible que Jeshua commença sa vie, loin de toute violence et de toute perversion... jusqu'à ce que...[/i]
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Re: Vita de Christos
Chapitre 2
Mais Maria était trop heureuse d’être mère de celui qui allait devenir le messie pour tenir sa langue. Un jour, alors qu’elle allait chercher de l’eau à la fontaine, elle croisa une courtisane du roi de Judée qu'on appelait Elitobias.
Elitobias, une érudite servant la voie de l'Etat avec zèle, vivait dans un luxe insultant, se nourrissant de viande, de poisson, de lait... Elle avait l’habitude de se moquer de la pauvreté de Maria. " Moi, disait-elle, je sers le grand roi de cette contrée, notre aimé Mistral IV. "
Alors, Maria fit une erreur, ne pouvant plus supporter les sarcasmes de Elitobias, elle lui répondit :
" Et moi, je suis la mère du Messie, de Jeshua qui portera le message d’Aristote et qui détrônera tous vos faux rois, vos faux prophètes. Mistral IV est un roi temporaire, mon fils le dépassera en charisme et son nom restera gravé dans les mémoires vachement plus longtemps que ton Roi."
Alors, Elitobias, qui croyait aux songes et aux signes du destin, fut troublée. Elle rentra précipitamment dans le palais de Mistral IV pour prévenir son maître.
Mistral IV était un homme de marbre, une statue polie par la patine du temps. C’était un ténébreux, un veuf, un inconsolé au regard triste et lointain. Un prince qui avait combattu les mèdes grâce à un astucieux système de poulies et de charrettes. Mais sa gloire était alors bien pâle, et il était devenu un roi silencieux et détaché des misères de son peuple. Jaloux de son pouvoir, il prétendait diriger ses sujets mais laissait en fait à sa femme intriguante le soin de gouverner le royaume. Lui ne sortait jamais des ors de son palais que pour réprimer un complot ou anéantir une fronde.
Lorsqu’il entendit Elitobias, pour laquelle il avait une inclination coupable, raconter ce qu’elle avait entendu, il fut surpris. Alors, il lui demanda: " Qui est ce péquenot qui se fait appeler Jeshua et qui sauvera son peuple ? Où pourrais-je le trouver ? Dans quelle halle ? Dans quelle gargote ?"
Elitobias poursuivit alors son discours dénonciateur, en espérant mériter ainsi les grâces de ce roi d’une beauté glacée.
" D’après ce que m’a dit Maria, Jeshua est le messie, le guide, le miroir de la divinité. Il est annoncé par Aristote et, selon sa prophétie, il apportera aux hommes la bonne parole et confirmera les préceptes Aristotéliciens. Son influence sera grande et ses disciples nombreux, qui se reconnaîtront en lui et en Aristote pour les millénaires à venir. Vous pourrez le trouver à Bethléem. "
A ces mots, Mistral sentit remonter en lui ses anciennes superstitions, ainsi que le souvenir de la foi qu’il avait su réprimer et noyer dans son cœur. Il avait peur de perdre son trône et prenait la menace au sérieux. Il appela ses gardes, et leur dit:
" Gardes, un homme vient de naître, qui pourrait conjurer contre moi. Il faut à tout prix empêcher cet homme de percer. Il se trouve à Bethléem. Trouvez le, et assassinez le ! Usez même d’astucieux systèmes de poulies et de charrettes si nécessaire !".
Alors, la garde du roi s’exécuta, et partit vers Bethléem.
Mais cette nuit là, Maria eut de nouveau un songe. Elle revit le cavalier qui lui avait annoncé la naissance de Jeshua. Il réapparut en effet à Maria et lui dit:
"Levez vous ! Prenez Jeshua avec vous, et allez sur les chemins. Dirigez-vous au Nord, vers l'Île de Chypre, et restez y jusqu'à ce que l’on vous prévienne. Car Mistral veut faire périr le petit enfant. "
Alors, les parents se levèrent, prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Nord, en passant par Tarotshé. Ils sortirent des frontières du pays et restèrent en Chypre aussi longtemps que la menace grondait.
Mistral IV, apprenant par ses gardes que les parents avaient fui le pays, devint furieux, et dit : " Gardes, ce Giosep et cette Maria sont des provocateurs ! ils m’ont roulé et se sont rendus coupables de trahison en refusant un édit royal! Qu’on les éradique immédiatement ! Quant à ce fils de... de... il ne doit pas percer. Allez et trouvez tous les enfants de moins de deux ans, et éradiquez-les, à la fronde s’il le faut. "
Alors, les fameuses armées de Mistral, celles qu’il était capable de lever en masse en quelques heures seulement, se mirent en marche et sillonnèrent tout le pays. Ils arpentèrent chaque halle, chaque gargote, laissant des messages sur lesquels ils demandaient à la population de présenter aux autorités tous les enfants de moins de deux ans, pour les recenser, soi-disant.
Et les gens du peuple, innocemment, présentèrent leurs enfants ou leurs filleuls aux autorités sans se rendre compte du drame qui se jouait.
Et l’on entendit des pleurs, des cris, et l’on vit du sang, de la sueur et des larmes. Ces gardes, qui étaient affreux, sales et méchants égorgeaient ces jeunes âmes innocentes devant les yeux de leur parents.
Et le ténébreux, du haut de son trône, regardait le massacre silencieusement, mélancolique et froid. Après cette crise, le roi retomba dans son silence, léthargique. Si bien qu’il oublia, les années passant, de s’alimenter et perdit des forces. Il devint faible, puis squelettique, et mourut enfin.
A Chypre, les parents apprirent la mort de Mistral et pensèrent que la vie de Jeshua n’était plus menacée. Alors, Giosep et Maria décidèrent de rentrer en Judée, cependant, ils choisirent de ne plus appeler leur fils Jeshua mais Christos, pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ils prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Sud, en passant par Tarotshé. Il arrivèrent enfin dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplisse la prophétie d’Aristote.
Mais Maria était trop heureuse d’être mère de celui qui allait devenir le messie pour tenir sa langue. Un jour, alors qu’elle allait chercher de l’eau à la fontaine, elle croisa une courtisane du roi de Judée qu'on appelait Elitobias.
Elitobias, une érudite servant la voie de l'Etat avec zèle, vivait dans un luxe insultant, se nourrissant de viande, de poisson, de lait... Elle avait l’habitude de se moquer de la pauvreté de Maria. " Moi, disait-elle, je sers le grand roi de cette contrée, notre aimé Mistral IV. "
Alors, Maria fit une erreur, ne pouvant plus supporter les sarcasmes de Elitobias, elle lui répondit :
" Et moi, je suis la mère du Messie, de Jeshua qui portera le message d’Aristote et qui détrônera tous vos faux rois, vos faux prophètes. Mistral IV est un roi temporaire, mon fils le dépassera en charisme et son nom restera gravé dans les mémoires vachement plus longtemps que ton Roi."
Alors, Elitobias, qui croyait aux songes et aux signes du destin, fut troublée. Elle rentra précipitamment dans le palais de Mistral IV pour prévenir son maître.
Mistral IV était un homme de marbre, une statue polie par la patine du temps. C’était un ténébreux, un veuf, un inconsolé au regard triste et lointain. Un prince qui avait combattu les mèdes grâce à un astucieux système de poulies et de charrettes. Mais sa gloire était alors bien pâle, et il était devenu un roi silencieux et détaché des misères de son peuple. Jaloux de son pouvoir, il prétendait diriger ses sujets mais laissait en fait à sa femme intriguante le soin de gouverner le royaume. Lui ne sortait jamais des ors de son palais que pour réprimer un complot ou anéantir une fronde.
Lorsqu’il entendit Elitobias, pour laquelle il avait une inclination coupable, raconter ce qu’elle avait entendu, il fut surpris. Alors, il lui demanda: " Qui est ce péquenot qui se fait appeler Jeshua et qui sauvera son peuple ? Où pourrais-je le trouver ? Dans quelle halle ? Dans quelle gargote ?"
Elitobias poursuivit alors son discours dénonciateur, en espérant mériter ainsi les grâces de ce roi d’une beauté glacée.
" D’après ce que m’a dit Maria, Jeshua est le messie, le guide, le miroir de la divinité. Il est annoncé par Aristote et, selon sa prophétie, il apportera aux hommes la bonne parole et confirmera les préceptes Aristotéliciens. Son influence sera grande et ses disciples nombreux, qui se reconnaîtront en lui et en Aristote pour les millénaires à venir. Vous pourrez le trouver à Bethléem. "
A ces mots, Mistral sentit remonter en lui ses anciennes superstitions, ainsi que le souvenir de la foi qu’il avait su réprimer et noyer dans son cœur. Il avait peur de perdre son trône et prenait la menace au sérieux. Il appela ses gardes, et leur dit:
" Gardes, un homme vient de naître, qui pourrait conjurer contre moi. Il faut à tout prix empêcher cet homme de percer. Il se trouve à Bethléem. Trouvez le, et assassinez le ! Usez même d’astucieux systèmes de poulies et de charrettes si nécessaire !".
Alors, la garde du roi s’exécuta, et partit vers Bethléem.
Mais cette nuit là, Maria eut de nouveau un songe. Elle revit le cavalier qui lui avait annoncé la naissance de Jeshua. Il réapparut en effet à Maria et lui dit:
"Levez vous ! Prenez Jeshua avec vous, et allez sur les chemins. Dirigez-vous au Nord, vers l'Île de Chypre, et restez y jusqu'à ce que l’on vous prévienne. Car Mistral veut faire périr le petit enfant. "
Alors, les parents se levèrent, prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Nord, en passant par Tarotshé. Ils sortirent des frontières du pays et restèrent en Chypre aussi longtemps que la menace grondait.
Mistral IV, apprenant par ses gardes que les parents avaient fui le pays, devint furieux, et dit : " Gardes, ce Giosep et cette Maria sont des provocateurs ! ils m’ont roulé et se sont rendus coupables de trahison en refusant un édit royal! Qu’on les éradique immédiatement ! Quant à ce fils de... de... il ne doit pas percer. Allez et trouvez tous les enfants de moins de deux ans, et éradiquez-les, à la fronde s’il le faut. "
Alors, les fameuses armées de Mistral, celles qu’il était capable de lever en masse en quelques heures seulement, se mirent en marche et sillonnèrent tout le pays. Ils arpentèrent chaque halle, chaque gargote, laissant des messages sur lesquels ils demandaient à la population de présenter aux autorités tous les enfants de moins de deux ans, pour les recenser, soi-disant.
Et les gens du peuple, innocemment, présentèrent leurs enfants ou leurs filleuls aux autorités sans se rendre compte du drame qui se jouait.
Et l’on entendit des pleurs, des cris, et l’on vit du sang, de la sueur et des larmes. Ces gardes, qui étaient affreux, sales et méchants égorgeaient ces jeunes âmes innocentes devant les yeux de leur parents.
Et le ténébreux, du haut de son trône, regardait le massacre silencieusement, mélancolique et froid. Après cette crise, le roi retomba dans son silence, léthargique. Si bien qu’il oublia, les années passant, de s’alimenter et perdit des forces. Il devint faible, puis squelettique, et mourut enfin.
A Chypre, les parents apprirent la mort de Mistral et pensèrent que la vie de Jeshua n’était plus menacée. Alors, Giosep et Maria décidèrent de rentrer en Judée, cependant, ils choisirent de ne plus appeler leur fils Jeshua mais Christos, pour ne pas attirer l’attention sur lui. Ils prirent dans leur bicoque les miches de pain et épis de maïs qui leur restaient et partirent sur les routes, en direction du Sud, en passant par Tarotshé. Il arrivèrent enfin dans une ville appelée Nazareth, afin que s’accomplisse la prophétie d’Aristote.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 3
Christos passa donc son enfance dans le village de Nazareth où il fut élevé par son père Giosep, charpentier, et sa mère Maria.
Comme Christos était un enfant exemplaire et plein d’amour, il était aimé de tout le voisinage. Aussi, une femme, bienveillante parmi les bienveillants, offrit au couple un petit potager. Ainsi, alors que Giosep allait couper du bois dans la forêt avoisinante, Maria cultivait les légumes. Cette saine nourriture semblait faire merveille sur Christos, qui, tout au long de son enfance, fit preuve d’un charisme extraordinaire pour un si jeune enfant. Ses paroles étaient d’or et, lorsqu’il parlait, tous l’écoutaient avec attention, sans oser l’interrompre.
Et Maria, qui poursuivait ses récoltes de légumes, put bientôt acheter un petit pré où quelques moutons purent brouter paisiblement.
Christos aimait s’occuper de ces placides animaux. Quand on lui demandait pourquoi, arguant du pénible labeur que cela nécessitait, Christos répondait:
" Dieu a donné aux humains le travail pour qu’à chaque jour ils méritent le titre d’enfants de Dieu. Il a permis que nous soyons supérieurs aux animaux et seuls bénéficiaires du don du langage, car nous sommes les seuls capables d’aimer sans attendre en retour. J’aime ces moutons et ces brebis, non pas en espérant qu’ils me le rendent, mais parce qu’ils sont comme nous issus du Très Haut. "
Christos aidait souvent son père à transporter les stères de bois du marché jusqu’à chez lui, et là, il regardait Giosep travailler le bois et lui donner forme.
Un jour, Christos dit :
" Ce bois que tu rabotes et que tu coupes pour en faire des charpentes, il est à l’image du monde. Car le monde sera tel que nous le bâtirons, aussi, il est important d’y travailler avec amour et attention. Les hommes sont des charpentes, et je ferai de ces charpentes le faîte de mon Eglise. "
Maria préparait un repas en mélangeant du pain rassis à du maïs et du lait, le tout bouilli dans une jarre.
Christos dit :
" Ce plat que tu prépares, ces aliments que tu mêles et que tu mélanges sont à l’image des peuples. Car ceux-ci doivent se mêler pour s’entendre et dégager ce parfum de bonheur. "
En retour, Giosep et Maria enseignèrent à leur enfant les principes de la vertu. Christos faisait preuve dans ce domaine d’une réceptivité extraordinaire. Il ne faisait pas qu’appliquer ces préceptes: il les vivait pleinement. Il respirait la vertu et tous les habitants du village étaient inspirés par son exemple.
En outre, Christos affectionnait à se promener dans la campagne et les déserts, passer du temps au milieu de la nature, en admirant la beauté de la création. Il foulait les herbes hautes, et usait ses sandales dans la poussière des dunes. Il s’engageait dans les sentiers, grimpait sur les montagnes et contemplait le monde dont il admirait l’harmonie et l’agencement des éléments. Peut-être pensait-il alors aux causes premières de toute ces beautés ?
C’est ainsi qu’il passa son enfance, et qu’il grandit, au milieu de gens qu’il aimait.
Christos passa donc son enfance dans le village de Nazareth où il fut élevé par son père Giosep, charpentier, et sa mère Maria.
