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Hagiographie de Sainte Radegonde (PNJ)

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Hagiographie de Sainte Radegonde (PNJ) Empty Hagiographie de Sainte Radegonde (PNJ)

Message par aurelien87 Ven 31 Aoû - 16:11

Hagiographie de Sainte Radegonde

Hagiographie de Sainte Radegonde (PNJ) Radegondezz7

Radegonde serait née vers 518 à La Rochelle à une époque sombre où la foi aristotélicienne n'était point encore solidement établie. Les païens étaient en effet encore nombreux et pratiquaient leur culte idolâtre.
Elle était fille d'un père pêcheur et d'une mère maquerelle qui vivaient chacun tant bien que mal de leur profession respective.
Le poisson se vendait mal, même si la mairie rachetait une partie de la pêche. Et le commerce de la chair n'était point aussi lucratif que par le passé.
Le père était profondément aristotélicien et avait inculqué la sainte foi à sa fille. Sa femme était pour lui sujet de turpitude, mais il mettait un point d'honneur à se rendre chaque semaine à la messe avec Radegonde, afin de prier pour le salut de l'âme de son écervelée de femme.

A l'âge de 12 ans, son père amena Radegonde pour la première fois avec lui sur sa barque.
Il lui apprit à lancer le filet et à tenir la ligne, arts dans lesquels elle excella bien vite.
Tous deux commençaient à former une parfaite équipe. La taille des prises augmenta rapidement.


De la pêche miraculeuse

Quelques années après, alors qu'elle était âgée de 22 ans, elle se retrouva en mer un jour de mauvais temps, en compagnie de son père. Alors que le ciel se couvrait de nuages menaçants, elle sentit une forte résistance au bout de son fil de pêche.
Elle appela son père à l'aide. Tous deux tirèrent et tirèrent encore. Et ils virent l'animal. Un superbe thon de plusieurs dizaines de livres.
Le père prit une rame achetée la veille au charpentier local et asséna un grand coup sur la tête du poisson qui passa de vie à trépas. Ils hissèrent à bord l'animal. Le père sortit son couteau pour le vider. Il lui ouvrit le ventre et alors s'accomplit le prodige. Il y avait à l'intérieur une croix recroisetée de bronze, fortement patinée par l'oxydation.
Radegonde s'empara de l'objet qui avait une belle couleur tirant sur le vert.

Le duo avait perdu de vue l'orage menaçant. Le tonnerre gronda et un éclair vint frapper la croix que tenait la jeune femme.
Son père crut la perdre sous ses yeux tant la lumière l'aveugla. Lorsqu'il reprit ses esprits, sa fille était toujours là, le visage noirci et les cheveux crêpés. Il comprit que la croix venait d'accomplir un miracle. Elle venait de lui sauver la vie.

La main de Radegonde portait en elle une cicatrice en forme de croix. Mais elle ne souffrait pas.

Le père et la fille mirent le cap sur La Rochelle avec le thon dans leur petit navire.
De retour au port, les habitants furent émerveillés en apprenant ce qui venait de se passer.
Un policier païen qui surveillait l'endroit fut frappé de stupeur et se convertit aussitôt à la vraie foi.

La nouvelle de cette pêche miraculeuse se répandit rapidement dans tout le Poitou.
De partout on accourait pour voir cette femme à la main marquée d'une croix et pour se prosterner devant la croix verte du miracle.


De l'histoire de la Grand'Goule qui ravageait Poitiers

Un matin, c'est un homme affolé qui se présenta dans la maison familiale. La mère crut un instant qu'il s'agissait d'un client mécontent et s'apprêtait à le chasser. Mais il venait voir Radegonde car il avait entendu parlé d'elle.
A sa vue il s'agenouilla et joignit les mains pour l'implorer.
« Radegonde, il faut que tu viennes à Poitiers ! La Grand'Goule est de retour et dévore chaque nuit un innocent. »
Tout le corps de la femme frémit lorsqu'elle entendit ces paroles. Elle se rappela les légendes qu'on lui racontait pour qu'elle mange sa soupe.

La Grand'Goule était un animal énorme long comme vingt bœufs, haut comme deux maisons. On racontait qu'elle se déplaçait à l'image du serpent malgré de petites pattes griffues sur lesquelles elle reposait. Ceux qui l'avaient aperçu retenaient surtout l'image de la tête de la bête dominée par deux yeux cruels et une gueule énorme munies de dents nombreuses et acérées. Une affreuse créature comme seul le Sans Nom pouvait en créer.

Radegonde n'hésita pas.
« Je viens sur l'heure ! » dit-elle.
Elle embrassa ses parents, serra contre sa poitrine la croix qu'elle portait autour du coup et se mit en marche en compagnie de l'homme pour Poitiers.
Sur le chemin, ils rencontrèrent une troupe de brigands. Mais ces derniers les laissèrent passer car ils avaient eu vent de l'entreprise de la femme. Ils lui confièrent même 30 miches de pain qu'ils venaient de prendre la veille sur un marchand ambulant. Elle les accepta mais pour les donner à des miséreux qu'elle croisa peu de temps après.

Arrivée dans Poitiers, elle découvrit une ville sinistrée. Les volets de la plupart des maisons étaient fermés. Les gens étaient rares dans les rues.
Elle se rendit au château comtal où le conseil la reçut. On lui expliqua la situation.