Comme Christos était un enfant exemplaire et plein d’amour, il était aimé de tout le voisinage. Aussi, une femme, bienveillante parmi les bienveillants, offrit au couple un petit potager. Ainsi, alors que Giosep allait couper du bois dans la forêt avoisinante, Maria cultivait les légumes. Cette saine nourriture semblait faire merveille sur Christos, qui, tout au long de son enfance, fit preuve d’un charisme extraordinaire pour un si jeune enfant. Ses paroles étaient d’or et, lorsqu’il parlait, tous l’écoutaient avec attention, sans oser l’interrompre.
Et Maria, qui poursuivait ses récoltes de légumes, put bientôt acheter un petit pré où quelques moutons purent brouter paisiblement.
Christos aimait s’occuper de ces placides animaux. Quand on lui demandait pourquoi, arguant du pénible labeur que cela nécessitait, Christos répondait:
" Dieu a donné aux humains le travail pour qu’à chaque jour ils méritent le titre d’enfants de Dieu. Il a permis que nous soyons supérieurs aux animaux et seuls bénéficiaires du don du langage, car nous sommes les seuls capables d’aimer sans attendre en retour. J’aime ces moutons et ces brebis, non pas en espérant qu’ils me le rendent, mais parce qu’ils sont comme nous issus du Très Haut. "
Christos aidait souvent son père à transporter les stères de bois du marché jusqu’à chez lui, et là, il regardait Giosep travailler le bois et lui donner forme.
Un jour, Christos dit :
" Ce bois que tu rabotes et que tu coupes pour en faire des charpentes, il est à l’image du monde. Car le monde sera tel que nous le bâtirons, aussi, il est important d’y travailler avec amour et attention. Les hommes sont des charpentes, et je ferai de ces charpentes le faîte de mon Eglise. "
Maria préparait un repas en mélangeant du pain rassis à du maïs et du lait, le tout bouilli dans une jarre.
Christos dit :
" Ce plat que tu prépares, ces aliments que tu mêles et que tu mélanges sont à l’image des peuples. Car ceux-ci doivent se mêler pour s’entendre et dégager ce parfum de bonheur. "
En retour, Giosep et Maria enseignèrent à leur enfant les principes de la vertu. Christos faisait preuve dans ce domaine d’une réceptivité extraordinaire. Il ne faisait pas qu’appliquer ces préceptes: il les vivait pleinement. Il respirait la vertu et tous les habitants du village étaient inspirés par son exemple.
En outre, Christos affectionnait à se promener dans la campagne et les déserts, passer du temps au milieu de la nature, en admirant la beauté de la création. Il foulait les herbes hautes, et usait ses sandales dans la poussière des dunes. Il s’engageait dans les sentiers, grimpait sur les montagnes et contemplait le monde dont il admirait l’harmonie et l’agencement des éléments. Peut-être pensait-il alors aux causes premières de toute ces beautés ?
C’est ainsi qu’il passa son enfance, et qu’il grandit, au milieu de gens qu’il aimait.
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(255/255)
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Re: Vita de Christos
Chapitre 4
Ayant atteint l’âge d’homme, Christos décida de quitter ses parents pour parcourir le monde et aider son prochain. Il partait avec des idées mûres sur les préceptes d’Aristote et le message de Dieu.
Ayant fait ses adieux à ses parents, il s'aventura dans le pays de Judée. Il marcha sur des chemins escarpés, grimpa des montagnes, descendit dans des plaines, traversa des cours d'eau.
Durant ces pérégrinations, il rencontra de nombreuses personnes, souvent vêtues de haillons, qui cherchaient dans l'errance et la méditation un moyen de parvenir à une plus ample vérité. Christos échangea avec nombre de ces gens, s'enrichissant de leurs expériences et de leur humanité.
Mais il vit aussi des farfelus et des extravagants, des fous et des reclus... Bref, nombre de ces vagabonds refusant par misanthropie la société et la vie dans la Cité.
Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut.
" Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez-vous, êtes-vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "
Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :
" Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirer de temps en temps, au-delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit.
Les retraites sont alors un moyen pour vous de prendre du recul par rapport à la cité, et ce pour mieux la contempler, et mieux l’apprécier. "
Sa force de persuasion était telle que tous ceux qui croisèrent sa route furent convaincus. Et après avoir parlé avec Christos, ils retournaient en Ville en suscitant chez les citadins la surprise et la joie.
En effet, les temps étaient durs, et chacun attendait la venue d’un messie. Or, ces jours-là, beaucoup rentrèrent chez eux en disant :
"Christos, notre sauveur, est arrivé, comme il est dit dans la prophétie d’Aristote. "
Mais Christos ressentait lui-même le besoin de se retirer pour se recueillir. Aussi, il s’isola du monde en pénétrant dans le désert. Sa retraite spirituelle dura quarante jours.
Ayant atteint l’âge d’homme, Christos décida de quitter ses parents pour parcourir le monde et aider son prochain. Il partait avec des idées mûres sur les préceptes d’Aristote et le message de Dieu.
Ayant fait ses adieux à ses parents, il s'aventura dans le pays de Judée. Il marcha sur des chemins escarpés, grimpa des montagnes, descendit dans des plaines, traversa des cours d'eau.
Durant ces pérégrinations, il rencontra de nombreuses personnes, souvent vêtues de haillons, qui cherchaient dans l'errance et la méditation un moyen de parvenir à une plus ample vérité. Christos échangea avec nombre de ces gens, s'enrichissant de leurs expériences et de leur humanité.
Mais il vit aussi des farfelus et des extravagants, des fous et des reclus... Bref, nombre de ces vagabonds refusant par misanthropie la société et la vie dans la Cité.
Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut.
" Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez-vous, êtes-vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "
Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :
" Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirer de temps en temps, au-delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit.
Les retraites sont alors un moyen pour vous de prendre du recul par rapport à la cité, et ce pour mieux la contempler, et mieux l’apprécier. "
Sa force de persuasion était telle que tous ceux qui croisèrent sa route furent convaincus. Et après avoir parlé avec Christos, ils retournaient en Ville en suscitant chez les citadins la surprise et la joie.
En effet, les temps étaient durs, et chacun attendait la venue d’un messie. Or, ces jours-là, beaucoup rentrèrent chez eux en disant :
"Christos, notre sauveur, est arrivé, comme il est dit dans la prophétie d’Aristote. "
Mais Christos ressentait lui-même le besoin de se retirer pour se recueillir. Aussi, il s’isola du monde en pénétrant dans le désert. Sa retraite spirituelle dura quarante jours.
Maximusdefrance- Nombre de messages : 1775
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Re: Vita de Christos
Chapitre 5
Jeshua marchait dans les dunes depuis plusieurs jours déjà, buvant l’eau de son outre et mangeant les sauterelles venues du sable, lorsque fatigué, l’envie lui prit de s’étendre de tout son long et de ne plus bouger. Il lui semblait qu’une force mystérieuse lui disait :
"Arrête-toi, Christos, fils de Giosep, car tu es fatigué. Si tu voulais, tu pourrais rebrousser chemin et rentrer chez toi sans t’épuiser."
C’était la créature sans nom, celle qui vivait dans l’ombre depuis les millénaires. Elle ne voulait pas qu’à travers Christos, la parole d’amour de Dieu se répande. Aussi avait-elle décidé de le corrompre afin de le détourner de sa juste mission. Si les racines de l’arbre noircissaient, alors celui-ci ne porterait jamais de fruits.
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi qui veux me perdre dans la paresse, je continuerai car le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! "
Et la tentation de se reposer se dissipa en cet instant.
Alors, comme Jeshua jeûnait depuis des jours, il avait de plus en plus faim. Il sentait son ventre lui faire mal, et monter en lui l’envie d’ouvrir les dernières provisions qui lui restaient dans son sac en peau de mouton. La créature sans nom, douée d'un charisme exceptionnel lui disait :
" Ouvre ton sac, Christos, fils de Giosep, car tu as faim. Mange donc cette viande et ce pain qui t’attendent… tu pourras toujours te réserver les sauterelles pour plus tard. "
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, qui veux me perdre dans la gourmandise. Je n’ouvrirai pas mon sac car le monde appartient à ceux qui savent endurer la faim. "
Alors, comme Christos se trouvait au beau milieu du désert, il était fatigué, il avait faim et son corps lui faisait mal. Soudain, en fixant l’horizon devant lui, il eut l’impression de voir une oasis. C’était un petit lac entouré de buissons verts. L’oasis était encore loin mais des cris d’allégresse semblaient s’en échapper. Christos reconnut bientôt des silhouettes féminines, nues, se baignant dans cette pièce d’eau. La voix mielleuse de la créature sans nom lui dit :
" Qu’attends-tu, Christos, fils de Giosep, pour les rejoindre ? Ne les entends-tu pas ? ces belles femmes qui t’appellent ? Elles sont toutes à toi ! et belles, en plus, mazette ! "
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, esprit du vice, qui veux me perdre dans la luxure. Je ne détournerai point ma route, car aussi vrai que je te le dis, cette oasis et ces femmes vont disparaître de ma vue. "
Et en effet, bientôt, l’image de l’oasis se dissipa, laissant à Christos la vision d’un désert étendu jusqu’à l’horizon et irradié par le soleil.
Alors, comme Jeshua continuait à marcher, sans regarder derrière, il vit soudain devant lui l’image d’une grande ville. Cette cité était magnifique, les tours et les murailles ne cachaient pas sa richesse et les maisons, ornées d’ors et de pierreries, semblaient briller de mille feux. Un dôme dépassait, qui devait être celui du palais du maire. La douce voix de la créature sans nom dit à Christos :
" Vois cette belle ville, et contemple sa richesse ! Si tu voulais, tu pourrais en devenir le maire, avec les talents que tu possèdes. Car en vérité, tu as été capable de jeûner durant toutes ces journées, ainsi que de résister à la fatigue et aux femmes ; ta force de caractère pourrait t’emmener très haut ! "
Alors Christos lui répondit, sans se mettre en colère :
" Va t’en, Esprit malin, qui veux me perdre dans l’orgueil, l’envie et l’avarice. Je résisterai aussi à ces péchés là, car il est petit, celui qui cède à ses pulsions. "
Alors la créature sans nom dit : " Dieu nous a faits ses enfants car nous sommes les plus fortes de ses créatures. Parmi nous, je suis sa préférée, car je suis le plus fort de nous tous. J’ai compris que le fort devait dominer le faible, comme vous les hommes, dominez les vaches, les cochons et les moutons. Dieu nous a donné Sa création pour nous apporter les mille plaisirs du corps et de l’esprit que nous méritons. Y a-t-il un meilleur moyen de Lui rendre hommage autrement qu’en sachant apprécier les plaisirs de Sa création? "
Mais Christos lui rétorqua : "Va-t’en, tentatrice! Ta présence parmi la création est une injure faite à Dieu. Sache que tu n’es pas Sa préférée. Il t’a reléguée dans l’ombre, car tu t’es détournée de Sa lumière. Il ne t’a laissé la parole qu’afin d’éprouver la foi des humains. "
et il ajouta: “Dieu nous a fait ses enfants car nous sommes les seuls à savoir aimer sans rien attendre en retour. Il ne t’a pas donné ce titre, vile créature, car tu n’as pas de cœur, car ton âme est noire comme le jais. Certes, le monde, créé par Dieu, est source de mille plaisirs. Certes, c’est lui rendre hommage que de savoir les apprécier à leur juste valeur. Mais ces plaisirs doivent être dégustés et non dévorés. Seule la vertu, telle que nous l’a enseignée le prophète Aristote nous permet d’apprécier les plaisirs du monde sans tomber dans le vice et le péché.”
Il conclut enfin: “Car le péché est la négation de la perfection divine. L’abandon total aux mille plaisirs s’accompagne du détournement de l’amour de Dieu, alors que le goût simple et mesuré de la création divine ne peut se faire que dans l’amour de son créateur. Alors va t'en!"
Aussitôt, la créature sans nom, qui rampait à ses côtés, disparut, le laissant aux portes du désert. Il avait traversé ce pays de tentations durant quarante jours.
Jeshua marchait dans les dunes depuis plusieurs jours déjà, buvant l’eau de son outre et mangeant les sauterelles venues du sable, lorsque fatigué, l’envie lui prit de s’étendre de tout son long et de ne plus bouger. Il lui semblait qu’une force mystérieuse lui disait :
"Arrête-toi, Christos, fils de Giosep, car tu es fatigué. Si tu voulais, tu pourrais rebrousser chemin et rentrer chez toi sans t’épuiser."
C’était la créature sans nom, celle qui vivait dans l’ombre depuis les millénaires. Elle ne voulait pas qu’à travers Christos, la parole d’amour de Dieu se répande. Aussi avait-elle décidé de le corrompre afin de le détourner de sa juste mission. Si les racines de l’arbre noircissaient, alors celui-ci ne porterait jamais de fruits.
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi qui veux me perdre dans la paresse, je continuerai car le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ! "
Et la tentation de se reposer se dissipa en cet instant.
Alors, comme Jeshua jeûnait depuis des jours, il avait de plus en plus faim. Il sentait son ventre lui faire mal, et monter en lui l’envie d’ouvrir les dernières provisions qui lui restaient dans son sac en peau de mouton. La créature sans nom, douée d'un charisme exceptionnel lui disait :
" Ouvre ton sac, Christos, fils de Giosep, car tu as faim. Mange donc cette viande et ce pain qui t’attendent… tu pourras toujours te réserver les sauterelles pour plus tard. "
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, qui veux me perdre dans la gourmandise. Je n’ouvrirai pas mon sac car le monde appartient à ceux qui savent endurer la faim. "
Alors, comme Christos se trouvait au beau milieu du désert, il était fatigué, il avait faim et son corps lui faisait mal. Soudain, en fixant l’horizon devant lui, il eut l’impression de voir une oasis. C’était un petit lac entouré de buissons verts. L’oasis était encore loin mais des cris d’allégresse semblaient s’en échapper. Christos reconnut bientôt des silhouettes féminines, nues, se baignant dans cette pièce d’eau. La voix mielleuse de la créature sans nom lui dit :
" Qu’attends-tu, Christos, fils de Giosep, pour les rejoindre ? Ne les entends-tu pas ? ces belles femmes qui t’appellent ? Elles sont toutes à toi ! et belles, en plus, mazette ! "
Christos répondit, sans se mettre en colère : " Va t’en, toi, esprit du vice, qui veux me perdre dans la luxure. Je ne détournerai point ma route, car aussi vrai que je te le dis, cette oasis et ces femmes vont disparaître de ma vue. "
Et en effet, bientôt, l’image de l’oasis se dissipa, laissant à Christos la vision d’un désert étendu jusqu’à l’horizon et irradié par le soleil.
Alors, comme Jeshua continuait à marcher, sans regarder derrière, il vit soudain devant lui l’image d’une grande ville. Cette cité était magnifique, les tours et les murailles ne cachaient pas sa richesse et les maisons, ornées d’ors et de pierreries, semblaient briller de mille feux. Un dôme dépassait, qui devait être celui du palais du maire. La douce voix de la créature sans nom dit à Christos :
" Vois cette belle ville, et contemple sa richesse ! Si tu voulais, tu pourrais en devenir le maire, avec les talents que tu possèdes. Car en vérité, tu as été capable de jeûner durant toutes ces journées, ainsi que de résister à la fatigue et aux femmes ; ta force de caractère pourrait t’emmener très haut ! "
Alors Christos lui répondit, sans se mettre en colère :
" Va t’en, Esprit malin, qui veux me perdre dans l’orgueil, l’envie et l’avarice. Je résisterai aussi à ces péchés là, car il est petit, celui qui cède à ses pulsions. "
Alors la créature sans nom dit : " Dieu nous a faits ses enfants car nous sommes les plus fortes de ses créatures. Parmi nous, je suis sa préférée, car je suis le plus fort de nous tous. J’ai compris que le fort devait dominer le faible, comme vous les hommes, dominez les vaches, les cochons et les moutons. Dieu nous a donné Sa création pour nous apporter les mille plaisirs du corps et de l’esprit que nous méritons. Y a-t-il un meilleur moyen de Lui rendre hommage autrement qu’en sachant apprécier les plaisirs de Sa création? "
Mais Christos lui rétorqua : "Va-t’en, tentatrice! Ta présence parmi la création est une injure faite à Dieu. Sache que tu n’es pas Sa préférée. Il t’a reléguée dans l’ombre, car tu t’es détournée de Sa lumière. Il ne t’a laissé la parole qu’afin d’éprouver la foi des humains. "
et il ajouta: “Dieu nous a fait ses enfants car nous sommes les seuls à savoir aimer sans rien attendre en retour. Il ne t’a pas donné ce titre, vile créature, car tu n’as pas de cœur, car ton âme est noire comme le jais. Certes, le monde, créé par Dieu, est source de mille plaisirs. Certes, c’est lui rendre hommage que de savoir les apprécier à leur juste valeur. Mais ces plaisirs doivent être dégustés et non dévorés. Seule la vertu, telle que nous l’a enseignée le prophète Aristote nous permet d’apprécier les plaisirs du monde sans tomber dans le vice et le péché.”
Il conclut enfin: “Car le péché est la négation de la perfection divine. L’abandon total aux mille plaisirs s’accompagne du détournement de l’amour de Dieu, alors que le goût simple et mesuré de la création divine ne peut se faire que dans l’amour de son créateur. Alors va t'en!"
Aussitôt, la créature sans nom, qui rampait à ses côtés, disparut, le laissant aux portes du désert. Il avait traversé ce pays de tentations durant quarante jours.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 6
En ces temps là, la société était en crise. Plusieurs cultes païens existaient. Aussi, certains hommes, avaient oublié les préceptes d'Aristote et adoraient de fausses idoles. D'autres, regroupés en une Eglise puissante, se réclamaient de la pensée d'Aristote mais avaient détourné son message ou le comprenaient mal. Heureusement, il existait encore des gens qui vivaient assez justement dans la vertu telle qu'elle fut enseignée par notre premier prophète.
Il faut savoir, mes enfants, que ni l'Eglise puissante dont je vous ai parlé, ni l'adoration des idoles, ne répondaient plus à la soif de divin de la multitude. Ainsi, les habitants du pays de Judée vivaient dans un état de péché permanent et détournaient de plus en plus leurs regards de la transcendance et du Très-Haut.
Il existait bien quelques personnes qui essayaient de rassembler les hommes de bonne volonté, mais la plupart se vautraient dans le stupre et la fornication. Cette vie de plaisir venait s’ajouter à la préférence des gens pour l’individualisme plutôt que pour la communion et la communication.
Beaucoup d’âmes égarées voulaient se tourner vers leur guide spirituel, le grand prêtre du pays, le chef de tous les prêtres, mais celui-ci leur opposait un silence total.
C’était un homme avare de mots, qui répondait à chaque question, laconique ;
" N’ayez pas peur, ouvrez vos bras à Aristote. "
Christos, après son épreuve dans le désert, était redescendu dans la civilisation, et prêchait la bonne nouvelle et le message d’Aristote sur les places des villages. Il disait :
" Repentez-vous ! Confessez-vous de vos pêchés, car le Très Haut n’aime pas voir le vice envahir la cité des Hommes. "
Plusieurs personnes écoutaient son discours. Deux d’entre eux, un artisan et son apprenti, furent frappés par la justesse de ses mots. Il s’agissait de Titus… et de votre serviteur, Samoht.
Nous nous approchâmes de Christos, accompagnés bientôt par notre ami Paulos, un paysan. J’étais le plus jeune, j’étais encore un enfant… mais c’est moi qui ai pris la parole :
" Maître, tes paroles sont si justes, enseigne-nous le message d’Aristote ! "
Alors, Christos, touché par mon innocence juvénile, nous répondit :
" Alors suivez-moi. Vos métiers, vos biens, vos outils pourront attendre que vous terminiez votre mission. Car pour l'heure, je vais vous faire bâtir, en l'Eglise, le plus bel instrument de paix. Sachez le, je vous enseignerai la sagesse d’Aristote et le message de Dieu, mais vous devrez apprendre l'altruisme et l'abnégation."
Nous nous mîmes tous en route en direction de la grande basilique. Celle dans laquelle résidait le chef de tous les prêtres. L’homme dormait d’un sommeil profond devant une assemblée ébahie qui guettait le moindre mouvement de paupière ou de narine, attendant la cérémonie de son petit lever.
Christos, accompagné de ses trois compagnons, entra dans la salle et déclara :
" Toi, homme de peu de foi, qu’attends-tu pour t’occuper des aspirations des croyants ? Que ne réponds-tu pas à leurs angoisses ? "
Christos se tourna vers nous, et dit :
" Sachez-le : Cette homme représente le vice infiltré en plein cœur du temple de Dieu. Il est à votre image, mes amis, qui dans vos cœurs de créatures de Dieu, connaissez aussi tous le péché.
Voyez-vous, celui qui ne bouge pas le petit doigt, celui-là ne mérite pas d’être roi.
Et toi, roi des croyants, que fais-tu ? ne vois-tu pas ton Eglise qui s’effondre ? N’entends-tu pas les cris des âmes, qui, hors de ton palais, s’époumonent à t’appeler à l’aide ? "
Réveillé par la voix de Christos, le grand prêtre, avare de mots, mais qui ne les mâchait pas, se leva, et dit :
" Mais pour qui il se prend ce mec ? Non mais si t’es pas content tu te casses, mon grand ! Faudrait voir à pas commencer à trop me casser mes saintes burnes ! "
A ces mots, Christos se retourna vers ses disciples, et leur dit :
" En vérité, je vous le dis ; il vaut mieux entendre ça que d’être sourd ! Cet homme tombe dans les excès dénoncés par Aristote, il reste silencieux la plupart du temps, et quand il se réveille, c’est pour trop parler ; il ne connaît pas la vertu de tempérance, ni le principe du juste milieu. "
En ces temps là, la société était en crise. Plusieurs cultes païens existaient. Aussi, certains hommes, avaient oublié les préceptes d'Aristote et adoraient de fausses idoles. D'autres, regroupés en une Eglise puissante, se réclamaient de la pensée d'Aristote mais avaient détourné son message ou le comprenaient mal. Heureusement, il existait encore des gens qui vivaient assez justement dans la vertu telle qu'elle fut enseignée par notre premier prophète.
Il faut savoir, mes enfants, que ni l'Eglise puissante dont je vous ai parlé, ni l'adoration des idoles, ne répondaient plus à la soif de divin de la multitude. Ainsi, les habitants du pays de Judée vivaient dans un état de péché permanent et détournaient de plus en plus leurs regards de la transcendance et du Très-Haut.
Il existait bien quelques personnes qui essayaient de rassembler les hommes de bonne volonté, mais la plupart se vautraient dans le stupre et la fornication. Cette vie de plaisir venait s’ajouter à la préférence des gens pour l’individualisme plutôt que pour la communion et la communication.
Beaucoup d’âmes égarées voulaient se tourner vers leur guide spirituel, le grand prêtre du pays, le chef de tous les prêtres, mais celui-ci leur opposait un silence total.
C’était un homme avare de mots, qui répondait à chaque question, laconique ;
" N’ayez pas peur, ouvrez vos bras à Aristote. "
Christos, après son épreuve dans le désert, était redescendu dans la civilisation, et prêchait la bonne nouvelle et le message d’Aristote sur les places des villages. Il disait :
" Repentez-vous ! Confessez-vous de vos pêchés, car le Très Haut n’aime pas voir le vice envahir la cité des Hommes. "
Plusieurs personnes écoutaient son discours. Deux d’entre eux, un artisan et son apprenti, furent frappés par la justesse de ses mots. Il s’agissait de Titus… et de votre serviteur, Samoht.
Nous nous approchâmes de Christos, accompagnés bientôt par notre ami Paulos, un paysan. J’étais le plus jeune, j’étais encore un enfant… mais c’est moi qui ai pris la parole :
" Maître, tes paroles sont si justes, enseigne-nous le message d’Aristote ! "
Alors, Christos, touché par mon innocence juvénile, nous répondit :
" Alors suivez-moi. Vos métiers, vos biens, vos outils pourront attendre que vous terminiez votre mission. Car pour l'heure, je vais vous faire bâtir, en l'Eglise, le plus bel instrument de paix. Sachez le, je vous enseignerai la sagesse d’Aristote et le message de Dieu, mais vous devrez apprendre l'altruisme et l'abnégation."
Nous nous mîmes tous en route en direction de la grande basilique. Celle dans laquelle résidait le chef de tous les prêtres. L’homme dormait d’un sommeil profond devant une assemblée ébahie qui guettait le moindre mouvement de paupière ou de narine, attendant la cérémonie de son petit lever.
Christos, accompagné de ses trois compagnons, entra dans la salle et déclara :
" Toi, homme de peu de foi, qu’attends-tu pour t’occuper des aspirations des croyants ? Que ne réponds-tu pas à leurs angoisses ? "
Christos se tourna vers nous, et dit :
" Sachez-le : Cette homme représente le vice infiltré en plein cœur du temple de Dieu. Il est à votre image, mes amis, qui dans vos cœurs de créatures de Dieu, connaissez aussi tous le péché.
Voyez-vous, celui qui ne bouge pas le petit doigt, celui-là ne mérite pas d’être roi.
Et toi, roi des croyants, que fais-tu ? ne vois-tu pas ton Eglise qui s’effondre ? N’entends-tu pas les cris des âmes, qui, hors de ton palais, s’époumonent à t’appeler à l’aide ? "
Réveillé par la voix de Christos, le grand prêtre, avare de mots, mais qui ne les mâchait pas, se leva, et dit :
" Mais pour qui il se prend ce mec ? Non mais si t’es pas content tu te casses, mon grand ! Faudrait voir à pas commencer à trop me casser mes saintes burnes ! "
A ces mots, Christos se retourna vers ses disciples, et leur dit :
" En vérité, je vous le dis ; il vaut mieux entendre ça que d’être sourd ! Cet homme tombe dans les excès dénoncés par Aristote, il reste silencieux la plupart du temps, et quand il se réveille, c’est pour trop parler ; il ne connaît pas la vertu de tempérance, ni le principe du juste milieu. "
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Re: Vita de Christos
Chapitre 7
Ah, je me souviendrai toujours de ce jour mes amis. Après être sortis de la Basilique, nous nous sommes retrouvés face à un groupe de badauds qui s’invectivaient vertement. Nous avons essayé de retenir Christos mais celui-ci ne nous écouta pas et s’approcha de ce groupe de querelleurs.
Il comprit bien vite la cause du conflit ; Face à lui, un mouton se trouvait perdu, terrorisé par les cris qui venaient de toutes parts. A sa gauche se trouvaient des adeptes des cultes païens, leur prêtre en tête, tenant à la main un long couteau. A sa droite, se tenaient quelques-unes de ces personnes déçues par le paganisme, et suivant les préceptes d’Aristote d’une manière moins détournée que les premiers, ils s’étaient massés pour dénoncer le sacrifice barbare qui se préparait en l’honneur des faux dieux. Chaque camp hurlait avec véhémence contre l’autre.
Alors, Christos appela à lui, calmement, l’animal terrorisé, qui avança docilement vers lui. Christos le caressa, puis lui dit de s’en aller. Le mouton partit alors. Mais le prêtre païen était furieux de rage contre Christos et s’avança vers lui, le couteau levé. C’est alors que nous nous interposâmes, Titus, Paulos et moi, bientôt rejoints par neuf autres de ces déçus du paganisme qui s’étaient assemblés à droite. Mais Christos s’avança et fit face au prêtre. Celui-ci croisa alors le regard de l’être béni de Dieu, s’en détourna, et partit sans mot dire, la foule des infidèles le suivant d’un air penaud.
Alors, nous autres, les douze qui avions voulu défendre Christos, hébétés par ce qui venait de ce passer, nous nous tournâmes vers ce mystérieux homme.
L’un de nous, quelqu’un que je ne connaissais pas encore, mais qui se nommait Thanos, lui dit :
" Mais qui es-tu donc, toi dont le calme et la douceur ont raison de l'infamie païenne? ".
Alors, Christos lui répondit: " Mon nom est Christos, fils de Giosep et de Maria. Les gens qui me connaissent disent de moi que je suis le messie, car j’aime Dieu et j’aime mes semblables. "
Alors, nous nous écriâmes : " En vérité, aucun de nous ne doute de ce fait. Grâces soient rendues au Très Haut de t’avoir envoyé à nous, afin que Sa parole illumine nos vies et que la prophétie d’Aristote se concrétise. "
Et Christos répondit enfin: " En vérité, il est bien triste que tant d’enfants de Dieu se détournent de Son amour. Il leur faut des guides afin que les erreurs passées soient effacées. Voulez-vous me suivre et vous faire apôtres de la parole de Dieu? "
Les neuf qui ne connaissaient pas Christos se regardèrent, qui semblaient partagés entre la joie et l’angoisse. Ils demandèrent à celui qui se disait le messie ce qu’il fallait faire pour le rejoindre.
Ah, je me souviendrai toujours de ce jour mes amis. Après être sortis de la Basilique, nous nous sommes retrouvés face à un groupe de badauds qui s’invectivaient vertement. Nous avons essayé de retenir Christos mais celui-ci ne nous écouta pas et s’approcha de ce groupe de querelleurs.
Il comprit bien vite la cause du conflit ; Face à lui, un mouton se trouvait perdu, terrorisé par les cris qui venaient de toutes parts. A sa gauche se trouvaient des adeptes des cultes païens, leur prêtre en tête, tenant à la main un long couteau. A sa droite, se tenaient quelques-unes de ces personnes déçues par le paganisme, et suivant les préceptes d’Aristote d’une manière moins détournée que les premiers, ils s’étaient massés pour dénoncer le sacrifice barbare qui se préparait en l’honneur des faux dieux. Chaque camp hurlait avec véhémence contre l’autre.