«- La Grand'Goule vit sous nos pieds dans les souterrains de Poitiers. Elle aime l'obscurité et ne sort que la nuit. Elle rôde alors dans les rues de notre bonne ville et attaque ceux qu'elle rencontre. Nous avons noté que ses victimes sont soit des vierges (la chair doit être plus tendre), soit des hommes sortant des tavernes et visiblement à forte tendance boulassique (la chair doit en être plus parfumée).
Les hommes d'armes que nous avons dépêchés ne sont jamais revenus.
- Dites-moi comment descendre sous terre et je vous débarrasserai du monstre ! » dit-elle.

Radegonde avait parlé sans faillir. On lui fit remarquer qu'une jeune vierge comme elle, du moins le supposait-on, serait un mets apprécié par l'animal. On lui demanda si elle avait peur. Elle répondit :
« - Seuls les cailloux n'ont pas peur. Mais je vous avoue que j'ai surtout peur de ceux qui ont peur. »

On lui proposa des armes, une escorte. Elle repoussa ces offres. Elle marchait avec la foi, une force bien suffisante à ses yeux que tous les artifices des Hommes.

Devant sa détermination, on la fit descendre dans le cul-de-basse-fosse du château car un passage menait aux galeries sous terre.
Elle s'empara d'une torche et avança prudemment dans la pénombre. Derrière elle, on referma bien vite la porte. Elle entendit le verrou.
Elle n'avait pas le choix : avancer et vaincre.

Les couloirs étaient taillés dans la roche. L'eau suintait des murs. Il lui semblait marcher sur un sol spongieux. Après des minutes qui lui parurent des heures, elle commença à distinguer un bruit faible d'abord, puis grandissant. Elle sentit surtout une odeur ; une odeur de plus en plus forte et nauséabonde ; une odeur qu'elle n'oublierait jamais.
Et soudain, au détour d'un couloir elle la vit ! Et grande fut sa surprise. Au lieu du monstre mille fois dépeint, elle se trouvait devant un homme à l'aspect repoussant.
Il était grand, le visage défait, les yeux exorbités. Une large bouche laissait apparaître des dents pour moitié noircies. Il était vêtu de loques et portait à la main droit un long poignard, tandis que sa main gauche tenait une torche.
la "Gran'Goule", ou celui qui se faisait passer pour telle, par l'odeur alléchée, lui tint à peu près ce langage :
« Hé ! bonjour, Madame la Donzelle.
Que vous êtes jolie ! que vous me semblez belle !
Sans mentir, si votre corsage
Se rapporte à votre pucelage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ce sombre endroit. »
Et il s'approcha, brandissant haut son arme.
A ces mots, Radegonde tira de sa poitrine la croix maltesée de bronze qu'elle brandit devant l'abominable créature.
L'homme eut un soubresaut violent, se mit à hurler un cri qui ébranla les murs et fut pris de convulsions.
La jeune fille s'avança vers lui, montrant haut devant elle l'objet sacré.
La "Grand'Goule" s'effondra alors dans un dernier râle sur le sol, non sans s'écrier :
« Ô rage ! Ô désespoir ! Me voici donc vaincu par une pucelle ! N'ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? »
Le monstre jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y reprendrait plus. Et il cessa de bouger.

Radegonde s'approcha lentement, malgré l'odeur pestilentielle. Elle crut entendre l'homme murmurer une dernière fois : « je reviendrai ». Puis plus rien.

Après être restée un long moment comme interdite devant ce pauvre diable, Radegonde refit le chemin inverse et toqua à la lourde porte. On lui ouvrit. Elle raconta alors son histoire et fut fêtée dans toute la ville des jours durant.

De l'homme qui était devenu monstre après avoir vraisemblablement perdu la raison, on n'entendit plus parler. Les soldats partis dans les souterrains à la recherche de son cadavre ne le trouvèrent cependant jamais.


De la fin de la vie de sainte Radegonde

Cette épisode fit de Radegonde une des femmes les plus célèbres du Poitou.
Elle décida de s'installer à Poitiers où elle espérait couler des jours heureux. Mais on venait de partout pour la voir, la toucher ou pour prier.
Elle accueillit toujours avec bonté les gens qui venaient à sa rencontre. Elle avait toujours un mot aimable ou une parole réconfortante pour chacun.
Elle vécut paisiblement jusqu'à la fin de sa vie de la culture de son potager, car disait-elle en parlant du chou son légume favori : « C'est un légume familier cultivé dans les jardins potagers et qui égale à peu près en grosseur et en sagesse la tête d'un homme. Prenez-en de la graine. »

Elle mourut à l'âge de 99 ans dans son jardin, au milieu des légumes qu'elle aimait tant.

A sa mort, une foule gigantesque vint lui rendre les derniers hommages. Son corps fut enterré dans une église qu'on rebaptisa de son nom dans sa bonne ville de Poitiers.
Son cœur et la fameuse croix verte qui ne la quittait jamais furent cependant déposé dans un précieux reliquaire.
L’Ordre de Saint Lazare en est le dépositaire et le gardien.

Symboles associés :

- Reliquaire contenant son cœur et la croix verte recroisetée
- Éléments liés : Compassion, courage, altruisme

aurelien87

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Date d'inscription : 10/08/2012

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