Alors, Christos appela à lui, calmement, l’animal terrorisé, qui avança docilement vers lui. Christos le caressa, puis lui dit de s’en aller. Le mouton partit alors. Mais le prêtre païen était furieux de rage contre Christos et s’avança vers lui, le couteau levé. C’est alors que nous nous interposâmes, Titus, Paulos et moi, bientôt rejoints par neuf autres de ces déçus du paganisme qui s’étaient assemblés à droite. Mais Christos s’avança et fit face au prêtre. Celui-ci croisa alors le regard de l’être béni de Dieu, s’en détourna, et partit sans mot dire, la foule des infidèles le suivant d’un air penaud.
Alors, nous autres, les douze qui avions voulu défendre Christos, hébétés par ce qui venait de ce passer, nous nous tournâmes vers ce mystérieux homme.
L’un de nous, quelqu’un que je ne connaissais pas encore, mais qui se nommait Thanos, lui dit :
" Mais qui es-tu donc, toi dont le calme et la douceur ont raison de l'infamie païenne? ".
Alors, Christos lui répondit: " Mon nom est Christos, fils de Giosep et de Maria. Les gens qui me connaissent disent de moi que je suis le messie, car j’aime Dieu et j’aime mes semblables. "
Alors, nous nous écriâmes : " En vérité, aucun de nous ne doute de ce fait. Grâces soient rendues au Très Haut de t’avoir envoyé à nous, afin que Sa parole illumine nos vies et que la prophétie d’Aristote se concrétise. "
Et Christos répondit enfin: " En vérité, il est bien triste que tant d’enfants de Dieu se détournent de Son amour. Il leur faut des guides afin que les erreurs passées soient effacées. Voulez-vous me suivre et vous faire apôtres de la parole de Dieu? "
Les neuf qui ne connaissaient pas Christos se regardèrent, qui semblaient partagés entre la joie et l’angoisse. Ils demandèrent à celui qui se disait le messie ce qu’il fallait faire pour le rejoindre.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 8
Ah, mes enfants, ce que nous dit alors Christos nous illumina ! Ses mots sont restés gravés dans ma mémoire.
" Mes amis, nous dit-il, ne vous méprenez pas ! Ceux qui ne vivent pas dans l’amitié que nous a enseignée Aristote, ceux-là brûleront dans les mille flammes de la géhenne.
Ceux qui cèdent trop vite aux tentations des péchés, ceux qui ne connaissent pas la vertu, ceux-là finiront dans la souffrance et la solitude de l’enfer.
Ceux qui cèdent à la voix mielleuse du pêché, qui sont séduits par son discours, ceux-là iront l’accompagner dans les ténèbres.
Ceux qui, enfin, se passent de l’amour de Dieu et des Hommes, qui se réfugient dans leur seul égoïsme, ceux là termineront dans l’abîme infernal.
Aussi, prenez garde, mes frères, soyez attentifs et vigilents ! Car nul ne le connaît, le jour où les prophéties se réaliseront. Nul ne le connaît, le jour de la fin des temps. "
Nous écoutions attentivement ce qu’il disait, ayant l’intuition que ce jour était décisif pour notre vie future. Et les neuf qui s’étaient interposés restaient bouche-bées devant tant de justesse, devant un tel homme.
Christos reprit :
" Vous voulez me rejoindre ? Dans ce cas ayez beaucoup d’amour dans votre cœur et suivez-moi, partagez un peu de votre temps et de vos biens le temps que vous pourrez. Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêts à lui donner priorité. Alors prenez de la distance par rapport à vos biens, à votre travail, à vos outils, dites au revoir à votre famille… Préférez la simplicité et l'instruction aux riches ornements et aux beaux atours. Car notre tâche nécessitera de sacrifier le bien personnel au bien collectif, mais en échange vous serrez sacrés parmi les enfants de Dieu. "
Et il dit encore :
" Si votre famille ne vous comprend pas, priez pour elle, car elle n’est pas sensible au message de Dieu.
Si celui qui vous embauche vous en veut, ne lui en voulez pas, et priez pour lui, car il n’est pas sensible au message de Dieu.
Si vos amis vous retiennent, alors entraînez-les avec vous, afin qu’ils découvrent aussi le message de Dieu.
La route sera longue et tortueuse, le chemin rugueux, l’horizon lointain, la pente forte, mais le soleil qui brille guidera nos pas. Nous connaîtrons des difficultés, des disputes, des colères, des passions, des hésitations, mais l’amour et l’amitié nous uniront et Dieu nous portera.
Si vous voulez vivre seuls, raisonner seuls, manger seuls, marcher seuls, alors rien ne vous en empêche, passez votre chemin et réfugiez-vous dans l’amour de vous-mêmes.
Mais si quelqu’un vous frappe, et que vous tombez, alors personne ne vous relèvera.
Si vous voulez vivre en groupe, dans l’amour de votre prochain et de la multitude, si vous voulez partager votre pain avec vos amis, marcher avec vos frères, alors venez à moi et suivez-moi.
Dans ce cas, si vous tombez sur le chemin, un frère s’arrêtera, et vous relèvera. "
Et nous, ses amis, écoutions et approuvions Christos. Nous étions désormais douze pour le suivre. Les six femmes se nommaient Calandra, Adonia, Hélène, Kyrène, Ophelia et Uriana. Les six hommes se nommaient Daju, Thanos, Paulos, Nikolos, Titus et Samoht, votre serviteur.
Ah, mes enfants, ce que nous dit alors Christos nous illumina ! Ses mots sont restés gravés dans ma mémoire.
" Mes amis, nous dit-il, ne vous méprenez pas ! Ceux qui ne vivent pas dans l’amitié que nous a enseignée Aristote, ceux-là brûleront dans les mille flammes de la géhenne.
Ceux qui cèdent trop vite aux tentations des péchés, ceux qui ne connaissent pas la vertu, ceux-là finiront dans la souffrance et la solitude de l’enfer.
Ceux qui cèdent à la voix mielleuse du pêché, qui sont séduits par son discours, ceux-là iront l’accompagner dans les ténèbres.
Ceux qui, enfin, se passent de l’amour de Dieu et des Hommes, qui se réfugient dans leur seul égoïsme, ceux là termineront dans l’abîme infernal.
Aussi, prenez garde, mes frères, soyez attentifs et vigilents ! Car nul ne le connaît, le jour où les prophéties se réaliseront. Nul ne le connaît, le jour de la fin des temps. "
Nous écoutions attentivement ce qu’il disait, ayant l’intuition que ce jour était décisif pour notre vie future. Et les neuf qui s’étaient interposés restaient bouche-bées devant tant de justesse, devant un tel homme.
Christos reprit :
" Vous voulez me rejoindre ? Dans ce cas ayez beaucoup d’amour dans votre cœur et suivez-moi, partagez un peu de votre temps et de vos biens le temps que vous pourrez. Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêts à lui donner priorité. Alors prenez de la distance par rapport à vos biens, à votre travail, à vos outils, dites au revoir à votre famille… Préférez la simplicité et l'instruction aux riches ornements et aux beaux atours. Car notre tâche nécessitera de sacrifier le bien personnel au bien collectif, mais en échange vous serrez sacrés parmi les enfants de Dieu. "
Et il dit encore :
" Si votre famille ne vous comprend pas, priez pour elle, car elle n’est pas sensible au message de Dieu.
Si celui qui vous embauche vous en veut, ne lui en voulez pas, et priez pour lui, car il n’est pas sensible au message de Dieu.
Si vos amis vous retiennent, alors entraînez-les avec vous, afin qu’ils découvrent aussi le message de Dieu.
La route sera longue et tortueuse, le chemin rugueux, l’horizon lointain, la pente forte, mais le soleil qui brille guidera nos pas. Nous connaîtrons des difficultés, des disputes, des colères, des passions, des hésitations, mais l’amour et l’amitié nous uniront et Dieu nous portera.
Si vous voulez vivre seuls, raisonner seuls, manger seuls, marcher seuls, alors rien ne vous en empêche, passez votre chemin et réfugiez-vous dans l’amour de vous-mêmes.
Mais si quelqu’un vous frappe, et que vous tombez, alors personne ne vous relèvera.
Si vous voulez vivre en groupe, dans l’amour de votre prochain et de la multitude, si vous voulez partager votre pain avec vos amis, marcher avec vos frères, alors venez à moi et suivez-moi.
Dans ce cas, si vous tombez sur le chemin, un frère s’arrêtera, et vous relèvera. "
Et nous, ses amis, écoutions et approuvions Christos. Nous étions désormais douze pour le suivre. Les six femmes se nommaient Calandra, Adonia, Hélène, Kyrène, Ophelia et Uriana. Les six hommes se nommaient Daju, Thanos, Paulos, Nikolos, Titus et Samoht, votre serviteur.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 9
Et c’est de cette manière, que, marchant de village en village, Christos répandait ainsi la bonne nouvelle aux foules qui s’assemblaient. A chaque fois, les gens étaient frappés de la justesse de ses paroles et de la puissance de ses mots. Si bien que la renommée de Christos se répandit en Galilée jusque dans les recoins les plus éloignés, et que les foules venaient de plus en plus nombreuses sur les places où Christos parlait.
Il disait souvent : "Aimez Dieu comme Il vous aime et vivez en toute amitié avec les autres, comme vous l'a enseigné Aristote." ou " Croyez en l’amour que Dieu vous porte, et aimez Dieu à votre tour. "
Et il répétait: "Que votre solidarité ne connaisse pas de frontières ! Souvenez vous, mes amis, qu'Aristote vivait dans un pays d'une culture peu tolérante pour les autres peuples. Aujourd'hui, vous devez savoir que toutes les nations ont droit au respect et leur peuple à la liberté et à notre amitié."
Enfin, il concluait: "De même, la solidarité et l'amitié ne sauraient être restreintes par une frontière des sexes. Car les hommes comme les femmes sont les enfants de Dieu et en cela, ils sont égaux."
Sur les chemins, il croisait des malades et des infirmes, et nous vîmes alors des choses extraordinaires : il suffisait que Christos touche un lépreux ou un aveugle pour que son handicap disparaisse. Les malades, à son approche, se sentaient revivre, et pleins d’un nouvel espoir. Les muets se remettaient à parler, les sourds à entendre, les aveugles à voir, les paralysés à marcher, et tous, ensuite, bénissaient Christos et le Très haut, les louant et les remerciant de toute leur âme.
Un jour, notre petite troupe de pèlerins recueillit même un homme très mal en point, qui venait de se faire agresser sur une route. L’homme n’avait plus grande force, et ne pouvait plus marcher. Il n’avait pas bu depuis longtemps. Alors Christos se tourna vers l’homme assoiffé, et lui dit :
" Lumière, Lumière, tu es la lumière au sein de la lumière. Ta foi te fait lumière et t’a sauvé ! "
Nous n’avions pas d’eau pour abreuver le pauvre homme, mais Christos nous dit : " Ce n’est pas grave, il n’aura qu’à boire dans mes mains. "
Et, de fait, Christos s’agenouilla, joignit ses mains pour en faire une coupe, qu’il tendit au malheureux. Alors, l’incroyable arriva, les mains de Christos se remplirent d’eau et l’homme put boire à satiété.
Lui ayant ensuite donné à manger, nous le chargeâmes enfin sur nos épaules et le conduisîmes jusqu’au village où il habitait.
Et ceci n’est qu’un exemple des nombreuses choses prodigieuses que fit Christos lorsque nous l’accompagnons sur les chemins. Ces choses, il les faisait toujours de la manière la plus naturelle et la plus simple qui puisse être, alors que nous étions subjugués par le pouvoir que Dieu mettait en lui.
Et nous continuions notre chemin, avides d’amour et de vérité, suivant notre messie tandis qu’il nous racontait de nombreuses paraboles qui me resteront gravées dans la mémoire et que je voudrais aussi vous transmettre, mes amis, lorsque l’occasion m’en sera donnée…
Nous nous approchions de Jérusalem, la grande ville grouillante d’une population cosmopolite et riche d’identités.
Et c’est de cette manière, que, marchant de village en village, Christos répandait ainsi la bonne nouvelle aux foules qui s’assemblaient. A chaque fois, les gens étaient frappés de la justesse de ses paroles et de la puissance de ses mots. Si bien que la renommée de Christos se répandit en Galilée jusque dans les recoins les plus éloignés, et que les foules venaient de plus en plus nombreuses sur les places où Christos parlait.
Il disait souvent : "Aimez Dieu comme Il vous aime et vivez en toute amitié avec les autres, comme vous l'a enseigné Aristote." ou " Croyez en l’amour que Dieu vous porte, et aimez Dieu à votre tour. "
Et il répétait: "Que votre solidarité ne connaisse pas de frontières ! Souvenez vous, mes amis, qu'Aristote vivait dans un pays d'une culture peu tolérante pour les autres peuples. Aujourd'hui, vous devez savoir que toutes les nations ont droit au respect et leur peuple à la liberté et à notre amitié."
Enfin, il concluait: "De même, la solidarité et l'amitié ne sauraient être restreintes par une frontière des sexes. Car les hommes comme les femmes sont les enfants de Dieu et en cela, ils sont égaux."
Sur les chemins, il croisait des malades et des infirmes, et nous vîmes alors des choses extraordinaires : il suffisait que Christos touche un lépreux ou un aveugle pour que son handicap disparaisse. Les malades, à son approche, se sentaient revivre, et pleins d’un nouvel espoir. Les muets se remettaient à parler, les sourds à entendre, les aveugles à voir, les paralysés à marcher, et tous, ensuite, bénissaient Christos et le Très haut, les louant et les remerciant de toute leur âme.
Un jour, notre petite troupe de pèlerins recueillit même un homme très mal en point, qui venait de se faire agresser sur une route. L’homme n’avait plus grande force, et ne pouvait plus marcher. Il n’avait pas bu depuis longtemps. Alors Christos se tourna vers l’homme assoiffé, et lui dit :
" Lumière, Lumière, tu es la lumière au sein de la lumière. Ta foi te fait lumière et t’a sauvé ! "
Nous n’avions pas d’eau pour abreuver le pauvre homme, mais Christos nous dit : " Ce n’est pas grave, il n’aura qu’à boire dans mes mains. "
Et, de fait, Christos s’agenouilla, joignit ses mains pour en faire une coupe, qu’il tendit au malheureux. Alors, l’incroyable arriva, les mains de Christos se remplirent d’eau et l’homme put boire à satiété.
Lui ayant ensuite donné à manger, nous le chargeâmes enfin sur nos épaules et le conduisîmes jusqu’au village où il habitait.
Et ceci n’est qu’un exemple des nombreuses choses prodigieuses que fit Christos lorsque nous l’accompagnons sur les chemins. Ces choses, il les faisait toujours de la manière la plus naturelle et la plus simple qui puisse être, alors que nous étions subjugués par le pouvoir que Dieu mettait en lui.
Et nous continuions notre chemin, avides d’amour et de vérité, suivant notre messie tandis qu’il nous racontait de nombreuses paraboles qui me resteront gravées dans la mémoire et que je voudrais aussi vous transmettre, mes amis, lorsque l’occasion m’en sera donnée…
Nous nous approchions de Jérusalem, la grande ville grouillante d’une population cosmopolite et riche d’identités.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 10
Nous atteignîmes cette grande et belle cité par un jour magnifique. Je vois encore ce soleil bienfaiteur dans ma tête, cette douce lumière que mes yeux ne sont plus guère capables de m’apporter aujourd’hui, mon esprit en a gardé une trace profonde.
Nous passâmes par la grande porte pour nous aventurer au cœur de la cité, jusqu’à déboucher sur une grande place fourmillante d’activité. En effet, c’était là que les marchandises s’échangeaient, de multiples échoppes vendaient des fruits, des légumes, des stères de bois… ou même des ornements vestimentaires comme des chausses, des braies, des chapeaux.
Un bruit assourdissant régnait en cette place. Et pourtant, quand Christos monta sur la fontaine centrale, et qu’il s’adressa à la population, tout le monde se tut et l’on n'entendit bientôt plus que sa voix claire et douce qui se détachait dans le silence.
" Hommes et femmes de Jérusalem, disait-il, venez à moi entendre la parole de Dieu. Il ne veut que partager avec vous Son amour. Aimez-le et vous Le comblerez de joie, et cette joie sera aussi dans vos cœurs. Détournez-vous de Son amour et Il sera peiné, et cette peine sera votre plus grande souffrance. "
Alors, la foule s'amassa autour de Christos et nombreux furent ceux qui lui demandèrent:
" Mais qui es-tu donc, étranger, pour connaître si bien l’amour de Dieu? "
Christos leur répondit: " Je suis Christos, de Nazareth, le messie, guide et miroir de la divinité, habité par Dieu. Aristote le prophète avait annoncé ma venue, afin que je vous montre la voie à suivre pour vivre dans l’amour du Très Haut. "
Mais certains doutèrent encore de ses paroles et dirent: " Comment savoir si tu dis vrai, si tes paroles ne sont pas que du miel destiné à nous boucher les oreilles pour que nous nous détournions de Son véritable message? "
Christos leur répondit: " Voyez comme vous-mêmes, comme vous vous êtes tus lorsque j’ai commencé à parler et comme vous êtes tous venus à moi ! Ecoutez vos cœurs crier la foi qui se nourrit de mes paroles. Regardez donc autour de vous! Dans la foule autour de moi amassée, nombre d’infirmes se sont levés pour venir m’écouter, nombre de malades m’ont approché, sans même se rendre compte qu’ils sont enfin guéris, nombre de vieillards fatigués ont retrouvé une nouvelle jeunesse en m’écoutant. Car Dieu nous aime, et ceux qui m’écoutent et me croient sont bénis de Lui. "
Alors tout le monde fut stupéfait, et la nouvelle se répandit dans toute la ville que Christos, annoncé par Aristote, était enfin arrivé. Dès lors, tous ceux qui avaient en eux une trace quelconque d’humanité et de divinité, tous ceux qui avaient depuis longtemps détourné la tête des cultes païens, tous ceux-là laissèrent leurs métiers et cherchèrent à rejoindre le messie sur la place pour l’entendre parler.
Si bien qu’au bout d’une demi heure, les rues se trouvaient encombrées de passants, on n’arrivait plus à circuler au cœur de la ville tandis que les bordures étaient désertées. Un passant pouvait mettre une heure pour parcourir un chemin qu’il mettait cinq minutes à arpenter en pleine nuit, ou dans les heures peu fréquentées. Et les gardes avaient le plus grand mal à gérer le problème.
Mais ce n’était pas tout mes enfants… ah, si vous aviez vu cela ! Si vous aviez vu ces tavernes se vider, cette pagaille s’installer ! Votre jeunesse rebelle vous aurait fait aimer cet homme qui défiait l’ordre établi ! Imaginez vous, mes chers amis, toutes les activités abandonnées? La cité paralysée, l’économie bloquée ?
Nous atteignîmes cette grande et belle cité par un jour magnifique. Je vois encore ce soleil bienfaiteur dans ma tête, cette douce lumière que mes yeux ne sont plus guère capables de m’apporter aujourd’hui, mon esprit en a gardé une trace profonde.
Nous passâmes par la grande porte pour nous aventurer au cœur de la cité, jusqu’à déboucher sur une grande place fourmillante d’activité. En effet, c’était là que les marchandises s’échangeaient, de multiples échoppes vendaient des fruits, des légumes, des stères de bois… ou même des ornements vestimentaires comme des chausses, des braies, des chapeaux.
Un bruit assourdissant régnait en cette place. Et pourtant, quand Christos monta sur la fontaine centrale, et qu’il s’adressa à la population, tout le monde se tut et l’on n'entendit bientôt plus que sa voix claire et douce qui se détachait dans le silence.
" Hommes et femmes de Jérusalem, disait-il, venez à moi entendre la parole de Dieu. Il ne veut que partager avec vous Son amour. Aimez-le et vous Le comblerez de joie, et cette joie sera aussi dans vos cœurs. Détournez-vous de Son amour et Il sera peiné, et cette peine sera votre plus grande souffrance. "
Alors, la foule s'amassa autour de Christos et nombreux furent ceux qui lui demandèrent:
" Mais qui es-tu donc, étranger, pour connaître si bien l’amour de Dieu? "
Christos leur répondit: " Je suis Christos, de Nazareth, le messie, guide et miroir de la divinité, habité par Dieu. Aristote le prophète avait annoncé ma venue, afin que je vous montre la voie à suivre pour vivre dans l’amour du Très Haut. "
Mais certains doutèrent encore de ses paroles et dirent: " Comment savoir si tu dis vrai, si tes paroles ne sont pas que du miel destiné à nous boucher les oreilles pour que nous nous détournions de Son véritable message? "
Christos leur répondit: " Voyez comme vous-mêmes, comme vous vous êtes tus lorsque j’ai commencé à parler et comme vous êtes tous venus à moi ! Ecoutez vos cœurs crier la foi qui se nourrit de mes paroles. Regardez donc autour de vous! Dans la foule autour de moi amassée, nombre d’infirmes se sont levés pour venir m’écouter, nombre de malades m’ont approché, sans même se rendre compte qu’ils sont enfin guéris, nombre de vieillards fatigués ont retrouvé une nouvelle jeunesse en m’écoutant. Car Dieu nous aime, et ceux qui m’écoutent et me croient sont bénis de Lui. "
Alors tout le monde fut stupéfait, et la nouvelle se répandit dans toute la ville que Christos, annoncé par Aristote, était enfin arrivé. Dès lors, tous ceux qui avaient en eux une trace quelconque d’humanité et de divinité, tous ceux qui avaient depuis longtemps détourné la tête des cultes païens, tous ceux-là laissèrent leurs métiers et cherchèrent à rejoindre le messie sur la place pour l’entendre parler.
Si bien qu’au bout d’une demi heure, les rues se trouvaient encombrées de passants, on n’arrivait plus à circuler au cœur de la ville tandis que les bordures étaient désertées. Un passant pouvait mettre une heure pour parcourir un chemin qu’il mettait cinq minutes à arpenter en pleine nuit, ou dans les heures peu fréquentées. Et les gardes avaient le plus grand mal à gérer le problème.
Mais ce n’était pas tout mes enfants… ah, si vous aviez vu cela ! Si vous aviez vu ces tavernes se vider, cette pagaille s’installer ! Votre jeunesse rebelle vous aurait fait aimer cet homme qui défiait l’ordre établi ! Imaginez vous, mes chers amis, toutes les activités abandonnées? La cité paralysée, l’économie bloquée ?
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Re: Vita de Christos
Chapitre 11
Et tout ce monde se pressait autour de Christos. Et, celui-ci, continuait à parler le plus tranquillement qu’il est possible de l’être.
" Voyez-vous, cette ville de Jérusalem étouffe par son manque d’humanité.
Vous avez perdu les valeurs de partage et d'amitié. Mais vous avez surtout perdu la plus importante d'entre toutes: la fraternité!
Cette ville étouffe par manque d’amour et de charité ! Voyez la soupe populaire ; Qui parmi vous la fait vivre et donne son pain aux vagabonds ? "
Et les gens baissèrent les yeux, honteux qu’ils étaient de ce manque de générosité. L’une d’entre eux, qui se nommait Natchatcha, leva vers le messie son visage pur, et lui dit :
" Maître, que devons-nous faire pour vivre dans l’amour de Dieu? "
Alors, Christos lui répondit avec un sourire :
" Les fidèles de Dieu, ceux qui ont appris l’enseignement d’Aristote et qui veulent suivre le chemin que je vous trace, doivent former une communauté de vie. Cette communauté trouvera son sens, et permettra à chacun de vivre dans la vertu, si elle est unie dans l’amitié réciproque que chacun de ses membres se doit d’éprouver envers ses semblables. Pour vous guider, je serai le père de cette communauté, j'en érigerai les principes, et mes successeurs feront de même après moi."
Christos se tourna alors vers Titus, qui se tenait là…
" Titus, approche, mon ami. Titus, tu es fort et vigoureux. Tu peux m'aider à porter cette communauté; tu seras mon second. Va Titus, tu es un titan, et c’est avec l'aide de ta force que je bâtirai une Eglise titanesque ! "
Et il se tourna vers les autres apôtres, qui faisaient la moue :
" Et vous, regardez-vous, voilà que vous oubliez la vertu et devenez jaloux! Pour faire partie de ma communauté fidèle à Dieu, il faudra tendre à être pur de tout péché. Or je vois bien qu’aucun d’entre vous ne peut prétendre à un tel niveau de vertu. Tournez vous alors vers Dieu, mes frères, car lui est miséricordieux et vous donne l’occasion de vous laver de vos fautes et de suivre le chemin que je trace pour vous.
N’ayez donc pas de peine, car vous serez mes successeurs, vous diffuserez la bonne nouvelle à toutes les nations en aidant Titus à créer mon Eglise. Ainsi, Je fais de vous les guides des fidèles de Dieu. Soyez des modèles pour ceux qui vous écoutent, car un mauvais guide trace une mauvaise route à ceux qui le suivent. Je vous nomme episkopoi (évêques). Vous aurez à charge le Salut de vos ouailles. "
Enfin, Christos jugea que la foule en avait assez entendu pour le jour présent et il la renvoya.
Et tout ce monde se pressait autour de Christos. Et, celui-ci, continuait à parler le plus tranquillement qu’il est possible de l’être.
" Voyez-vous, cette ville de Jérusalem étouffe par son manque d’humanité.
Vous avez perdu les valeurs de partage et d'amitié. Mais vous avez surtout perdu la plus importante d'entre toutes: la fraternité!
Cette ville étouffe par manque d’amour et de charité ! Voyez la soupe populaire ; Qui parmi vous la fait vivre et donne son pain aux vagabonds ? "
Et les gens baissèrent les yeux, honteux qu’ils étaient de ce manque de générosité. L’une d’entre eux, qui se nommait Natchatcha, leva vers le messie son visage pur, et lui dit :
" Maître, que devons-nous faire pour vivre dans l’amour de Dieu? "
Alors, Christos lui répondit avec un sourire :
" Les fidèles de Dieu, ceux qui ont appris l’enseignement d’Aristote et qui veulent suivre le chemin que je vous trace, doivent former une communauté de vie. Cette communauté trouvera son sens, et permettra à chacun de vivre dans la vertu, si elle est unie dans l’amitié réciproque que chacun de ses membres se doit d’éprouver envers ses semblables. Pour vous guider, je serai le père de cette communauté, j'en érigerai les principes, et mes successeurs feront de même après moi."
Christos se tourna alors vers Titus, qui se tenait là…
" Titus, approche, mon ami. Titus, tu es fort et vigoureux. Tu peux m'aider à porter cette communauté; tu seras mon second. Va Titus, tu es un titan, et c’est avec l'aide de ta force que je bâtirai une Eglise titanesque ! "
Et il se tourna vers les autres apôtres, qui faisaient la moue :
" Et vous, regardez-vous, voilà que vous oubliez la vertu et devenez jaloux! Pour faire partie de ma communauté fidèle à Dieu, il faudra tendre à être pur de tout péché. Or je vois bien qu’aucun d’entre vous ne peut prétendre à un tel niveau de vertu. Tournez vous alors vers Dieu, mes frères, car lui est miséricordieux et vous donne l’occasion de vous laver de vos fautes et de suivre le chemin que je trace pour vous.
N’ayez donc pas de peine, car vous serez mes successeurs, vous diffuserez la bonne nouvelle à toutes les nations en aidant Titus à créer mon Eglise. Ainsi, Je fais de vous les guides des fidèles de Dieu. Soyez des modèles pour ceux qui vous écoutent, car un mauvais guide trace une mauvaise route à ceux qui le suivent. Je vous nomme episkopoi (évêques). Vous aurez à charge le Salut de vos ouailles. "
Enfin, Christos jugea que la foule en avait assez entendu pour le jour présent et il la renvoya.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 12
Quand cette foule se dissipa, la place se vida, laissant place aux gardes du procurateur romain qui gouvernait cette ville. C’est alors, mes amis, que j’eus l’une des peurs les plus profondes de ma vie. Les soldats, rouges, en habit de sang, faisaient irruption sur la place par les multiples ruelles.
Certains surgirent sur les murailles et d’autres sortirent de différents bâtiments, bloquant toutes les issues et toutes les portes. Un tribun descendit alors les marches du palais du gouverneur, accompagné d’un robuste centurion.
Arrivé au milieu de la place, le tribun arrêta sa marche, et se pencha du côté de son centurion. Ce dernier prit alors la parole et nous dit de sa grosse voix brutale :
" Toi, Christos, qui te dis le messie et le guide ! Je t’accuse de nuire à la cité. Tu es un fomenteur de révoltes, un dangereux révolutionnaire, un homme de troubles. Aussi je te demande de me suivre ! "
Nous autres, ses apôtres, étions paralysés par la peur. Nous n’entendions que le sifflement de la brise qui faisait s’agiter les capes des romains. Et nous guettions, inquiets, la réaction de Christos. Daju était terrorisé, lui qui avait été vexé de ne pas avoir été choisi par Christos pour construire son Eglise.
Christos dit alors au centurion :
" En vérité, je te le dis, homme de peu de foi, je ne te suivrai pas, mais c’est toi qui vas me suivre ! "
Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Jeshua, et l’officier, à la mine féroce s’approcha de nous d’un pas lent. Je respirais au rythme de la cadence de ses pas, essayant de calmer mon cœur qui s’affolait. Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.
" Maître, supplia-t-il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pécheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis-moi comment me faire pardonner ! "
Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
" Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir est sincère, Dieu te pardonnera. "
Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
" Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence."
Alors, Christos s’approcha de la fontaine, et dit encore au Centurion :
" Par la grâce de l’éternel, je vais te laver de tes péchés, te ceignant d’eau, source de vie. "
Et Christos plongea ses mains jointes sous le jet de la fontaine. Il aspergea la figure du Centurion de cette eau en chuchotant ces paroles :
" Seigneur, daigne laver cet homme de ses péchés, et lui donner ainsi une nouvelle naissance parmi les croyants ! Au nom du Très Haut. Amen "
Puis, Christos nous appela à lui, nous, ses apôtres et, les uns après les autres, il nous ceignit de l’eau de la fontaine, nous faisant naître à nouveau. Il nous dit: " Mes apôtres, tant hommes que femmes, par la grâce de Dieu, vous voici lavés de vos péchés. A vous de Lui montrer que vous saurez vous montrer digne de cet honneur qu’Il vous fait, car le sacrement du baptême pourra être retiré à quiconque en trahit l’essence. "
Ce fut une journée intense que je n’ai jamais oubliée tant elle est gravée dans ma mémoire. Notre émotion était à son comble quand nous nous aperçûmes en plus que les soldats avaient déserté la place.
Quand cette foule se dissipa, la place se vida, laissant place aux gardes du procurateur romain qui gouvernait cette ville. C’est alors, mes amis, que j’eus l’une des peurs les plus profondes de ma vie. Les soldats, rouges, en habit de sang, faisaient irruption sur la place par les multiples ruelles.
Certains surgirent sur les murailles et d’autres sortirent de différents bâtiments, bloquant toutes les issues et toutes les portes. Un tribun descendit alors les marches du palais du gouverneur, accompagné d’un robuste centurion.
Arrivé au milieu de la place, le tribun arrêta sa marche, et se pencha du côté de son centurion. Ce dernier prit alors la parole et nous dit de sa grosse voix brutale :
" Toi, Christos, qui te dis le messie et le guide ! Je t’accuse de nuire à la cité. Tu es un fomenteur de révoltes, un dangereux révolutionnaire, un homme de troubles. Aussi je te demande de me suivre ! "
Nous autres, ses apôtres, étions paralysés par la peur. Nous n’entendions que le sifflement de la brise qui faisait s’agiter les capes des romains. Et nous guettions, inquiets, la réaction de Christos. Daju était terrorisé, lui qui avait été vexé de ne pas avoir été choisi par Christos pour construire son Eglise.
Christos dit alors au centurion :
" En vérité, je te le dis, homme de peu de foi, je ne te suivrai pas, mais c’est toi qui vas me suivre ! "
Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Jeshua, et l’officier, à la mine féroce s’approcha de nous d’un pas lent. Je respirais au rythme de la cadence de ses pas, essayant de calmer mon cœur qui s’affolait. Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.
" Maître, supplia-t-il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pécheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis-moi comment me faire pardonner ! "
Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
" Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir est sincère, Dieu te pardonnera. "
Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
" Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence."
Alors, Christos s’approcha de la fontaine, et dit encore au Centurion :
" Par la grâce de l’éternel, je vais te laver de tes péchés, te ceignant d’eau, source de vie. "
Et Christos plongea ses mains jointes sous le jet de la fontaine. Il aspergea la figure du Centurion de cette eau en chuchotant ces paroles :
" Seigneur, daigne laver cet homme de ses péchés, et lui donner ainsi une nouvelle naissance parmi les croyants ! Au nom du Très Haut. Amen "
Puis, Christos nous appela à lui, nous, ses apôtres et, les uns après les autres, il nous ceignit de l’eau de la fontaine, nous faisant naître à nouveau. Il nous dit: " Mes apôtres, tant hommes que femmes, par la grâce de Dieu, vous voici lavés de vos péchés. A vous de Lui montrer que vous saurez vous montrer digne de cet honneur qu’Il vous fait, car le sacrement du baptême pourra être retiré à quiconque en trahit l’essence. "
Ce fut une journée intense que je n’ai jamais oubliée tant elle est gravée dans ma mémoire. Notre émotion était à son comble quand nous nous aperçûmes en plus que les soldats avaient déserté la place.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 13
Et oui ! Cet homme là semblait capable de prodiges. Sa foi était si forte qu'il semblait être en communion avec le Très Haut. Lorsque nous cherchions à mieux le comprendre, et que nous l’interrogions, il nous répondait toujours, inlassablement :
" Mes amis, Dieu habite toute chose car il en est le créateur, qu'il s'agisse d'humains, de brins d'herbe, de papillons, de nuages, de la brise du vent... "
Mais Christos, lui, contrairement à nous, semblait presque atteindre la perfection divine ; il ressentait l'existence divine avec tant de foi qu'aucun prodige ne semblait lui être impossible.
Ainsi, après le départ mystérieux des soldats romains, qui, aujourd’hui, je m’en rends compte mes amis, devaient être tout simplement partis chercher du renfort, Christos nous guida vers une grande maison cossue et bourgeoise qui faisait taverne et gîte pour la nuit. Il avait décidé que nous nous établirions là pour loger jusqu’au lendemain.
Or, la fille de nos hôtes vint avec une cruche pour nous servir du pain et du vin, et Christos reconnut celle qui se nommait Natchiachia, et qui lui avait adressé la parole précédemment, lorsqu’elle était dans la foule.
Natchiachia versa le vin de sa cruche dans la corne de Christos, et lui demanda :
" Maître, je suis en proie à un profond tourment de l’âme. Je voudrais te suivre dans tes enseignements, mais j’aime un homme qui habite ici et qui se nomme Yhonny, je l’aime d’un amour pur comme le diamant… Que dit Aristote sur cette question que dois-je faire ? "
Christos lui répondit: " Lorsque deux êtres s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis judicieusement, car une foi que tu auras épousé Yhonny, vous ne pourrez plus vous y soustraire. "
Comme cette dernière parole frappa d’étonnement l’assemblée, car l’époque était à l’inconstance… Natchiatchia reprit :
" Mais, Maître, serons-nous assez forts pour respecter ce choix et vivre sans pécher ? "
Alors, Christos répondit :
" Sachez que l’humain doute par nature, que l’amour qu’il éprouve pour Dieu et pour son prochain peut connaître autant d’aléas que la vie comporte d’épisodes. Mais la vie vertueuse est un idéal vers lequel l’homme doit tendre. Et, dans son chemin, il peut s’aider de la prière. La prière peut en effet être le moyen pour tous de renforcer cet amour lorsque cela est nécessaire. N’oubliez pas non plus la puissance de la miséricorde, qui est accordée grâce à la repentance. "
Christos se tourna ensuite vers nous, ses apôtres, qu’il avait nommés ses évêques. A nous, il nous dit :
" Et vous, mes amis, comme vous devrez vous consacrer totalement à Dieu, comme je le fais moi-même, l’amour humain dans ce qu’il a de personnel vous sera à jamais interdit. Vous vous devrez d’aimer l’Humain, et non un humain. En ceci, le mariage n’est pas pour vous, ni même l’acte de chair. "
Et comme certains apôtres se trouvaient déçus de cette règle, ils commencèrent à grogner en murmurant entre eux de vilaines paroles. Christos les regarda, et les avertit :
" Ces restrictions seront le prix de votre engagement. Apprenez à les aimer, car elles vous permettront de mener à bien votre sainte mission. "
Mais Daju, dont la chair était très faible, regardait Natchiatchia avec un regard concupiscent. De plus, il était d’un tempérament jaloux et n’appréciait ni l’amitié que Christos portait maintenant au Centurion, ni la bienveillance particulière dont il me gratifiait du fait de mon âge innocent. C’est pourquoi il se leva, courroucé, et s’écria :
" Et pourquoi devrais-je respecter cela ? pourquoi devrais-je obéir à un engagement qui ne me concerne pas ? Tu nous donne le rôle d’évêque, mais garde jalousement pour toi le commandement de l’Eglise…
Alors, Christos lui répondit calmement :
" Aussi vrai que je te le dis ; je garde le commandement car je suis le plus à même de vous guider. Sur tout le chemin que nous avons parcouru, j’ai été un père, un papa qui a veillé sur vous. Mais cela se paye de fatigue et de labeur. Mon rôle est difficile et usant… je m’épuise car je porte sur moi le poids de la souffrance des hommes.
Mais toi, Daju, je vois la colère envahir ton visage, sache que la tâche que je vous ai confiée à vous autres est tout aussi noble, et sera aussi difficile. D’ailleurs, pour vous seconder dans votre tâche, vous pourrez nommer d’autres guides, d’autres bergers qui auront la charge de chaque cité. Et vous serez ceux qui décideront quel successeur me trouver. "
Mais Daju était furieux, il devait avoir été corrompu par la créature sans nom car il ne pouvait en entendre d’avantage et il quitta la pièce sur ces entrefaites. Christos le regarda sans rien dire et son regard se posa alors sur le Centurion, qui était avec nous, et dont le glaive à son côté, tintait d’un cliquetis métallique. Christos se tourna vers lui et précisa :
" Et toi, Gracius, si tu veux aussi devenir un de ces bergers qui guidera le troupeau, tu devras laisser choir ton glaive, car les armes sont sources de violence alors que tu auras mission d’enseigner l’amitié et l’amour de Dieu. "
Et il nous répéta, à tous:
" Alors, mes apôtres, mes clercs, à vous de suivre le chemin que j’ai tracé pour vous, à vous de baptiser ceux qui veulent entrer au sein de la communauté des fidèles de Dieu, à vous d’ordonner prêtres ceux qui souhaitent se consacrer tout entier à l’amour de Dieu, à vous d’entendre en confession ceux qui souhaitent être lavés de leurs péchés, à vous de punir ceux qui ne sauront pas se montrer dignes de l’amour de Dieu et de prêcher au moins chaque dimanche, afin que la volonté du Très Haut s’accomplisse. "
Après cet épisode, Christos nous parla longtemps de son Eglise, de la manière dont il la voulait, avec une tête et des ramifications, tel un corps vivant. Et le tout reposant sur une base solide; le peuple des croyants. J'ai pris note, par ailleurs, de toutes ses recommandations, mes amis : ce sont celles que Titus et d'autres disciples ont largement diffusé après les avoir mises en oeuvre.
Et oui ! Cet homme là semblait capable de prodiges. Sa foi était si forte qu'il semblait être en communion avec le Très Haut. Lorsque nous cherchions à mieux le comprendre, et que nous l’interrogions, il nous répondait toujours, inlassablement :
" Mes amis, Dieu habite toute chose car il en est le créateur, qu'il s'agisse d'humains, de brins d'herbe, de papillons, de nuages, de la brise du vent... "
Mais Christos, lui, contrairement à nous, semblait presque atteindre la perfection divine ; il ressentait l'existence divine avec tant de foi qu'aucun prodige ne semblait lui être impossible.
Ainsi, après le départ mystérieux des soldats romains, qui, aujourd’hui, je m’en rends compte mes amis, devaient être tout simplement partis chercher du renfort, Christos nous guida vers une grande maison cossue et bourgeoise qui faisait taverne et gîte pour la nuit. Il avait décidé que nous nous établirions là pour loger jusqu’au lendemain.
Or, la fille de nos hôtes vint avec une cruche pour nous servir du pain et du vin, et Christos reconnut celle qui se nommait Natchiachia, et qui lui avait adressé la parole précédemment, lorsqu’elle était dans la foule.
Natchiachia versa le vin de sa cruche dans la corne de Christos, et lui demanda :
" Maître, je suis en proie à un profond tourment de l’âme. Je voudrais te suivre dans tes enseignements, mais j’aime un homme qui habite ici et qui se nomme Yhonny, je l’aime d’un amour pur comme le diamant… Que dit Aristote sur cette question que dois-je faire ? "
Christos lui répondit: " Lorsque deux êtres s’aiment d’un amour pur et qu’ils souhaitent perpétuer notre espèce par la procréation, Dieu leur permet, par le sacrement du mariage, de vivre leur amour. Cet amour si pur, vécu dans la vertu, glorifie Dieu, parce qu’Il est amour et que l’amour que les humains partagent est le plus bel hommage qui puisse lui être fait. Mais, comme le baptême, le mariage est un engagement à vie, aussi, Natchiatchia, choisis judicieusement, car une foi que tu auras épousé Yhonny, vous ne pourrez plus vous y soustraire. "
Comme cette dernière parole frappa d’étonnement l’assemblée, car l’époque était à l’inconstance… Natchiatchia reprit :
" Mais, Maître, serons-nous assez forts pour respecter ce choix et vivre sans pécher ? "
Alors, Christos répondit :
" Sachez que l’humain doute par nature, que l’amour qu’il éprouve pour Dieu et pour son prochain peut connaître autant d’aléas que la vie comporte d’épisodes. Mais la vie vertueuse est un idéal vers lequel l’homme doit tendre. Et, dans son chemin, il peut s’aider de la prière. La prière peut en effet être le moyen pour tous de renforcer cet amour lorsque cela est nécessaire. N’oubliez pas non plus la puissance de la miséricorde, qui est accordée grâce à la repentance. "
Christos se tourna ensuite vers nous, ses apôtres, qu’il avait nommés ses évêques. A nous, il nous dit :
" Et vous, mes amis, comme vous devrez vous consacrer totalement à Dieu, comme je le fais moi-même, l’amour humain dans ce qu’il a de personnel vous sera à jamais interdit. Vous vous devrez d’aimer l’Humain, et non un humain. En ceci, le mariage n’est pas pour vous, ni même l’acte de chair. "
Et comme certains apôtres se trouvaient déçus de cette règle, ils commencèrent à grogner en murmurant entre eux de vilaines paroles. Christos les regarda, et les avertit :
" Ces restrictions seront le prix de votre engagement. Apprenez à les aimer, car elles vous permettront de mener à bien votre sainte mission. "
Mais Daju, dont la chair était très faible, regardait Natchiatchia avec un regard concupiscent. De plus, il était d’un tempérament jaloux et n’appréciait ni l’amitié que Christos portait maintenant au Centurion, ni la bienveillance particulière dont il me gratifiait du fait de mon âge innocent. C’est pourquoi il se leva, courroucé, et s’écria :
" Et pourquoi devrais-je respecter cela ? pourquoi devrais-je obéir à un engagement qui ne me concerne pas ? Tu nous donne le rôle d’évêque, mais garde jalousement pour toi le commandement de l’Eglise…
Alors, Christos lui répondit calmement :
" Aussi vrai que je te le dis ; je garde le commandement car je suis le plus à même de vous guider. Sur tout le chemin que nous avons parcouru, j’ai été un père, un papa qui a veillé sur vous. Mais cela se paye de fatigue et de labeur. Mon rôle est difficile et usant… je m’épuise car je porte sur moi le poids de la souffrance des hommes.
Mais toi, Daju, je vois la colère envahir ton visage, sache que la tâche que je vous ai confiée à vous autres est tout aussi noble, et sera aussi difficile. D’ailleurs, pour vous seconder dans votre tâche, vous pourrez nommer d’autres guides, d’autres bergers qui auront la charge de chaque cité. Et vous serez ceux qui décideront quel successeur me trouver. "
Mais Daju était furieux, il devait avoir été corrompu par la créature sans nom car il ne pouvait en entendre d’avantage et il quitta la pièce sur ces entrefaites. Christos le regarda sans rien dire et son regard se posa alors sur le Centurion, qui était avec nous, et dont le glaive à son côté, tintait d’un cliquetis métallique. Christos se tourna vers lui et précisa :
" Et toi, Gracius, si tu veux aussi devenir un de ces bergers qui guidera le troupeau, tu devras laisser choir ton glaive, car les armes sont sources de violence alors que tu auras mission d’enseigner l’amitié et l’amour de Dieu. "
Et il nous répéta, à tous:
" Alors, mes apôtres, mes clercs, à vous de suivre le chemin que j’ai tracé pour vous, à vous de baptiser ceux qui veulent entrer au sein de la communauté des fidèles de Dieu, à vous d’ordonner prêtres ceux qui souhaitent se consacrer tout entier à l’amour de Dieu, à vous d’entendre en confession ceux qui souhaitent être lavés de leurs péchés, à vous de punir ceux qui ne sauront pas se montrer dignes de l’amour de Dieu et de prêcher au moins chaque dimanche, afin que la volonté du Très Haut s’accomplisse. "
Après cet épisode, Christos nous parla longtemps de son Eglise, de la manière dont il la voulait, avec une tête et des ramifications, tel un corps vivant. Et le tout reposant sur une base solide; le peuple des croyants. J'ai pris note, par ailleurs, de toutes ses recommandations, mes amis : ce sont celles que Titus et d'autres disciples ont largement diffusé après les avoir mises en oeuvre.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 14
Le repas se passa très joyeusement, tous les convives étaient heureux de fêter les débuts de la nouvelle Eglise d’Aristote. Mais je remarquai alors que les yeux de Christos renfermaient une étrange expression, mêlée de tristesse et de mélancolie. Il était plus silencieux qu’à l’accoutumée, et pourtant, beaucoup de ses apôtres ne s’en rendaient pas compte, occupés qu’ils étaient à deviser de paix et d’amour.
Je vous l’ai dit, quant à moi, l’attitude de Christos ne m’avait pas échappée… voulant en savoir davantage, je m’approchai donc de lui et lui demandai :
" Maître, pourquoi fais-tu cette tête là ? Tu boudes ? "
Il me chuchota alors :
" Samoht, mon plus jeune ami, fidèle parmi les fidèles, ne vois-tu pas que Daju est parti ? Sans doute pour comploter contre moi ! Le pauvre doit être corrompu, mais il accompli son destin pour que la prophétie s’accomplisse! "
" Mais enfin, laisse donc cette andouille pleurer dans son coin, lui répondis-je, si les romains voulaient te prendre, ils l’auraient fait ! Au lieu de cela ils sont partis ! "
Et Christos, qui sentait sa fin approcher, me regarda avec une expression si émue, si bouleversée, qu’elle me provoque encore des trémolos dans la gorge à l’heure ou j’écris ces lignes.
" Samoht, me dit-il, quand je serai mort, parcours le monde et répands la bonne nouvelle comme je vous l’ai demandé. Et quand tu seras un homme âgé, alors écris mon histoire pour que celle-ci soit connue et entendue. Retiens bien cela, je ne te le dirai pas deux fois… tiens… j’entends déjà les gardes monter. "
Et en effet, le sol tremblait sous le poids des sandales de légionnaires. Les discussions cessèrent alors, laissant place à un silence inquiet. Un décurion et ses gardes entrèrent dans la pièce. Au côtés de l’officier se tenait Daju ; et ce dernier montra Christos du doigt en disant :
" C’est lui ! c’est lui ! le grand barbu, là, tout grand ! même qu’on dirait une allumette ! Il vient encore de comploter contre l’ordre établi. "
Alors, les gardes se ruèrent sur Christos en bousculant tous les apôtres qui voulaient s’interposer. Un soldat m’envoya rouler par terre car je me tenais aux vêtements de mon messie. Enfin, ils l’emportèrent violemment pour le traîner en dehors de la pièce. Comme je m’étais relevé et que je m’agrippais à la cape d’un soldat, souhaitant le faire chanceler, l’officier ordonna aussi qu’on se saisisse de moi. Aussi, nous fûmes tous les deux menés dans le palais du procurateur Pierre Ponce.
Le repas se passa très joyeusement, tous les convives étaient heureux de fêter les débuts de la nouvelle Eglise d’Aristote. Mais je remarquai alors que les yeux de Christos renfermaient une étrange expression, mêlée de tristesse et de mélancolie. Il était plus silencieux qu’à l’accoutumée, et pourtant, beaucoup de ses apôtres ne s’en rendaient pas compte, occupés qu’ils étaient à deviser de paix et d’amour.
Je vous l’ai dit, quant à moi, l’attitude de Christos ne m’avait pas échappée… voulant en savoir davantage, je m’approchai donc de lui et lui demandai :
" Maître, pourquoi fais-tu cette tête là ? Tu boudes ? "
Il me chuchota alors :
" Samoht, mon plus jeune ami, fidèle parmi les fidèles, ne vois-tu pas que Daju est parti ? Sans doute pour comploter contre moi ! Le pauvre doit être corrompu, mais il accompli son destin pour que la prophétie s’accomplisse! "
" Mais enfin, laisse donc cette andouille pleurer dans son coin, lui répondis-je, si les romains voulaient te prendre, ils l’auraient fait ! Au lieu de cela ils sont partis ! "
Et Christos, qui sentait sa fin approcher, me regarda avec une expression si émue, si bouleversée, qu’elle me provoque encore des trémolos dans la gorge à l’heure ou j’écris ces lignes.
" Samoht, me dit-il, quand je serai mort, parcours le monde et répands la bonne nouvelle comme je vous l’ai demandé. Et quand tu seras un homme âgé, alors écris mon histoire pour que celle-ci soit connue et entendue. Retiens bien cela, je ne te le dirai pas deux fois… tiens… j’entends déjà les gardes monter. "
Et en effet, le sol tremblait sous le poids des sandales de légionnaires. Les discussions cessèrent alors, laissant place à un silence inquiet. Un décurion et ses gardes entrèrent dans la pièce. Au côtés de l’officier se tenait Daju ; et ce dernier montra Christos du doigt en disant :
" C’est lui ! c’est lui ! le grand barbu, là, tout grand ! même qu’on dirait une allumette ! Il vient encore de comploter contre l’ordre établi. "
Alors, les gardes se ruèrent sur Christos en bousculant tous les apôtres qui voulaient s’interposer. Un soldat m’envoya rouler par terre car je me tenais aux vêtements de mon messie. Enfin, ils l’emportèrent violemment pour le traîner en dehors de la pièce. Comme je m’étais relevé et que je m’agrippais à la cape d’un soldat, souhaitant le faire chanceler, l’officier ordonna aussi qu’on se saisisse de moi. Aussi, nous fûmes tous les deux menés dans le palais du procurateur Pierre Ponce.
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Re: Vita de Christos
Chapitre 15
Vous comprenez mes chers enfants, pourquoi je peux vous raconter ce qui s’est passé alors. J’étais en effet aux premières places, derrière Christos, et mes yeux, mes oreilles, tous mes sens étaient en éveil comme dans les moments de grande détresse.
Arrivés dans le bureau du procurateur, celui-ci nous regarda et nous interrogea :
" Qui de vous deux est-il celui qui se fait appeler Christos ? "
Nous répondîmes tous les deux d’une même voix:
" C’est moi, Romain ! "
Oui, mes chers enfants, j’aimais tellement Christos que je souhaitais subir son châtiment à sa place et c’est pourquoi j’ai essayé d’attirer sur moi les soupçons… Mais ma candeur était grande : Pierre Ponce n’était pas dupe, il avait en face de lui un grand et bel homme et un jeune rebelle. C’est donc naturellement qu’il s’adressa au premier en ces termes :
" Ainsi, tu es celui qui se fait appeler le messie, le guide, le miroir de la divinité ? et tu troubles l’ordre de la cité ? "
" Tu l’as dit, bouffi ! " répondit Christos.
" Ecoute, reprit Pierre Ponce, depuis que tu es à Jérusalem, la cité se porte mal, le pain est rassis, les légumes passés, le poisson puant, et la viande nauséabonde. Tout cela parce que maintenant, les gens ne veulent plus rien faire d’autre que de t’écouter. De plus, tu fragilises le pouvoir de Rome et le culte païen en débitant des âneries plus grosses que toi sur l’amour et toutes ces conneries auxquelles personne ne croit ! Tiens, je viens de recevoir une plainte du grand chef des prêtres païens ; il paraît que tu t’es payé sa fiole, c’est du joli ! "
La figure de Christos se fendit d’un grand sourire, avant qu’il ne réponde :
" Oui, je le sais. Votre Empire vit tel une roue à aube. Chaque mécanisme a la place qui lui convient de part sa naissance, et accomplit régulièrement la tâche pour laquelle il a été créé. Et vous profitez de cela en asservissant les peuples, et les forçant à travailler pour des salaires indécents. Or, voilà que moi, qui apporte la vérité, je gène, c’est classique… Je connais un gars qui dit ça très bien, d’ailleurs : Le premier qui dit la vérité, il se fera assassiner ! "
Pierre Ponce dit alors : " Comment, n’approuves-tu pas l’esclavage ? même quand il est exercé sur d’autres peuplades que la tienne ? "
" Non, affirma Christos, la solidarité doit maintenant dépasser le simple cadre de la cité ! Nous sommes tous humains et en cela des créatures de Dieu. C’est pour cette raison que faire travailler un vagabond à la mine pour moins de dix-sept écus est une honte, même s’il vient d’une autre Cité. Et le faire suer pour moins de dix-huit écus, en le faisant tuer veau, vache, cochon, couvée, est un scandale ! "
Pierre Ponce était agacé… Il lui déclara alors :
" Christos tu seras banni. Maintenant dégage. Affaire suivante : Kramer contre Kramer. Ah, et n’oubliez pas de libérer Bar-Tabac, c’est jour d’amnistie aujourd’hui. "
Alors, Christos s’étonna de la sentence, et prononça ces paroles :
" Procurateur ! Tu peux me bannir, mais dans quelque cité que je serai, j’agirai toujours ainsi, et deviendrai un même danger pour la plénitude des Empires et des républiques qui constituent le monde."
Ponce fut excédé et lui répondit : "Puisque tu te dis si sage, et que j'ai des aigreurs d'estomac, tu seras crucifié, comme les agitateurs, et en prime supplicié pour m’avoir fait perdre mon temps et troublé ma digestion. Fallait pas me chercher ! ".
Puis, Ponce remarqua ma présence, et il eut pitié de moi et de mon jeune âge, me voyant en larmes. Il se tourna vers un des ses gardes et lui dit :
" Quant à lui, foutez-le moi dehors, allez hop ! "
Mais Christos m’attrapa par la manche et eut le temps de me dire à l’oreille :
" Mon corps va subir mille supplices, mais c’est pour que votre âme n’ait pas à les subir. Lorsque vous prierez le Très Haut, consacrez le pain et le vin de l'amitié, symboles de ma chair et de mon sang, afin de ne jamais oublier mon sacrifice pour vous. Rendez également hommage à ceux qui, par leur vertu, seront un exemple à vos yeux de l’amour qui est dû à Dieu. En vérité, il n’est pas de plus bel hommage à Dieu que d’aimer sans rien attendre en retour. "
Les derniers mots furent criés car l’on emportait Christos dans les geôles tandis que des gardes m’empoignaient pour me jeter dehors.
Vous comprenez mes chers enfants, pourquoi je peux vous raconter ce qui s’est passé alors. J’étais en effet aux premières places, derrière Christos, et mes yeux, mes oreilles, tous mes sens étaient en éveil comme dans les moments de grande détresse.
Arrivés dans le bureau du procurateur, celui-ci nous regarda et nous interrogea :
" Qui de vous deux est-il celui qui se fait appeler Christos ? "
Nous répondîmes tous les deux d’une même voix:
" C’est moi, Romain ! "
Oui, mes chers enfants, j’aimais tellement Christos que je souhaitais subir son châtiment à sa place et c’est pourquoi j’ai essayé d’attirer sur moi les soupçons… Mais ma candeur était grande : Pierre Ponce n’était pas dupe, il avait en face de lui un grand et bel homme et un jeune rebelle. C’est donc naturellement qu’il s’adressa au premier en ces termes :
" Ainsi, tu es celui qui se fait appeler le messie, le guide, le miroir de la divinité ? et tu troubles l’ordre de la cité ? "
" Tu l’as dit, bouffi ! " répondit Christos.
" Ecoute, reprit Pierre Ponce, depuis que tu es à Jérusalem, la cité se porte mal, le pain est rassis, les légumes passés, le poisson puant, et la viande nauséabonde. Tout cela parce que maintenant, les gens ne veulent plus rien faire d’autre que de t’écouter. De plus, tu fragilises le pouvoir de Rome et le culte païen en débitant des âneries plus grosses que toi sur l’amour et toutes ces conneries auxquelles personne ne croit ! Tiens, je viens de recevoir une plainte du grand chef des prêtres païens ; il paraît que tu t’es payé sa fiole, c’est du joli ! "
La figure de Christos se fendit d’un grand sourire, avant qu’il ne réponde :
" Oui, je le sais. Votre Empire vit tel une roue à aube. Chaque mécanisme a la place qui lui convient de part sa naissance, et accomplit régulièrement la tâche pour laquelle il a été créé. Et vous profitez de cela en asservissant les peuples, et les forçant à travailler pour des salaires indécents. Or, voilà que moi, qui apporte la vérité, je gène, c’est classique… Je connais un gars qui dit ça très bien, d’ailleurs : Le premier qui dit la vérité, il se fera assassiner ! "
Pierre Ponce dit alors : " Comment, n’approuves-tu pas l’esclavage ? même quand il est exercé sur d’autres peuplades que la tienne ? "
" Non, affirma Christos, la solidarité doit maintenant dépasser le simple cadre de la cité ! Nous sommes tous humains et en cela des créatures de Dieu. C’est pour cette raison que faire travailler un vagabond à la mine pour moins de dix-sept écus est une honte, même s’il vient d’une autre Cité. Et le faire suer pour moins de dix-huit écus, en le faisant tuer veau, vache, cochon, couvée, est un scandale ! "
Pierre Ponce était agacé… Il lui déclara alors :
" Christos tu seras banni. Maintenant dégage. Affaire suivante : Kramer contre Kramer. Ah, et n’oubliez pas de libérer Bar-Tabac, c’est jour d’amnistie aujourd’hui. "
Alors, Christos s’étonna de la sentence, et prononça ces paroles :
" Procurateur ! Tu peux me bannir, mais dans quelque cité que je serai, j’agirai toujours ainsi, et deviendrai un même danger pour la plénitude des Empires et des républiques qui constituent le monde."
Ponce fut excédé et lui répondit : "Puisque tu te dis si sage, et que j'ai des aigreurs d'estomac, tu seras crucifié, comme les agitateurs, et en prime supplicié pour m’avoir fait perdre mon temps et troublé ma digestion. Fallait pas me chercher ! ".
Puis, Ponce remarqua ma présence, et il eut pitié de moi et de mon jeune âge, me voyant en larmes. Il se tourna vers un des ses gardes et lui dit :
" Quant à lui, foutez-le moi dehors, allez hop ! "
Mais Christos m’attrapa par la manche et eut le temps de me dire à l’oreille :
" Mon corps va subir mille supplices, mais c’est pour que votre âme n’ait pas à les subir. Lorsque vous prierez le Très Haut, consacrez le pain et le vin de l'amitié, symboles de ma chair et de mon sang, afin de ne jamais oublier mon sacrifice pour vous. Rendez également hommage à ceux qui, par leur vertu, seront un exemple à vos yeux de l’amour qui est dû à Dieu. En vérité, il n’est pas de plus bel hommage à Dieu que d’aimer sans rien attendre en retour. "
Les derniers mots furent criés car l’on emportait Christos dans les geôles tandis que des gardes m’empoignaient pour me jeter dehors.
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(255/255)
Statut: Erudit
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Re: Vita de Christos
Chapitre 16
C’était un moment atroce ! Quand je suis tombé sur la rue et que les gardes m’ont poussé à coup de sandale, j’étais si bouleversé par ce qui venait de se dérouler sous mon regard d’enfant que je n’ai pas senti la dureté du pavé ou celle des semelles. Les confidences de Christos prenaient tout leur sens, et je saisissais enfin toute l’immensité de l’Histoire de cet homme.
Je me relevais en pleurant et je parcourrais les chemins, ne sachant plus où aller… Les badauds m’observaient curieusement, certains apitoyés, d’autres amusés. Quand soudain, j’entendis la sonorité d’une trompette romaine... Instinctivement, je me suis guidé au bruit et mes pas me menèrent sur une grande place.
La cohorte de légionnaire était assemblée autour de Christos, Ponce et le Grand prêtre païen en tête, à cheval. Tous montaient, d’un train lent, vers la colline des condamnés… Ils étaient suivis par une foule de plus en plus grande, dont la clameur emplissait les ruelles et montaient vers le ciel.
Rien ne pouvait arrêter le convoi, pas même les cris de Natchiatchia et des apôtres…
Avec Christos, on emmenait aussi deux autres condamnés pour spéculation, qui se nommaient Black et Decker. Ceux-là devaient être écartelés.
La montée fut pénible, épuisante, surtout par ce jour chaud et lourd. Le soleil irradiait la nature et la ville en la recouvrant d’une chape de malaise et de tension. Mais cela n’empêchait pas la foule de monter et de pleurer la mort prochaine de celui qu’elle commençait à aimer.
Pierre Ponce et le grand prêtre païen, eux qui ne se fatiguaient pas, car ils étaient à cheval, atteignirent bientôt le sommet de la colline. Voyant la foule s’amasser, ils décidèrent que la peine pour avoir troublé l’ordre de la cité et pour avoir prêché contre la croyance des prêtres impies se devait d’être exemplaire.
Christos fut fouetté pendant plus d’une heure par les gardes, mais jamais aucun cri n’échappa de sa bouche. Il endurait les pires souffrances avec un air calme et serein.
Alors, les bourreaux raillèrent sa foi et insultèrent Dieu, espérant déchaîner sa colère. Mais jamais il ne répondit, même quand ils le ceinturèrent de cordes qu’ils tendirent avec des poulies selon les vœux du grand prêtre.
Christos restait de marbre devant la cruauté des hommes, seul dans sa souffrance et sa peine, mais soutenu par la foi en Dieu. Son visage ne fut jamais aussi beau qu’à ce moment là. Son angoisse était passé et il ne restait sur ses traits que les expressions d’un profond amour et d’une grande paix intérieure.
Les romains et les païens décidèrent donc de passer aux choses sérieuses. Ils ordonnèrent alors que la crucifixion ait lieu.
On cloua Christos sur une grande croix de bois que l’on hissa ensuite sur la colline. Et Christos se retrouva là haut, dominant les autres humains… Tel un agneau, il avait été sacrifié sur l’autel de l’ordre établi parce qu’il remettait en cause la société de l’époque et ses fausses valeurs.
Christos mourut après des heures d’agonie… agonie pendant laquelle il priait le Très Haut et regardait les hommes écrasés au sol. C’est le soir seulement, alors que l’air fraîchissait et que le ciel s’assombrissait, qu’il rendit l’âme dans un soupir.
Alors, du ciel, un grand rayon de lumière transperça les nuages sombres et menaçants et vint auréoler le corps de Christos. Sans que ne disparaisse ce halos de clarté, les cieux se mirent à gronder, et soudain des éclairs terrifiants vinrent frapper la terre comme pour la punir d’avoir laissé perpétrer ce crime atroce… Dans un effroyable déchaînement de violence des éléments, une pluie battante se mit à son tour à tomber, chassant les Romains de la colline des condamnés et imbibant le sol, comme pour le laver du sang de Christos ; ce sang que l’on vit bientôt ruisseler de la butte, mêlé à celui des deux autres condamnés, à leur sueur et à leurs larmes.
Mais après un moment, la nature s’apaisa, la pluie cessa, les éclairs s’arrêtèrent, les grondements du tonnerre se turent et les nuages s’écartèrent, vaincus par le rayon de lumière, grandissant, dont le flot inondait maintenant la colline.
C’est alors que nous vîmes apparaître, dans ce halos bienfaiteur, une nuée d’anges célestes. Tous descendaient du ciel avec grâce, volant au dessus de l’éminence. Ils prirent le corps du messie, guide et miroir de la divinité, et le hissèrent jusqu’aux cieux, l’emmenant rejoindre le trône de Dieu.
C’était un moment atroce ! Quand je suis tombé sur la rue et que les gardes m’ont poussé à coup de sandale, j’étais si bouleversé par ce qui venait de se dérouler sous mon regard d’enfant que je n’ai pas senti la dureté du pavé ou celle des semelles. Les confidences de Christos prenaient tout leur sens, et je saisissais enfin toute l’immensité de l’Histoire de cet homme.
Je me relevais en pleurant et je parcourrais les chemins, ne sachant plus où aller… Les badauds m’observaient curieusement, certains apitoyés, d’autres amusés. Quand soudain, j’entendis la sonorité d’une trompette romaine... Instinctivement, je me suis guidé au bruit et mes pas me menèrent sur une grande place.
La cohorte de légionnaire était assemblée autour de Christos, Ponce et le Grand prêtre païen en tête, à cheval. Tous montaient, d’un train lent, vers la colline des condamnés… Ils étaient suivis par une foule de plus en plus grande, dont la clameur emplissait les ruelles et montaient vers le ciel.
Rien ne pouvait arrêter le convoi, pas même les cris de Natchiatchia et des apôtres…
Avec Christos, on emmenait aussi deux autres condamnés pour spéculation, qui se nommaient Black et Decker. Ceux-là devaient être écartelés.
La montée fut pénible, épuisante, surtout par ce jour chaud et lourd. Le soleil irradiait la nature et la ville en la recouvrant d’une chape de malaise et de tension. Mais cela n’empêchait pas la foule de monter et de pleurer la mort prochaine de celui qu’elle commençait à aimer.
Pierre Ponce et le grand prêtre païen, eux qui ne se fatiguaient pas, car ils étaient à cheval, atteignirent bientôt le sommet de la colline. Voyant la foule s’amasser, ils décidèrent que la peine pour avoir troublé l’ordre de la cité et pour avoir prêché contre la croyance des prêtres impies se devait d’être exemplaire.
Christos fut fouetté pendant plus d’une heure par les gardes, mais jamais aucun cri n’échappa de sa bouche. Il endurait les pires souffrances avec un air calme et serein.
Alors, les bourreaux raillèrent sa foi et insultèrent Dieu, espérant déchaîner sa colère. Mais jamais il ne répondit, même quand ils le ceinturèrent de cordes qu’ils tendirent avec des poulies selon les vœux du grand prêtre.
Christos restait de marbre devant la cruauté des hommes, seul dans sa souffrance et sa peine, mais soutenu par la foi en Dieu. Son visage ne fut jamais aussi beau qu’à ce moment là. Son angoisse était passé et il ne restait sur ses traits que les expressions d’un profond amour et d’une grande paix intérieure.
Les romains et les païens décidèrent donc de passer aux choses sérieuses. Ils ordonnèrent alors que la crucifixion ait lieu.
On cloua Christos sur une grande croix de bois que l’on hissa ensuite sur la colline. Et Christos se retrouva là haut, dominant les autres humains… Tel un agneau, il avait été sacrifié sur l’autel de l’ordre établi parce qu’il remettait en cause la société de l’époque et ses fausses valeurs.
Christos mourut après des heures d’agonie… agonie pendant laquelle il priait le Très Haut et regardait les hommes écrasés au sol. C’est le soir seulement, alors que l’air fraîchissait et que le ciel s’assombrissait, qu’il rendit l’âme dans un soupir.
Alors, du ciel, un grand rayon de lumière transperça les nuages sombres et menaçants et vint auréoler le corps de Christos. Sans que ne disparaisse ce halos de clarté, les cieux se mirent à gronder, et soudain des éclairs terrifiants vinrent frapper la terre comme pour la punir d’avoir laissé perpétrer ce crime atroce… Dans un effroyable déchaînement de violence des éléments, une pluie battante se mit à son tour à tomber, chassant les Romains de la colline des condamnés et imbibant le sol, comme pour le laver du sang de Christos ; ce sang que l’on vit bientôt ruisseler de la butte, mêlé à celui des deux autres condamnés, à leur sueur et à leurs larmes.
Mais après un moment, la nature s’apaisa, la pluie cessa, les éclairs s’arrêtèrent, les grondements du tonnerre se turent et les nuages s’écartèrent, vaincus par le rayon de lumière, grandissant, dont le flot inondait maintenant la colline.
C’est alors que nous vîmes apparaître, dans ce halos bienfaiteur, une nuée d’anges célestes. Tous descendaient du ciel avec grâce, volant au dessus de l’éminence. Ils prirent le corps du messie, guide et miroir de la divinité, et le hissèrent jusqu’aux cieux, l’emmenant rejoindre le trône de Dieu.
Maximusdefrance- Nombre de messages : 1775
Date d'inscription : 13/05/2016
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Intelligence:
(255/255)
Statut: Erudit
Rang au sein de l'Eglise: Archevêque suffragant
Re: Vita de Christos
Epilogue
Voilà mes amis, mes enfants, mes frères. Je vous ai livré mes souvenirs sur la vie de cet homme si étonnant. Si je ne vous ai tout raconté, c’est qu’en commençant la rédaction de ces mémoires, j’avais peur que la mort ne me permette pas de les conduire à leur terme. Aujourd’hui, je suis rassuré, et peut-être que, si le Très Haut me prête vie, je pourrai encore par la suite vous apprendre des choses sur Christos, et sur ce que sont devenus ses apôtres.
Retenez surtout son message… vivez comme il a vécu car c’est un exemple à suivre. Lui-même me l’a d’ailleurs dit plusieurs fois:
" Que tous les hommes et les femmes suivent le chemin que j’ai tracé, et Dieu récompensera les justes lorsqu’Il rendra Son jugement. "
J’en aurais tant, des histoires à raconter, sur Christos, sur ses paroles, ses adages, ses allégories. Je les transcrirai un jour, si j’en trouve le temps et la force… mais hélas, la vie passe comme une étoile filante, et le temps nous mène à la vieillesse si vite que nous ne nous en apercevons pas.
Ainsi, j’ai occupé mon existence à transmettre la bonne nouvelle à toutes les cités, toutes les républiques, tous les Empires. J’ai voyagé, j’ai étudié, j’ai rencontré, j’ai prié, et j’ai essayé, autant que possible, de remplir mes journées d’amour et d’amitié, de vertu et de pardon. Cela fut la clef de mon bonheur.
Ai-je mérité mon paradis ? Je ne le sais, car seul le Très Haut peut décider de cela. Quoi qu’il en soit, ma vie terrestre fut belle et merveilleuse et je remercie chaque jour l’Eternel de m’avoir donné une âme.
Que mes écrits soient pour vous un testament, mes amis ! c’est ce que vous hériterez de moi et que je vous donne en guise d’adieu. Prenez en soin et partagez le avec les autres, divulguez le, répandez le partout où vous pourrez.
Ah ! J’ai du mal à terminer et à vous laisser là, car je ne peux me résoudre à m’arracher à cette douce ambiance mystique qui m’étreint à chaque fois que je me remémore ma jeunesse… mais à présent mes yeux sont fatigués, la lueur vacillante de ma bougie ne suffit plus à éclairer mon parchemin… ma plume tombe de mes doigts douloureux…
Et la nuit envahit ma cellule, me laissant seul, pensif, baigné de la douce clarté de la lune.
Samoht, 87 après Christos.
Voilà mes amis, mes enfants, mes frères. Je vous ai livré mes souvenirs sur la vie de cet homme si étonnant. Si je ne vous ai tout raconté, c’est qu’en commençant la rédaction de ces mémoires, j’avais peur que la mort ne me permette pas de les conduire à leur terme. Aujourd’hui, je suis rassuré, et peut-être que, si le Très Haut me prête vie, je pourrai encore par la suite vous apprendre des choses sur Christos, et sur ce que sont devenus ses apôtres.
Retenez surtout son message… vivez comme il a vécu car c’est un exemple à suivre. Lui-même me l’a d’ailleurs dit plusieurs fois:
" Que tous les hommes et les femmes suivent le chemin que j’ai tracé, et Dieu récompensera les justes lorsqu’Il rendra Son jugement. "
J’en aurais tant, des histoires à raconter, sur Christos, sur ses paroles, ses adages, ses allégories. Je les transcrirai un jour, si j’en trouve le temps et la force… mais hélas, la vie passe comme une étoile filante, et le temps nous mène à la vieillesse si vite que nous ne nous en apercevons pas.
Ainsi, j’ai occupé mon existence à transmettre la bonne nouvelle à toutes les cités, toutes les républiques, tous les Empires. J’ai voyagé, j’ai étudié, j’ai rencontré, j’ai prié, et j’ai essayé, autant que possible, de remplir mes journées d’amour et d’amitié, de vertu et de pardon. Cela fut la clef de mon bonheur.
Ai-je mérité mon paradis ? Je ne le sais, car seul le Très Haut peut décider de cela. Quoi qu’il en soit, ma vie terrestre fut belle et merveilleuse et je remercie chaque jour l’Eternel de m’avoir donné une âme.
Que mes écrits soient pour vous un testament, mes amis ! c’est ce que vous hériterez de moi et que je vous donne en guise d’adieu. Prenez en soin et partagez le avec les autres, divulguez le, répandez le partout où vous pourrez.
Ah ! J’ai du mal à terminer et à vous laisser là, car je ne peux me résoudre à m’arracher à cette douce ambiance mystique qui m’étreint à chaque fois que je me remémore ma jeunesse… mais à présent mes yeux sont fatigués, la lueur vacillante de ma bougie ne suffit plus à éclairer mon parchemin… ma plume tombe de mes doigts douloureux…
Et la nuit envahit ma cellule, me laissant seul, pensif, baigné de la douce clarté de la lune.
Samoht, 87 après Christos.
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